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La page Essid, tournée... Que se passe-t-il après?
Publié dans Business News le 31 - 07 - 2016

Les élus de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) viennent de refuser le renouvellement de la confiance réclamé par le chef du gouvernement, Habib Essid, en cette inoubliable plénière du samedi 30 juillet 2016. Une première lecture de cet événement, ou non événement pour certains, fait ressortir bon nombre de remarques et autres enseignements à tirer du déroulement et du contenu de cette plénière pas comme les autres.

Tout d'abord, les observateurs continuent à s'interroger sur le pourquoi d'un recours à cette séance dont l'issue était prévue à l'avance. Il n'y avait, en effet, pas le moindre risque de se tromper avec un vote en masse contre le renouvellement de la confiance et quelques « miettes » en faveur du gouvernement. Des prévisions largement confirmées avec l'annonce des résultats du vote, soit 3 Pour seulement, 118 Contre et 27 Abstentions.
Ce qui a retenu l'attention, à ce propos, a été le nombre relativement élevé des députés ayant, clairement, mentionné leur décision de ne pas voter à l'instar de ceux du Front populaire. En effet, après qu'Ahmed Seddik ait annoncé la couleur, ce fut au tour des élus d'autres petites formations, telles notamment du Tayyar démocratique et Harak al-Irada, d'annoncer qu'ils en feraient de même.

Mais finalement, Habib Essid a-t-il bien fait de se diriger vers l'ARP ou bien s'agissait-il d'une simple perte du temps ? Difficile de répondre d'une manière tranchante à cette question dans le sens où les défenseurs et les détracteurs de cette démarche, ont chacun une argumentation qu'ils veulent « logique ».
Les premiers estiment que la demande du chef du gouvernement est une pratique saine qui a l'avantage de faire ancrer et triompher les traditions démocratiques à l'instar de ce qui est pratiqué dans les pays ayant un fort respect pour l'Etat de droit et des institutions.
Les seconds reprochent à cette approche une sorte de volonté de M. Essid de s'accrocher au pourvoir et, surtout, de faire traîner en longueur l'évolution de l'initiative lancée par le président de la République en faveur de la formation d'un gouvernement d'union nationale, et ce depuis bientôt deux mois.
Ce point de vue pourrait être défendu même si, dans le cas d'espèce, plusieurs autres facteurs entreraient en jeu et feraient pencher la balance en faveur de la démarche suivie par le chef du gouvernement sortant.

Habib Essid a tenu à prouver qu'il n'a pas de défaillances majeures à se reprocher, qu'il a essayé, tant bien que mal, à s'en sortir et à sortir le pays du marasme dans lequel il l'avait trouvé en février 2015 et que si certains objectifs n'ont pas été atteints, cela est dû à des facteurs conjoncturels.
Et même, de ce côté, il a montré que son gouvernement a commencé à réaliser des progrès dans le sens où la situation sécuritaire, souci majeur en ces temps-là, a enregistré une évolution positive, voire une réelle percée reconnue par tous.
En effet, on rappelle que le dernier revers sécuritaire majeur a été celui de l'explosion du bus des membres de la Garde présidentielle à l'Avenue Mohamed V. Depuis, il y a eu certes l'attaque de Ben Guerdène, mais elle s'est transformée en un succès retentissant contre les terroristes de Daech étant donné que 35 terroristes ont été abattus et 7 autres ont été arrêtés.
Il faut dire que l'avènement de Hédi Mejdoub à la tête du ministère de l'Intérieur et la nomination des nouveaux directeurs de la sûreté sont pour beaucoup dans la stabilisation en question. Et dire que certaines voix, notamment en provenance d'un certain clan de Nidaa Tounès, réclament leur départ !

Ainsi, le gros des efforts a été axé sur le volet sécuritaire sachant que la situation sociale a connu, elle aussi, une évolution positive avec une baisse notable des mouvements revendicatifs et une certaine reprise des activités des principales entreprises, sans compter l'établissement de meilleurs rapports avec la Centrale syndicale.
C'est ce qui a fait dire à certains que l'initiative présidentielle, même si elle s'imposait psychologiquement, tendait uniquement à se débarrasser de M. Essid, sachant que, situation paradoxale, ce sont les cadres d'un certain clan de Nidaa qui on pesé de tout leur poids pour faire partir le chef du gouvernement.
D'ailleurs, le porte-parole de Nidaa, Abdelaziz El Kotti a montré une grande « haine » pour Essid en lui reprochant, jusqu'à l'ultime minute, sa venue à l'ARP et son refus de démissionner.

Maintenant que la page de l'ère Essid est tournée, comment se présente la prochaine période avec ses divers scénarios ?
Bon à rappeler que le président de la République est tenu, selon la Constitution, de désigner un candidat pour former le nouveau gouvernement, et ce dans un délai de dix jours. La personne désignée est tenue de présenter son équipe gouvernementale, dans un délai maximum d'un mois, pour le vote de confiance à l'ARP.
En effet, selon l'article 99 de la Constitution : « le vote a lieu à la majorité absolue des membres de l'Assemblée des représentants du peuple. Si l'Assemblée ne renouvelle pas sa confiance au Gouvernement, il est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le Président de la République charge la personnalité la mieux à même d'y parvenir de former un Gouvernement, dans un délai maximum de trente jours, conformément aux paragraphes 1er, 5 et 6 de l'article 89 ». Ce même article énonce que « si le Gouvernement n'est pas formé dans le délai prescrit ou s'il n'obtient pas la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple, le Président de la République peut dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et appeler à des élections législatives anticipées, dans un délai de quarante-cinq jours au minimum et quatre-vingt-dix jours au maximum ».

Ainsi, on est entré dans la phase des tractations pour le poste du chef du gouvernement et des portefeuilles ministériels. Et chacun y va de ses pronostics et de ses ballons d'essai. Et d'après les analystes, ce sera, de loin, plus dur à négocier que les concertations pour l'élaboration de l'Accord de Carthage.
D'un côté, des dirigeants de Nidaa multiplient les déclarations appelant à un « chef » issu des leurs rangs. Des voix émanant d'autres sensibilités privilégient le recours à une personnalité indépendante.

Quant aux membres du nouveau cabinet, certains optent pour la désignation du plus grand nombre possible de compétences, d'autres assurent que la période étant politique par excellence, il serait plus adéquat que les futurs ministres soient issus des partis.
D'autres voix encore estiment qu'aucun membre de l'équipe d'Essid ne doit faire partie du prochain gouvernement. Ce serait une aberration et une honte qu'un ministre, issu d'un gouvernement accusé d'avoir échoué dans sa mission, soit reconduit au sein du futur cabinet.
Pourtant, des membres du gouvernement d'Essid ont eu l'audace de laisser entendre qu'il n'y a aucun inconvénient à ce qu'ils soient repris parmi la nouvelle équipe gouvernementale. Le proverbe dit qu'on ne change pas une équipe qui gagne et non pas une sensée avoir raté sa mission !

En tout état de cause et maintenant que les dés de la première manche sont jetés, il est utile pour le prochain gouvernement de tirer les leçons du passage de son prédécesseur à savoir l'obligation, pour lui, de tenir un langage franc et d'opter pour une communication transparente avouant à l'opinion publique les réalités de la situation à tous les niveaux.
Il faut dire au peuple et aux partenaires sociaux ce qu'il faut endurer comme sacrifices avec des délais réalistes pour pouvoir sortir la tête de l'eau. Il faut définir les priorités d'une manière explicite et concrète, et non pas rester dans les généralités telles qu'elles sont mentionnées dans le document de l'Accord de Carthage...
Sans oublier l'obligation pour le prochain gouvernement d'être ferme et énergique dans l'application des lois en vigueur afin d'en finir avec le laxisme et éliminer ce sentiment d'impunité qui a prévalu jusque-là.


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