Plusieurs marche et manifestions se sont tenus, ce jeudi 21 janvier 2016, à travers toutes la Tunisie, par des protestataires réclamant développement et droit à l'emploi dans leurs régions respectives. Au même moment, la situation dans les différentes délégations de Kasserine s'est apaisée. Kasserine qui a été la première région à se soulever. Du nord au sud, les mouvements de protestations se sont multipliés avec blocages de route, pneus incendiés et des «dégages» contre des figures d'autorités, délégués ou gouverneurs, et parfois des violences entre les manifestants et les forces de l'ordre. Certains revendiquent que les mesures accordées la veille à Kasserine leurs soient accordées.
Les forces de l'ordre ont essayé de ne pas user de violence contre les manifestants pour ne pas envenimer les choses et causer des pertes humaines des deux côtés, sacrifiant parfois certains postes de police. Leur objectif premier étant de veiller à la non-dégradation de biens publics et privés.
Ainsi, les forces sécuritaires à Kébili ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants dans la délégation de Souk Lahad. Les protestataires ont mis le feu à des pneus et ont bloqué la route reliant les gouvernorats de Kébili et Tozeur ainsi que les accès à Souk Lahad et au siège de la délégation. Ils ont incendié le poste de police de Souk Lahad Les élèves des écoles primaires dans la localité de Bou Abdallah près du siège de la délégation ont été contraints de quitter leur établissement et les cours ont été suspendus au lycée de Manchia dans la région afin d'épargner aux élèves l'inhalation des gaz lacrymogène.
A Tozeur, des diplômés du supérieur ont décidé de mener un sit-in ouvert à l'intérieur du gouvernorat pour revendiquer des solutions urgentes à l'emploi et au développement dans la région. Les protestataires se sont réunis avec le gouverneur de la région, Lotfi Sassi. Ils ont convenu ensemble de préparer une motion des revendications régionales pour l'emploi des diplômés du supérieur, la régularisation de la situation des travailleurs de chantiers et du mécanisme 16 et de les transmettre à la présidence du gouvernement. Des mouvements de protestation ont eu lieu dans la délégation de Nefta, menés par des jeunes sans-emploi qui ont bloqué la route nationale numéro 3 reliant Tozeur à Nefta.
A Médenine aussi, les protestataires ont incendié pneus et bennes à ordure. Ils ont bloqué, également, les routes menant à Gabès, Beni Khdech et Djerba, d'où l'intervention des forces de l'ordre pour la réouverture de ces routes.
A Gafsa, les manifestants se sont rassemblés devant le gouvernorat réclamant leur droit à l'emploi et la régularisation de leur situation de travailleurs de chantier et sous le mécanisme 16. Certains ont grimpé le mur extérieur du gouvernorat pour s'y faufiler et entamer un sit-in dans le hall d'entrée.
A Sidi Bouzid, des routes ont été bloqué avec des bennes à ordures, des pneus brûlés et des pierres ont été jetées par les protestataires, se trouvant à proximité du siège du gouvernorat et des rues avoisinantes, d'où le climat de tension régnant sur la ville. Des affrontements ont eu lieu entre ces derniers et les forces de l'ordre, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène pour les disperser et leur interdire l'accès au siège du gouvernorat. Les établissements administratifs public et privé situés à proximité du gouvernorat ont dû fermer leurs portes alors que des habitants se sont regroupés à la place Mohamed Bouazizi.
A Kairouan, les protestataires sont entrés au siège du gouvernorat, en scandant «L'emploi est un droit, bande de voleurs !».
A Sfax, plus exactement à la délégation de Tina, des chômeurs ont fait une marche de protestation et ont bloqué la route principale entre Gabès et Sfax. A Skhira, le délégué Hafedh Bouaziz a dû quitter le siège de la délégation sous la pression des protestataires qui ont scandé «dégage». Les routes ont été bloquées avec en plus l'enregistrement d'actes de violence ou de pillage, A Jebeniana, des groupes de chômeurs ont organisé une marche en direction du siège de la délégation pour revendiquer le droit à l'emploi et au développement. Les protestataires ont quitté la délégation, sans enregistrer aucune tentative de violence, l'établissement public ayant été fermé provisoirement depuis 11heures du matin en prévision de toute détérioration de la situation.
A Enfidha, les manifestants ont bloqué, en incendiant des pneus, les routes menant à Tunis et à Sousse. Ils ont aussi organisé une marche de protestation et envahi le siège de la délégation, ce qui a mené à son évacuation et sa fermeture. En outre, l'Union régionale de travail a annoncé, ce jeudi, une grève générale régionale dans la délégation de Enfidha le 26 janvier courant, pour protester contre la marginalisation, l'absence de développent et le chômage.