Un groupe d'universitaires organise mercredi 12 août 2015 le congrès des intellectuels tunisiens contre le terrorisme. Pour communiquer sur cet événement, le collectif initiateur de ce congrès a tenu aujourd'hui, 10 août une conférence de presse aux locaux du syndicat national des journalistes tunisiens à Tunis. Ce congrès aura pour but d'étudier en profondeur le phénomène du terrorisme, le comprendre et cerner ses causes, a indiqué Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres et membre du collectif. « D'habitude, les intellectuels ne se mobilisent pas en période de vacances. Mais, puisqu'il y a urgence et une prise de conscience du danger qui nous guette, nous avons décidé de tenir ce congrès en été », a-t-il déclaré. Durant ce congrès, les intellectuels vont s'attarder sur les défaillances, remettre en question leurs méthodes de lutte contre ce fléau et repenser le système d'éducation, ajoute le doyen. Raja Ben Slama, universitaire et écrivaine, a estimé que les intellectuels ont une responsabilité dans le combat contre l'obscurantisme et à un rôle déterminant à jouer. «Nous avons laissé les jeunes livrés à leur sort face au terrorisme […] Désormais, nous devons tacher d'être actifs sur la toile, comme le font les intégristes », a-t-elle lâché. Un constat partagé par Abdelhamid Largueche, historien et professeur d'histoire. Toutefois, souligne-t-il, cela ne doit pas tourner à l'auto-flagellation. « N'oublions pas que les intellectuels avaient une contribution particulière au cours de la phase de transition, notamment sur le plan linguistique », a-t-il rappelé. Prenant la parole, Hamadi Redissi, professeur et intellectuel, a pointé un manque de données sur les terroristes, leurs âges, leurs régions, leurs niveaux d'études. « Nous en avons besoin pour dégager et construire notre réflexion », a-t-il poursuivi.