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Protection de Moncef Marzouki ou comment faire d'une pierre trois coups
Publié dans Business News le 01 - 12 - 2015

La Garde présidentielle était la cible mardi dernier d'un attentat sanglant au cœur de Tunis. Douze de nos braves soldats ont été lâchement tués par une explosion à bord d'un bus de la présidence. Cette subdivision de la Garde présidentielle est la crème de la crème de nos forces nationales. Sa mission est d'assurer la protection du chef de l'Etat et, sur son ordre, de certaines personnalités nationales.

La Garde présidentielle se chargeait jusqu'à un certain temps de la protection des anciens présidents. Aujourd'hui, cette tâche est confiée aux soins du ministère de l'Intérieur. Un changement qui n'a pas été sans faire réagir l'ex-président Moncef Marzouki et son équipe. Une polémique houleuse est née autour de cette protection.

Quelques jours avant l'attentat de Tunis, l'ancien chef de l'Etat a été informé que de sérieuses menaces pesaient sur sa sécurité. Un plan d'assassinat, « soigneusement élaboré », le vise « de façon imminente », révèle Adnène Mansar, ancien porte-parole de la présidence de la République, lors d'une conférence de presse tenue lundi dernier.

La sécurité de Moncef Marzouki s'est transformée en une affaire médiatique depuis le vote, en septembre dernier, d'une nouvelle loi sur les avantages des anciens présidents de la République. Celle-ci stipule que la protection des anciens chefs de l'Etat, de leurs conjoints ou de leurs enfants mineurs, relève désormais de la compétence du ministère de l'Intérieur quand ces deniers se trouvent à l'intérieur du territoire tunisien. Pour les CPRs, il s'agit d'« une loi taillée sur mesure » ayant pour but d'ôter la protection de la Garde présidentielle à Moncef Marzouki.

Les mêmes se disent aussi inquiets quant à la sécurité de leur chef. Ils estiment que la protection fournie par le ministère de l'Intérieur ne fait pas l'affaire. C'est, en particulier, l'avis de Adnène Mansar qui dans une déclaration en octobre dernier, a dit ne pas avoir confiance en la protection assurée par le MI, « surtout en ces temps-ci où la situation sécuritaire à Sousse, ville de résidence de Moncef Marzouki, est très instable ».

Aujourd'hui, après les nouvelles menaces survenues, Adnène Mansar revient de nouveau sur le changement de loi, histoire d'insister sur « l'aspect politicien » de celui-ci, mais pas seulement. Il considère que le traitement officiel à l'endroit de Moncef Marzouki n'était pas à la hauteur de son statut d'ancien président. « Communiquer avec un ancien chef de l'Etat par l'intermédiaire de policiers n'est pas une manière appropriée. Quand BCE était menacé, c'est moi en personne qui avais reçu son fils et lui ai proposé une voiture blindée », a-t-il rappelé lors de son dernier passage dans l'émission Ness Nessma.

Autre reproche de M. Mansar, l'absence de dispositions spéciales ou supplémentaires, « pourtant les menaces n'ont jamais été plus réelles ». De quoi penser, selon lui, que l'ancien président avait été abandonné à son sort. « La moindre des choses aurait été de renforcer sa protection au lieu de lui demander de signer un avis d'information, sans plus. C'était comme lui dire: voilà on t'a prévenu, maintenant débrouille-toi [pour te protéger].», a-t-il critiqué.

Cette « démarche » a suscité « l'étonnement » de Moncef Marzouki qui, dans un post Facebook publié une heure environ avant l'attentat de Tunis, a déclaré qu'il s'attendait qu'on lui annonce le renforcement de sa protection et non le prier de signer un document. Dans la même publication, Moncef Marzouki a démenti les propos de Najem Gharsalli, selon lesquels il aurait refusé la protection du ministère de l'Intérieur. « Je l'invite à vérifier ses dires ne serait ce que pour garder un soupçon de crédibilité dans les déclarations de ce gouvernement », peut-on lire.

Moncef Marzouki est également revenu sur l'argument avancé, par Ridha Belhaj, directeur de cabinet de Béji Caïd Essebsi, lors de son audition à l'ARP et selon lequel la protection des anciens présidents représente un fardeau pour le budget de la présidence de la République. Un argument qui ne tient pas la route selon l'initiateur du Mouvement du Peuple des Citoyens, car « des centaines de milliers de dinars ont été dépensés dans les travaux d'aménagement du palais présidentiel secondaire d'Hammamet, rien que pour y passer quelques jours de vacances », a-t-il riposté.

Indépendamment de qui a tort et de qui a raison, toute cette polémique, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, a permis à Moncef Marzouki de rester sous les projecteurs. Par dessein ou par inconscience, l'ancien président continue à faire parler de lui et à capter l'attention. Faire du bruit est parfois l'unique moyen pour un politique qui a perdu dans les élections de ne pas aller aux oubliettes. Beaucoup, qui se sont tus, ont été médiatiquement enterrés. Mustapha Ben Jaâfar en est un parfait exemple.

« Grâce » à cette polémique, Moncef Marzouki a réussi à faire d'une pierre trois coups ; s'attirer de la compassion, capter l'intérêt et porter des coups à ses adversaires au pouvoir en insinuant qu'ils manquent de culture républicaine et de sens de l'Etat.

Evidemment, après le triste attentat du bus de la Garde présidentielle, Moncef Marzouki se voyait obligé de renoncer, du moins provisoirement, à sa revendication de protection renforcée. Il ne réclame plus de sécurité pour lui, mais appelle à l'unité et à cesser les querelles partisanes. « L'heure n'est pas aux conflits politiques. Nous devons être tous derrière le drapeau, derrière l'Etat », a-t-il répété dans une allocution donnée quelques heurs après l'explosion. « A chaque situation un discours qui lui sied », disait l'adage.


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