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Portraits de femmes tunisiennes dont on parle:
Publié dans L'expert le 18 - 05 - 2011

Des femmes qui feront l'histoire de la Tunisie

Par Azza Ben Chagra

Féministes, militantes, femmes de politiques, des femmes à succès chacune dans son domaine. Elles ont, depuis de longues années, milité pour la bonne cause, pour le bien de la Tunisie. Aujourd'hui, elles sont encore là, pour la construction de la nouvelle Tunisie. Une Tunisie libre, tant rêvée par ses femmes Tunisiennes engagées: Lilia Laâbidi, Sihem Ben Sedrine, Maya Jribi, Emna Mnif, Sana Ben Achour. Des femmes qui ont œuvré pour une Tunisie meilleure. Portraits.

Sihem Ben Sedrine (journaliste et militante)
Militante pour la parole libre
Ce n'est pas assez facile de parler de Sihem Ben Sedrine et de son parcours de journaliste tunisienne et défenseuse des droits de l'homme, il faut un livre pour tout dire de cette militante. Elle qui a toujours dit «non» haut et fort, à l'ancien régime. Ben Sedrine a payé ça très cher, elle a été victime de nombreuses actions policières et juridiques telles que la confiscation et la destruction de ses affaires personnelles ainsi qu'une campagne de diffamation dans des journaux proches du gouvernement, elle s'est fait confisquer son passeport pendant 6 ans et son mari est assigné à résidence pendant deux ans et ce à cause de son œuvre en faveur des droits de l'homme et de la liberté d'expression. Malgré cette oppression et la torture personne n'a jamais pu réduire au silence cette journaliste engagée.
Philosophe de formation, elle a choisi de tracer un parcours de journaliste libre à tout prix. Par conséquence, Ben Sedrine a été honorée par l'organisation Canadian Journalists for Free Expression qui lui a remis l'International Press Freedom Award en reconnaissance de son courage dans la défense et la promotion de la liberté de la presse. Elle a reçu plusieurs autres distinctions dans le monde de la presse.
Pendant de longues années, même avant les années Ben Ali, la journaliste farouche n'a cessé de défendre la parole libre à travers Le Phare, Maghreb, Réalités, la Gazette touristique, Errai, Al Mawkif…et la radio Kalima.
Elle a, également, fondé le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), en 1998. Et depuis, Sihem Ben Sedrine figure sur la liste noire de l'ancien régime et devient un de ses pires ennemis. Et commence le combat contre l'oppression.
Depuis 2002, Sihem Ben Sedrine est partie en exil à Hambourg, puis en 2009 à Barcelone, où elle n'y reste pas longtemps, elle vit entre ciel et terre, aujourd'hui au Maroc, demain en France, elle est partout, pour la promotion de la liberté de la presse et la défense des droits fondamentaux.
Après plus de vingt ans entre torture, oppression, exil, cette figure de la dissidence a profité de la révolution, pour faire son retour à Tunis à la veille de la fuite pathétique de Ben Ali pour respirer le vent de liberté qui souffle sur la Tunisie.

Sana Ben Achour (présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates)
La féministe par excellence
Fille du théologien, écrivain, syndicaliste et patriote Mohamed Fadhel Ben Achour, Sana Ben Achour a hérité de son père, le militantisme et la défense de la cause de la femme, puisqu'il a été l'un des rares religieux tunisiens qui a défendu le Code du statut personnel.
«Le modèle Ben Ali a vacillé, il est bientôt fini» a déclaré la juriste Sana Ben Achour au journal français le métro, deux jours avant la chute de Ben Ali. l'audace a toujours été sa devise dans son long parcours de militantisme pour défendre la cause de la femme, les droits de l'Homme, promouvoir l'égalité et lutter contre l'extrémisme religieux, faire la lumière sur les problèmes de la violence à l'égard des femmes, le chômage, appeler haut et fort à l'égalité, et ce dans le cadre de son œuvre en tant que présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), de l'Association des femmes universitaires pour la recherche et le développement, et du collectif maghrébin "Maghreb 95 Egalité" et au sein de la commission femme de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), la plus ancienne association de défense des droits de l'Homme dans le monde arabe, fondée en 1977.
«On peut être "tranquille" en s'abstenant d'intervenir politiquement. Mais on peut l'être de manière beaucoup plus durable en agissant. J'estime, avec d'autres, que le pays mérite mieux que le régime actuel et qu'on ne sera véritablement tranquille qu'en le modifiant», c'est ce qu'elle a souligné dans une interview au journal Afrik, ces propos confirment que cette femme croit bel et bien à l'obligation absolue de défendre la liberté d'expression et qu'elle est une issue primordiale pour le changement. Cette féministe a toujours milité pour les droits humains et a choisi d'agir au lieu de s'abstenir au moment où la plupart ont choisi de se taire pour vivre «tranquille» sous le régime Ben Ali.
Même après la chute de ce régime, la féministe Ben Achour n'a pas cessé de militer pour réaliser les objectifs tracés par l'ATFD et appeler à l'égalité et a déclaré à une radio privée: "La Révolution s'est faite pour la dignité, mais aussi pour l'égalité (...) Les femmes n'étaient pas impliquées dans la vie politique avant le 14 janvier, aujourd'hui elles ont les mêmes chances que les hommes".
Et la révolution a répondu à cet espoir exprimé depuis toujours par les associations féministes et notamment l'ATFD à travers l'amendement adopté par la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique pour une constitution égalitaire qui respectera la parité hommes-femmes. Un premier pas vers la réalisation des objectifs pour lesquels cette féministe s'est longtemps battue.


Lilia Laâbidi (ministre des Affaires de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées)
Un parcours silencieux
C'était avant le 14 janvier, j'ai eu l'occasion d'interviewer cette féministe, j'étais impressionnée par sa modestie, sa spontanéité. Dans un bureau où tu ne peux sentir que l'odeur des feuilles des livres qui se comptaient par centaines, la rencontre était exceptionnelle telle que l'interviewée. Comme si je la connaissais depuis l'existence. Lilia Laâbidi, une femme qu'on peut rester avec elle une vie sans s'ennuyer un moment. Une femme de terrain puisqu'elle est anthropologue et psychologue clinicienne. Elle est bourrée d'idées, d'analyses sur la société, la femme, la politique…
Elle a, depuis de longues années, œuvré en silence pour la cause féminine ainsi que le développement de la société et son indépendance et pour l'application de la démocratie afin de garantir les Droits de l'Homme.
Lilia Laâbidi a écrit plus de 15 ouvrages dont L'histoire d'une parole féminine (1982), Les origines des mouvements féministes en Tunisie (1987), Qabla, médecin des femmes (1987), Sabra, Hachma (1989), Romancières sénégalaises à la recherche de leur temps (2003), Militantes Tunisiennes 1961-1981 (2009). Ces livres et d'autres ont servi pour analyser et défendre les différentes questions liées à la femme notamment tunisienne, arabe et africaine.
Cette féministe engagée considère que ce sont les jeunes et les femmes rurales qui la représentent. Cela confirme encore une fois qu'elle est une femme exceptionnelle, pour cette raison et bien d'autres, la révolution l'a honorée et elle a été nommée ministre des Affaires de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées, un poste qu'elle mérite. Et depuis sa nomination, elle n'a pas cessé d'œuvrer pour le meilleur, notamment des femmes dans les régions et a entamé un large programme social et culturel au profit de la femme.
Au Titre de l'année 2011, Lilia Laâbidi a été classée parmi les 100 femmes les plus influentes dans le monde arabe dans une liste publiée par Arabian Business.

Maya Jribi (SG du PDP)
Politicienne affirmée
Le 14 janvier, cette date mémorable pour tous les Tunisiens, dans cette foule de milliers de concitoyens qui ont appelé au départ de Ben Ali , Maya Jribi a été portée sur les épaules pour exprimer ses souhaits qu'elle n'a pas cessé de révéler depuis son jeune âge. Elle a commencé à militer sur les bancs de l'université au sein de l'Union générale des étudiants de Tunisie, puis à la section sfaxienne de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme et à l'Association de recherches sur les femmes et le développement. Erraï puis et Al Mawkif ont été les journaux qui ont offert ses colonnes à Maya pour exprimer librement ses opinions.
Elle a participé à la création du Rassemblement socialiste progressiste, plus tard devenu le Parti démocrate progressiste (PDP), avec l'avocat Ahmed Néjib Chebbi fondateur de ce parti et bien d'autres militants, mais à l'époque, et quelques années après, elle est devenue, l'une des rares femmes membre du bureau politique d'un parti d'opposition tunisien où elle a été chargée des structures, un poste qui l'a rapprochée des militants, ce qui l'a beaucoup aidée dans sa carrière politique. Puisqu'elle a été chargée de parcourir tout le pays sachant que les conditions n'étaient pas si favorables, elles étaient plutôt des conditions de répression, ce travail de terrain avait pour objectif d'être à l'écoute des avis des uns et des autres. C'était une phase extrêmement importante pour arriver à la tête du PDP, en 2006.
Elle devient ainsi la première femme à diriger un parti politique tunisien et la deuxième au Maghreb à la tête d'un parti composé majoritairement d'hommes, après l'Algérienne Louisa Hanoune. Ce passage de la phase de monopolisation à l'alternance n'était pas si facile, où les militants du parti, se sont divisés en deux. Certains pensaient que Néjib Chebbi était irremplaçable, les autres militants privilégient les questions de démocratie et des libertés. «A ce moment là, moi-même qui défendais la première ligne, ai décidé de me présenter au Secrétariat général, je sentais que j'avais une mission en tant qu'élément fédérateur pour garantir la continuité du parti» a déclaré la secrétaire générale du PDP dans une interview au site Gnet. Elle a répondu à la voix de raison et elle a réussi à mettre le parti sur la ligne et le parti a gagné le pari de la démocratie, la transparence et est devenu un parti programmatique grâce à la volonté de sa patronne et de ses militants qui ont misé sur elle. Une phase très importante est devant ce parti tant boycotté, réprimé par l'ancien régime, ce qui rend la responsabilité de Maya Jribi très lourde pour accéder à la nouvelle phase après révolution, cette militante confirmée est certes à la hauteur.

Emna Mnif (Porte parole de «Afak Tounès»)
Jeune prometteuse
En 1994, lorsque les autorités tunisiennes a empêché le docteur Mustapha Ben Jaâfar de se rendre à Paris, pour participer à un congrès international de radiologie en retirant son passeport. Emna Mnif à l'époque élève du SG du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) a choisi de se positionner au sein de l'opposition.
Mais à l'époque elle n'était pas convaincue d'adhérer à un parti politique parce qu'elle ne sentait pas vraiment qu'elle pourrait exprimer librement ses opinions et qu'elle ne pourrait pas influer.
Les mêmes raisons l'ont poussée à laisser tomber une expérience qui a duré cinq ans de 1985 à 1990 au journal La Presse de Tunisie, quand elle a senti que la censure s'est réinstallée et qu'elle ne peut plus s'exprimer librement.
Elle s'est alors consacrée à la Radiologie et s'est engagée au syndicat de la médecine, à l'ordre régional de Tunis en tant que vice-présidente et elle a été élue membre à l'ordre national des médecins en 2010. Elle a choisi d'y adhérer pour s'exprimer librement et avoir l'occasion pour s'opposer aux pratiques de l'ancien régime.
La révolution de la dignité fut une occasion pour réconcilier la jeune chef service de radiologie avec la vie politique. Elle a choisi d'adhérer au parti «Afek Tounès» dans l'objectif de participer à la mise en place de la nouvelle constitution qui fixera les principes fondateurs de la politique et des lois de la nouvelle Tunisie.
Une Tunisie nouvelle, d'après la porte parole de «Afek Tounès», doit se baser sur le respect où tous les Tunisiens doivent avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs pour mériter la citoyenneté.
Emna Mnif préfèrent les débats de projets réalistes aux discours idéologiques qui ne répondent pas aux besoins des Tunisiens qui cherchent aujourd'hui des solutions à leurs problèmes. C'est à ce genre de débats qu'elle œuvre pour qu'ils aient droit de cité sur la scène politique et notamment au sein de «Afak Tounès». Elle cherche à travers ces débats de rétablir le pont de confiance entre le Tunisien et la vie politique afin de serrer les coudes pour tisser l'avenir de la Tunisie dans le respect, la liberté, la responsabilité avec une justice indépendante
La jeune Emna Mnif est une mine d'idées fortes et prometteuses dans tous les domaines, pour une Tunisie meilleure, et aime les faire partager avec ses compatriotes.


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