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Kerkennah-Petrofac: Pourquoi en est-on arrivé là ?
Publié dans Business News le 12 - 04 - 2016

Depuis la révolution, le chantage a été utilisé par certains manifestants comme moyen de pression pour voir leurs revendications satisfaites. Ceci pouvait aller jusqu'au blocage d'entreprises publiques ou privées que cela soit la CPG, le Groupe chimique, … et Petrofac Tunisie. Par ailleurs, plusieurs recrutements ont été faits dans l'étatique, après la révolution, pour faire taire les chômeurs alors que l'administration tunisienne est en sureffectif.
Malgré sa forte implication dans le sociétal, la Société pétrolière de prospection et d'exploitation énergétique, Petrofac Tunisie, a été mise à l'arrêt et prise en otage plusieurs fois depuis la révolution, par des protestataires de l'île de Kerkennah ou des chômeurs de la région, et ceci malgré le fait qu'elle n'a aucune relation directe avec leurs différentes revendications.

En effet, Petrofac est à l'arrêt depuis le 19 janvier 2016. Environ 70 chômeurs sont entrés de force dans les locaux de la firme et ont bloqué la production. Ils ont entamé un sit-in et dressé leurs tentes réclamant que la société pétrolière continue à leur verser des allocations de chômage.
La société avait décidé, depuis début 2015, de stopper le financement d'un fonds environnemental destiné au gouvernorat de Sfax pour aider les jeunes chômeurs à la recherche de travail. Sauf que cette situation dure depuis 5 ans, avec un coût de 800 mille dinars par an permettant de subvenir aux besoins de 262 personnes. En 2015, par exemple, le financement accordé à ce fonds a été de l'ordre de 1 million de dinars.
En avril 2015, et pour lever un sit-in de ces mêmes personnes, il a été décidé la création début 2016 de la Société de l'environnement de Kerkennah, qui sera financée par l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP) via un fonds doté de 1 million de dinars. Les autorités ont également obligé Petrofac à continuer à verser les allocations jusqu'à fin décembre 2015.
Or, la société n'a pas été créée et les chômeurs se sont donc rabattus sur Petrofac, qui se trouve prise en otage dans une affaire qui ne la concerne plus.

Ainsi, la société pétrolière vient d'enregistrer son 85ème jour d'arrêt de travail sur son site de Kerkennah : ce qui représente 17 millions de dollars de pertes. Chaque jour d'arrêt causant des pertes de l'ordre de 200.000 dollars, sachant que la société produit 12,5% des besoins du pays en gaz, soit environ 1 million de m3 de gaz par jour et que 80% des revenus de Petrofac reviennent à l'Etat tunisien.
Pour sa part, le partenaire britannique excédé étudie l'éventualité de quitter la Tunisie. Il ne supporte plus ces blocages qui ne concernent même pas la société. Il ne comprend pas que l'Etat tunisien ne parvienne pas à maîtriser quelques dizaines de jeunes protestataires qui bloquent la production. L'année dernière, les blocages ont coûté un manque à gagner de l'ordre de 12 millions de dollars.
La société a renoncé aux investissements de l'ordre de 40 millions de dinars qu'elle comptait faire en 2016, pour le forage de deux nouveaux puits à Kerkennah "Chergui 9" et "Chergui 10", sachant que si ces investissements ne sont pas réalisés, la production de la société baissera. Ce qui l'obligera de toute façon à quitter le pays.
On notera, dans ce cadre, que les Britanniques ont déposé une demande de renvoi au chômage technique, avec l'intention sérieuse d'abandonner leurs projets et de quitter le pays.

Dès le démarrage des protestations, la société et le gouvernement n'ont pas cessé les négociations avec les chômeurs afin de trouver une solution pacifique au problème, mais sans aucun résultat. Les réunions se sont suivies sans aboutir à des accords. Ceci malgré l'engagement de Petrofac de continuer le financement du fonds environnemental destiné au gouvernorat de Sfax dans le but d'aider les chômeurs pour encore six mois, et celui de l'Etat de prendre en charge la couverture sociale (CNSS). Une prise en charge non seulement pour ces six mois, mais pour toute la période dont les chômeurs en question ont bénéficié de ce mécanisme. Et même avec, les promesses de l'Etat et son engagement à les recruter d'ici fin juin 2016, rien n'a changé. Les sit-inneurs ont campé sur leurs positions revendiquant un engagement ferme de l'Etat pour que tous les chômeurs soient recrutés immédiatement. Il réclame aussi que Petrofac renonce à toutes les poursuites judicaires qu'elle a engagé contre eux.

Résultat des courses, le gouvernement a décidé d'obliger les chômeurs à lever de force leur campement pour que la société puisse reprendre ses activités. Cependant, les agents des forces de l'ordre intervenus pour appliquer la loi se sont heurtés à un véritable mur : une centaine de personnes ayant bloqué, dans la nuit de dimanche 3 à lundi 4 avril 2016, la route menant à la société pétrolière dans la région de Mellita (l'île de Kerkennah) avec des pneus incendiés. Dans un premier temps, les unités de sécurité ont tenté de dialoguer avec les protestataires, pendant plus de 5 heures, puis ils ont dû recourir au gaz lacrymogène pour les disperser. Les protestataires ont, cependant, violement répliqué attaquant les agents et les voitures administratives, avec divers projectiles (pierres, clous en fer et cocktails Molotov). Ainsi, deux bus et deux voitures ont été saccagés et un agent a été blessé au visage.
Une dizaine de personnes ont été arrêtées dans cette affaire. Le juge d'instruction du 2ème bureau au Tribunal de première instance de Sfax 1 a émis, le 5 avril 2016, un mandat de dépôt à l'encontre de quatre personnes parmi elles, accusées d'avoir agressé des agents de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions et d'avoir incité à la violence


Suite à ces incidents, la LTDH a dénoncé des cas de maltraitance ou de torture des protestataires, réclamant l'ouverture d'une enquête et la poursuite des responsables. Chose qui a été démentie par le ministère et reconfirmée par l'organisation qui soutient qu'elle a les preuves de ce qu'elle avance.
Par ailleurs, l'Union locale de travail a décidé d'organiser une grève générale sur l'île de Kerkennah ce mardi 12 avril 2016. Une grève réussie à 100% affirme le secrétaire général local, Mohamed Ali Arouss.
On notera que l'UGTT et le Front populaire ont publié des communiqués soutenant les mouvements de Kerkennah et les revendications de la population. L'UGTT réclame aussi la libération des personnes arrêtées.

On rappelle, ceci dit, que Petrofac emploie 170 personnes, qui risquent toutes de perdre leur travail. En plus, la société alloue 4 millions de dinars par an à ses activités de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) : une manne dont toute la région sera privée, si la société décide de partir.


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