Syndicat des Forces de Sécurité Intérieure : plusieurs membres de l'ancien bureau exécutif incarcérés    Clôture du projet Ajyal Egalité à Tunis : trois ans d'actions pour l'égalité des genres au Maghreb    Forbes Middle East consacre Olfa Gam, pionnière tunisienne de l'innovation en oncologie    Plus Belle Voiture de l'année 2025 : le verdict est tombé    Tunisie : Une saison prometteuse pour les agrumes à Nabeul    Imed Zitouni rejoint Meta en tant que Senior Director of Engineering    Ligue 1- mise a jour de LA 10ème journée – CA – USM (15h00 – Rades) – CA : Un saut de qualité ?    Ligue 1 – mise a jour de LA 10ème journée – CA – USM (15h00 – Rades) – USM : Repartir malgré tout    Maladies transmises par les insectes : le ministère de l'Agriculture présente une série de recommandations    Baccalauréat : demain, ouverture des inscriptions    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    Météo en Tunisie : temps nuageux, mer agitée    La startup Tunisienne Tim'ess franchit une nouvelle étape avec une levée de fonds    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Gabès : un centre anticancer et la relance de l'hôpital universitaire en 2026    Hazar Chebbi à la tête de Pluxee Tunisie, Slim Ben Ammar préside le Conseil d'administration    Un ciel radieux au-dessus de la Tunisie ce mardi 21 octobre    Microcred Tunisie réaffirme son engagement pour une finance inclusive et responsable    Remerciements et FARK : L'amiral Mohamed Chedli CHERIF    Tunisie : le nouveau Code des changes entre en mutation    Wushu Kung Fu : La Tunisie décroche 7 médailles aux Mondiaux en Chine    Le ministère de la Santé annonce la création d'un centre de lutte contre le cancer à Gabès    Japon : pour la première fois, une femme devient première ministre    Zoubeida khaldi: La petite gazelle de Gaza    Macron rencontre Sarkozy à la veille de son incarcération    Calendrier des concours Tunisiens Bac 2026, 9ème et 6ème pour l'année scolaire 2025-2026    Histoire générale de l'Afrique : l'UNESCO achève les trois derniers volumes du projet HGA    Coupure d'eau à Bab Saâdoun et au Bardo ce lundi    Structuration complète du Club Africain : commissions et administration en action    Programme de la 11e journée de Ligue 1    La Tunisie dévoile ses nouveaux maillots pour la Coupe arabe et la CAN 2025 !    L'Amiral Mohamed Chedli Cherif : Il aimait tant la mer, il aimait tant l'armée, il aimait tant la Tunisie    Abdelwahab Meddeb, lauréat du grand prix de la Grand Mosquée de Paris (Vidéo)    Le sénateur Rodrigo Paz élu Président de la Bolivie    Deux morts dans un accident d'avion-cargo à l'aéroport de Hong Kong    Seulement 10 personnes encore détenues à Gabès    Temps nuageux avec quelques pluies au Sud ce lundi en Tunisie    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina face aux malheurs de l'histoire    Le ministère de la Défense rend hommage à l'amiral à la retraite Mohamed Chedly Cherif    Kharbga City, un festival créatif pour les enfants et adolescents à Tunis    Kais Saied : le projet de loi de finances 2026 au service de la justice sociale et du citoyen    L'église Saint Croix à la Médina de Tunis abrite l'exposition "Nouveaux langages dans les arts entre les deux rives"    Le Festival National du Théâtre Tunisien 'Les Saisons de la Création' se déroule dans son édition 2025 à Tozeur et Tunis    Tunisie : « The Voice of Hind Rajab » dans la shortlist des European Film Awards 2026    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le coup de grâce de Néji Jalloul
Publié dans Business News le 13 - 06 - 2015

« Néji Jalloul devrait être limogé de suite ». La décision cavalière prise par le ministre de l'Education face aux grèves à répétition, qui se sont éternisées et qui ont menacé l'année scolaire des élèves du primaire, a été très critiquée. D'abord, par les enseignants grévistes eux-mêmes qui ont vu s'envoler leurs revendications fatigantes et dont on ne voyait pas le bout. Ensuite, par les syndicalistes qui l'ont perçue comme un affront et un véritable « appel à la guerre ».

Mais cette décision a bien évidemment ses partisans. Avec cette mesure, pour le moins ferme, Néji Jalloul est soudainement devenu l'un des ministres les plus populaires du gouvernement Essid : pour les défenseurs du sacro-saint « prestige de l'Etat », les proches du gouvernement ou aussi les parents exaspérés de voir leurs enfants retenus en otage ou même les simples citoyens las de voir cet éternel cirque durer alors que chacun sait que les caisses de l'Etat sont vides.

Cette décision a certes cloué le bec à de nombreux syndicalistes racketteurs qui se sont vus investis, petit à petit, de tous les pouvoirs, mais on évitera de crier au génie tout de suite. En réalité, cette décision a été politique avant tout. Le gouvernement actuel, accusé d'être faible par des électeurs qui s'attendaient à un solide tour de vis, n'a pas su faire face à la recrudescence des grèves anarchiques et sauvages.

En poste depuis à peine 5 mois, le baptême du feu du ministre de l'Education a été des plus brûlants. Depuis sa nomination à la tête de ce ministère délicat, Néji Jalloul a dû faire face à une fronde d'enseignants en colère, attisée par un syndicat des plus intransigeants. Appartenant à la puissante centrale UGTT, le syndicat de l'enseignement est connu pour ses méthodes agressives et brutales. Pas question de transiger sur ses revendications. Arrêter les cours pendant des jours entiers, reporter des examens sans fixer de date butoir, obliger des enseignants non convaincus par la grève à abandonner leurs postes, ce syndicat est un négociateur en puissance. Et Néji Jalloul n'a pas toujours su faire preuve de la fermeté qu'on lui reconnait aujourd'hui. Chose qui a poussé le syndicat à gagner du terrain. En réalité, cette grève dure depuis le début de l'année, à savoir février 2015 et a déjà menacé les examens du deuxième trimestre. Il s'agit donc d'une solution d'ultime recours.

Un constat s'est tout de suite posé. Si on n'arrive pas à clouer le bec à ces anarchistes d'enseignants qu'aucun accord n'a su satisfaire, on laissera la porte ouverte à d'autres grévistes en colère qui se verront investis de tous les pouvoirs. Mais la solution miracle de Néji Jalloul, applaudi aujourd'hui pour son courage, n'est qu'un bouche-trou. C'est une solution à très court terme qui n'aura aucun effet si les enseignants menacent, et ils le font, de retarder la rentrée. Cette solution pourra-t-elle être extrapolée à d'autres ministères ? Faudra-t-il guérir tous les malades, pour faire taire la grève du personnel soignant ? Brûler tout le phosphate pour clouer le bec aux grévistes de la CPG ? Engager des chauffeurs pour toute la population afin de saboter la grève des transports ? Les internautes ironisent sur la toile, mais en réalité le problème est tout autre.

En réalité, c'est tout l'enseignement public qui devra être réformé. Eradiquer la gangrène des cours particuliers, qui tuent l'enseignement, dans les classes et créent des disparités entre les professeurs des différentes matières, s'avère être une urgence. Mais c'est aussi tout le statut de fonctionnaire public qu'il faudra repenser. Les recrutements à la pelle, les salaires pas toujours mérités, etc. alourdissent les caisses de l'Etat sans qu'aucune contrepartie ne soit donnée en conséquence. Les fonctionnaires du public sont recrutés via des concours purement administratifs, rien ne les qualifie donc aux postes qu'ils occupent aujourd'hui et dont, nombreux, n'honorent pas les simples rudiments.

Mais inutile de clouer tout de suite au pilori l'ensemble des enseignants. Il serait honnête de reconnaître que l'enseignement est une des professions les plus en danger aujourd'hui, menacée par un capitalisme sauvage et une crise sans précédent. Il ne sert à rien de les blâmer pour être descendus dans la rue réclamer des salaires plus décents et des avantages qui ont été octroyés à d'autres. Mais toute démocratie digne de ce nom implique un respect de ses règles des deux côtés. Si la décision du gouvernement est, force est de le reconnaître, cavalière et à la limite de l'illégalité, le comportement des grévistes n'est pas moins critiquable. Le syndicalisme doit lui aussi se plier aux normes démocratiques auxquelles il appelle et desquelles il tire son pouvoir. La solution du ministère était, même si critiquable, une bonne solution en temps de crise pour arrêter l'hémorragie de l'enseignement aujourd'hui. Aux grands maux, les grands remèdes.

Il n'est pas aisé d'être un ministre de nos jours. Cette phrase revêt tout son sens compte tenu de la situation dans laquelle se trouve Néji Jalloul aujourd'hui. Cette décision ne permettra pas, en effet, de tirer le tapis sous les pieds des enseignants en colère. Elle semble avoir, au contraire, davantage attisé leur rogne. On menace aujourd'hui de saboter la prochaine rentrée des classes ou même, dans le cadre de « la solidarité des syndicats de l'enseignement », compromettre la correction des copies du baccalauréat, ou les résultats des examens du concours de la 6ème année de base. Les enseignants, mais aussi l'ensemble des grévistes, voient cette décision comme un affront et ne comptent pas s'arrêter là. Une solution à long terme s'impose donc de toute urgence, un véritable choix de Sophie pour un ministre qui a à peine mis les pieds dans ce ministère pour le moins chaotique…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.