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Pour la Belgique et la France, il est plus sûr d'aller à Istanbul qu'à Sousse !
Publié dans Business News le 30 - 06 - 2016

Le terrorisme qui a frappé partout ces derniers mois pousse souvent les vacanciers et autres hommes d'affaires à consulter d'une manière plus assidue la rubrique « conseil aux voyageurs » de leur ministère des Affaires étrangères. Nous avons visité les sites web officiels français, belge et italien pour leur « conseil par pays » et avons découvert une véritable politique du « deux poids deux mesures ». La Tunisie a beau avoir nettement moins d'attentats que la Turquie, Français et Belges estiment qu'il est plus sûr d'aller à Istanbul qu'à Sousse !

Trois attentats meurtriers ont frappé la Tunisie depuis le début de l'année 2015. Au musée du Bardo, à l'hôtel Imperial à Sousse et dans un bus de la garde présidentielle.
En parallèle, pour la Turquie, il y a eu plus de cinquante attentats au cours de ces dix-huit derniers mois.
En visitant le site web des ministères belge, français et italien des Affaires étrangères, on est pourtant frappé par la différence de qualification dont font l'objet les destinations touristiques tunisienne et turque.
Dans la rubrique « conseil aux voyageurs » le MAE belge indique qu'en raison de la persistance d'un niveau élevé de menace terroriste en Tunisie tous les voyages non-essentiels vers cette destination restent formellement déconseillés. Et d'ajouter que vu que les autorités tunisiennes ont décidé la prolongation de l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire jusqu'au 22 juillet 2016 il est donc fortement recommandé de rester chez soi.
Autant dire qu'il est interdit, aujourd'hui, de voyager en Tunisie. Le MAE explique cette décision par les menaces terroristes accrues vis-à-vis des intérêts belges.

Pour la Turquie, il en va autrement. Le site du ministère mentionne à ses ressortissants qu'ils doivent faire preuve d'une vigilance accrue,privilégier les quartiers touristiques et éviter certaines provinces du sud du pays. Même qualification pour l'Egypte où il ne s'agit que de vigilance accrue selon le terme légal employé.
Alors pourquoi cette différence de traitement sachant que la Turquie est bien plus exposée aux attaques terroristes que la Tunisie ?

C'est dans ce sens qu'une pétition citoyenne a été mise en ligne, il y a un an, sur le site avaaz.org demandant au ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, de revoir sa décision d'interdiction de navigation aérienne à destination de la Tunisie et lançant un appel à la société civile pour que cesse le boycott dont la Tunisie fait l'objet. Le haut dispositif de sécurité déployé en Tunisie ne semble pas rassurer la Belgique qui a été, elle aussi, la cible d'attentats sanglants le 22 mars 2016.

La diplomatie française est plus subtile quant à la qualification de la dangerosité des destinations tunisienne et turque. Sur le portail du MAE, il est indiqué que, concernant la Tunisie, il s'agit de faire preuve de vigilance renforcée en se conformant aux consignes de sécurité figurant sur le site. En fin de consigne, il est fait mention du libre arbitre des citoyens français quant à la décision finale de maintien ou d'annulation des voyages vers la Tunisie.
Pour ce qui est de la Turquie et dans le contexte des derniers événements, l'Etat français recommande à ses ressortissants de faire preuve de la plus grande vigilance et d'éviter les attroupements et les lieux de forte affluence.
Une cartographie des régions tunisiennes en fonction de leur dangerosité vient illustrer les consignes du MAE et c'est là où la discrimination est flagrante, en faveur de la Turquie. Istanbul et plusieurs autres villes turques sont illustrées en couleur verte (vigilance normale) alors que l'ensemble des villes touristiques tunisiennes sont illustrées en jaune (vigilance renforcée). Force est pourtant de rappeler que la seule ville d'Istanbul a connu deux attentats en cette année 2016 et cinq depuis l'été 2015, contre zéro en Tunisie (touchons du bois).



Contrairement à la France et la Belgique, l'attitude de l'Italie semble plus « équitable ». Sur le portail de la Farnesina, équivalent du MAE français et belge, le gouvernement italien appelle ses ressortissants désireux de voyager en Turquie à faire preuve d'une vigilance maximale c'est ce qui est notifié aux ressortissants italiens le 28 juin 2016. Le 30 juin 2016, le portail fait état d'un autre type de mention : « Il est recommandé aux compatriotes de se tenir informés sur les médias locaux italiens et de suivre les indications des autorités turques. » Le gouvernement italien informe également ses ressortissants que l'aéroport Atatürk a rouvert ses portes et qu'ils doivent vérifier les horaires de leurs vols.
Concernant la Tunisie, aucune référence sur le niveau d'alerte à prendre en compte quand on visite le site web. Uniquement des mentions sur les formalités douanières à remplir pour se déplacer en Tunisie comme indiqué sur la page de la Fornesina. Cela sous-entend-il que la situation sécuritaire en Tunisie est satisfaisante pour le gouvernement italien ? On pourrait le penser.


Le constat de ces observations est que des attentats ont lieu dans deux pays, mais que les « conseils voyageurs » des MAE sont différents en fonction du lieu où l'attentat a été commis. En d'autres mots, on exagère la situation quand cela se passe en dehors de l'UE avec les conséquences économiques sur l'industrie touristique qu'on peut bien imaginer. Il est vrai que la Turquie est un partenaire important de l'Union Européenne plus que la Tunisie, bien plus…
Pour se justifier de cette politique de deux poids deux mesures le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s'est exprimé hier mercredi 29 juin 2016 sur les ondes de la station belge RTBF. Il a indiqué que la situation dans les deux capitales tunisienne et turque est réellement différente. Selon lui, la raison à cette différence de traitement réside dans le fait que durant les attentats du Bardo et de Sousse des ressortissants belges sont décédés alors qu'il n'y a eu aucune victime belge à Istanbul. La taille des deux pays est aussi un bon prétexte, un critère pertinent…


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