Le CPR organise son conseil national exceptionnel ce week-end, les 25 et 26 mars 2016 à l'hôtel Kantaoui Center à Sousse. Ce conseil se tient à la demande du tiers de ses adhérents et en application de l'article 32 du règlement intérieur du parti. Le tiers en question est celui du camp de Samir Ben Amor et Abdelwaheb Maâtar opposé au camp que dirigent Imed Daïmi et Adnène Mansar et adoubé par le fondateur Moncef Marzouki. Ce trio a organisé les 13 et 14 février dernier un congrès national exceptionnel et a décidé de fusionner avec le parti Irada. Ce congrès a été contesté par des membres fondateurs du CPR (principalement Samir Ben Amor et Abdelwaheb Maâtar) qui ont saisi la justice et obtenu gain de cause. Le congrès de février a donc été invalidé ainsi que toutes les décisions qui en ont découlé.
Par médias et réseaux sociaux interposés, les deux camps n'ont pas cessé depuis l'invalidation judiciaire de se tirer dessus. Après les déclarations houleuses des uns et des autres, le vendredi 25 mars 2016, a connu un nouveau palier dans ce conflit fratricide à travers un communiqué menaçant de Imed Daïmi. Le même Daïmi qui a annoncé la fin du CPR et sa fusion avec Al Irada, signe aujourd'hui un communiqué portant le logo du CPR dans lequel il avertit toute personne ou tout groupe qui utilise le logo du CPR et son nom, sans son propre aval écrit. Il précise, à qui veut bien l'entendre, que cet acte est considéré comme un crime et annonce que le service juridique du parti est en train d'épier toute violation pour saisir automatiquement la justice. Il avertit enfin que le CPR (c'est-à-dire son propre camp qui a annoncé la dissolution) n'est responsable d'aucune décision ou engagement qui ne soient pas pris par son bureau politique et son secrétaire général.
Le congrès de ce week-end risque donc de compliquer encore davantage les choses vu que ses participants vont très probablement refuser toute fusion avec Al Irada (un parti dont la constitution a été administrativement rejetée) et plancher sérieusement au sujet des violations éthiques et juridiques du camp Marzouki-Daïmi-Mansar. Sur le plan juridique, il est question des violations légales du congrès exceptionnel du 13-14 février mais également d'éventuels abus financiers. Sur le plan éthique, Imed Daïmi adopte une attitude totalement schizophrène. D'un côté, il annonce sa démission et la fusion du CPR avec Irada et de l'autre, il continue encore à parler en son nom en se présentant en qualité de secrétaire général ! Abus que ne va pas rater de signaler le clan Ben Amor – Maâtar. L'autre point éthique qui sera signalé lors du congrès de ce week-end, le cas des députés qui ont été élus sur les listes du CPR et qui entendent maintenant le quitter pour Irada. Or Ben Amor et Maâtar veulent que ces députés laissent leur place à ceux qui les suivaient sur les listes électorales et qui n'ont pas quitté le parti. Au vu de la situation actuelle ce vendredi matin, le week-end risque donc d'être bien chaud entre les deux camps. Pendant ce temps-là, Moncef Marzouki sera à la Foire du Livre pour dédicacer son dernier ouvrage…