Le blogueur tunisien Yassine Ayari devrait être libéré la semaine prochaine en bénéficiant d'une probable amnistie présidentielle à l'occasion de la Fête de l'Indépendance, le vendredi 20 mars, d'après des sources dignes de foi. Condamné par le Tribunal militaire à un an de prison ferme, ramené à 6 mois en appel, pour avoir atteint le moral de l'armée et diffamé ses dirigeants, Yassine Ayari a bénéficié d'un grand soutien de la part d'un pan de la société civile et du milieu politique proche des CPR-Ennahdha. Il a même eu droit à la visite de plusieurs députés. Tous contestaient le fait qu'un civil soit jugé, pour son opinion, par un tribunal militaire sur la base d'une vieille loi que les CPR-Ennahdha ont refusé de changer lorsqu'ils étaient au pouvoir. Yassine Ayari a d'ailleurs été condamné quand Moncef Marzouki était encore président de la République.
D'après les sources de Business News, Béji Caïd Essebsi s'est penché en personne sur le cas de Ayari et ce après avoir reçu une demande de grâce. Le président de la République a estimé que la loi en question est liberticide et que, si Ayari devrait être jugé, il faut que ce soit via un tribunal ordinaire et non militaire. Du côté du palais de Carthage, on estime également que le blogueur ne devait pas être le seul à subir une condamnation et que ses commanditaires devaient l'être également. Yassine Ayari a, certes, dévoilé des secrets militaires, mais la partie qui lui a refilé ces secrets n'a jamais été officiellement identifiée et encore moins poursuivie. L'enquête s'étant arrêtée avec la condamnation du blogueur. En dépit de cette amnistie présidentielle dont il devrait bénéficier, Yassine Ayari et la partie qui le manipule et finance son association Sawaed pourraient faire l'objet d'instructions judiciaires futures, puisqu'il y a actuellement des enquêtes sur tous leurs agissements du temps de la troïka.