Le coup d'envoi du projet Smart Tunisia, destiné à faire de la Tunisie un hub technologique attractif, a été donné officiellement, jeudi 26 novembre 2015, à Tunis, avec la signature des premières conventions avec des entreprises internationales et nationales, en présence de la présidente de l'UTICA, Wided Bouchamaoui, du ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Zied Laâdhari, du ministre des Technologies de l'Information et de la Communication et de l'Economie numérique, Noômane Fehri, du président de Smart Tunisia, Raouf Mhenni, des représentants des entreprises signataires et de plusieurs invités. Smart Tunisia est un programme national fruit d'un partenariat public-privé qui ambitionne la création de 50.000 emplois sur une période de 5 ans, moyennant un investissement global estimé à 500 millions de dollars. Présentant le projet, M. Mhenni a expliqué qu'il y a un besoin énorme en ressources humaines pour effectuer la transformation digitale de tous les métiers sur la planète et qu'en Tunisie nous disposons de ressources humaines importantes avec l'arrivée chaque année sur le marché de l'emploi d'un nombre important d'ingénieurs, de licenciés, de maitrisards qui connaissent ces technologies. Donc, il y une opportunité à saisir pour créer de la richesse dans le pays.
Raouf Mhenni a indiqué que Smart Tunisia a été élaboré autour de trois axes : promouvoir la Tunisie comme destination compétitive pour l'Offshoring et faire connaitre les atouts de la Tunisie dans ce secteur ; aider les différents acteurs dans le pays à préparer un réservoir de talents et de compétences aptes à travailler dans les entreprises du secteur de l'Offshoring ; et établir une norme de standard pour les bâtiments selon les normes internationales de façon à inciter les promoteurs publics et privés à construire des bâtiments qui soient conformes aux attentes des investisseurs.
En effet, Smart Tunisia se propose d'inciter les investisseurs à s'installer et grandir en Tunisie en leur accordant des subventions pour la création d'emplois à forte valeur ajoutée, la prise en charge des frais de certification technique pour les personnes déjà en poste ou l'octroi d'une aide à l'installation dans les technopoles du pays. L'ultime objectif étant de faire de la Tunisie un leader du marché de l'Offshoring francophone et de la positionner en tant que hub technologique pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. Pour cette première phase, 12 entreprises ont signé des conventions qui permettront de créer 3.100 emplois.
M. Mhenni a souligné que Smart Tunisia est un projet national qui s'insère dans le programme quinquennal Tunisie Digitale de 2016-2020, qui s'inscrit au cœur de la stratégie créant de l'emploi et de la valeur. Il a expliqué qu'un emploi créé par Smart Tunisia est à haute valeur ajoutée (plus de 60% de valeur ajoutée) et que ceux qui seront employés bénéficieront d'un haut niveau de salaires, qui dépasse de très loin le salaire moyen tunisien, et donc ils auront un pouvoir d'achat élevé qui va permettre de créer une dynamique économique (taxi, hôtel, restaurant, habit, voiture, etc.). En outre, les sociétés travaillant dans ce domaine sont totalement exportatrices, ce qui permettra des entrées en devises, précisant dans ce contexte au titre d'exemple, qu'une entreprise de 200 personnes représente en termes d'entrée en devise une douzaine d'hôtels.
Pour sa part, Wided Bouchamaoui a souligné le fait que malgré ce qui se passe dans le pays, «le secteur privé tunisien est toujours présent : il investit, il répond aussi positivement à l'appel pour investir et donner de l'espoir au jeune». Tout en exprimant sa fierté, Zied Laâdhari a félicité la Tunisie et les jeunes de ce projet : «une bonne nouvelle avec la création d'emplois et des entreprises à haute valeur ajoutée, qui permettront de redonner de l'espoir aux jeunes et de donner un nouveau visage à la Tunisie, avec des objectifs très ambitieux». Pour lui, ce projet démontre la continuité de l'Etat dans ses plus belles illustrations. Il a souligné que Smart Tunisia peut transformer le modèle de développement économique tunisien et peut redonner confiance et espoir aux citoyens et aux jeunes dans ces heures sombres que traverse la Tunisie.
Noômane Fehri, quant à lui, en tant que chef provisoire du secteur, s'est dit très fier de l'équipe de Smart Tunisia avec «sa boule d'énergie positive», en leur demandant de continuer : «Nous sommes à 6% de nos objectif sur 5 ans, c'est pas mal !». En tant que membre du gouvernement, il a tenu à saluer les partenaires ainsi que l'effort régional, notant qu'«il va falloir qu'on fasse plus pour l'égalité des chances». En tant que citoyen, il a remercié les groupes des grands employeurs qui ont été à l'origine de ce programme. «Merci à nos partenaires privés et publics», a-t-il conclu.