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Les hors-la-loi, de la rue des Salines à Sihem Ben Sedrine
Publié dans Business News le 17 - 10 - 2016

A l'actualité cette semaine, le projet de la Loi de finances 2017 que le gouvernement vient de soumettre à l'Assemblée. Une lecture rapide de ce projet de loi montre que le gouvernement n'ose pas encore prendre le taureau par les cornes. Pire, il prend des mesures risibles et d'autres qui devraient être fatidiques pour le pays sur le long terme.

La plus dangereuse est indéniablement celle de la taxation des produits culturels et artistiques. Je relaie de nouveau une réplique ironique prononcée un jour par Bourguiba devant qui un ministre s'est présenté un jour pour lui dire : « Monsieur le président, l'enseignement coûte cher ». « Essayez donc l'ignorance », répondit du tac au tac le leader suprême. Non seulement, il ne faut pas imposer les produits culturels et artistiques, mais il faudrait carrément les subventionner. Oui, il vaut mieux subventionner un livre, un cahier ou une œuvre artistique que subventionner du pain qui va aux poubelles ou du carburant pour aller draguer les filles sur les corniches. Autre proposition dangereuse, cette taxation de médicaments non produits localement. On marche carrément sur la tête ! Non seulement, nous ne produisons pas les médicaments adéquats pour nos malades, mais en plus nous alourdissons les remèdes venus d'ailleurs. Combien vont rapporter ces « mesurettes » à l'Etat ? Combien va rapporter cette risible taxe sur les piscines ? Des clopinettes !
« Le budget est déficitaire, nous dit-on, et nous avons besoin de ressources ». Oui, c'est certain. Mais l'Etat tunisien n'est en rien différent des autres Etats. Il y a deux solutions, augmenter les recettes en taxant et imposant les contribuables à tout va, au risque de tuer la bête (et la bête c'est nous) ou bien réduire les dépenses faramineuses de l'Etat. L'administration tunisienne est surpeuplée et emploie beaucoup plus de fonctionnaires que ce dont elle a besoin. Que l'Etat attaque le taureau par les cornes en réduisant ses propres dépenses et notamment son énorme masse salariale et le budget sera, à terme, équilibré ! Toutes les analyses, des experts nationaux et internationaux, s'accordent à le dire. Mais le gouvernement, parce qu'il a peur de l'UGTT, s'entête à refuser d'appliquer le remède idoine ! Et c'est nous, contribuables, qui payons !

L'autre actualité de la semaine est cette descente spectaculaire à la rue des Salines, un des gros repaires de la contrebande de Tunis. Une descente dans la foulée de l'assainissement des rues avoisinantes de la Porte de France d'où l'on a chassé les petits vendeurs ambulants. L'Etat reprend ses droits ? On voudrait le croire. Ces descentes spectaculaires sont l'œuvre de Omar Mansour, gouverneur de Tunis, ex ministre de la Justice, ex gouverneur de l'Ariana, ex procureur de la République et ex juge d'instruction. Il n'en est pas à sa première. A l'Ariana, on continue encore à le regretter puisque les descentes spectaculaires similaires pour chasser les vendeurs ambulants et détruire les constructions anarchiques des commerces ont quasiment pris fin avec son départ. De quoi s'interroger si la politique de l'Etat dans ce pays est tracée par des stratégies durables ou uniquement par des hommes « qui en ont dans le pantalon » !
La descente de la rue des Salines a fait l'objet de plusieurs critiques, comme attendu. Ce sont les mêmes qui crient matin, midi et soir de la nécessité d'en finir avec la corruption et la contrebande, qui reprochent au gouverneur (et à l'Etat) ce type de descentes. Motif de la critique : pourquoi vous vous attaquez aux pauvres petits vendeurs plutôt que d'aller directement aux vrais barons qui se trouvent dans les ports et notamment au port de Radès ?
Le populisme de la critique trouve naturellement écho auprès de la masse. Oui, pourquoi commencer par les petits et laisser les grands tranquilles ?
Pour comprendre la raison, il faudrait se mettre à la place des décideurs et des moyens dont ils disposent.
De par ses anciennes fonctions, Omar Mansour fait partie de l'appareil de l'Etat et connait parfaitement les limites de ses moyens. Sa philosophie est toute simple.
La corruption gangrène tout le pays et les choses ont empiré depuis la révolution. D'autres ont essayé d'attaquer le cœur de la pieuvre et on sait que cela n'a rien donné. Les tentacules vous étouffent de suite. On se rappelle encore des grabuges de Ben Guerdène après l'arrestation de quelques barons locaux. Mehdi Jomâa s'y est cassé les dents. Il y a même eu des députés (du sud) pour défendre les mafieux qui finançaient ces grabuges à l'époque. On se rappelle comment les frères Wachwacha ont pu être libérés en un temps record, alors qu'ils sont notoirement connus pour être de dangereux contrebandiers.
La politique de Omar Mansour, aussi bien quand il était à la tête de l'Ariana, de la Justice ou maintenant à Tunis, c'est de s'attaquer aux tentacules afin d'assécher le cœur de la pieuvre. Cette stratégie est-elle efficace ? On attend de voir. Pour le moment, on ne fait que dénoncer la mafia et la corruption sans rien faire de concret. Il faudrait bien commencer quelque part en fonction des moyens (limités) dont on dispose.

L'autre actualité de la semaine est le nouveau scandale à l'Instance Vérité et Dignité. Encore un, on n'en finit pas ! Et les scandales de l'IVD sont d'autant plus odieux qu'ils se passent devant le silence des chantres de l'anticorruption et, pire, le silence des autorités.
Deux membres de cette instance chargée de la Justice transitionnelle ont été limogés en fin de semaine, Lilia Bouguira et Mustapha Baâzaoui. Il s'agit des cinquième et sixième membres à quitter cette instance. Certains ont démissionné dès l'entame du travail de l'instance, parce qu'ils avaient vu de suite où les choses allaient mener. C'est le cas de Khemais Chammari et Noura Borsali. D'autres ont été poussés à la porte et d'autres encore ont été carrément limogés, l'humiliation en sus, comme c'est le cas de Zouheir Makhlouf. La majorité des démissionnaires ont dénoncé une éventuelle corruption de Sihem Ben Sedrine. On a présenté des preuves, des documents, des témoignages et à chaque fois la présidente de l'instance fait de telle sorte de faire taire tout le monde.
Le dernier limogeage en date est tout simplement illégal au regard de l'article 59 de la Loi organique 2013-53 du 24 décembre 2013, relative à l'instauration de la justice transitionnelle et à son organisation. Indépendamment du fait que les accusations de corruption de Sihem Ben Sedrine soient justes ou pas, cet article stipule que les réunions de l'instance ne sont valables qu'en présence des deux tiers de ses membres. Sur les quinze membres élus de l'instance, il n'en reste plus que neuf et, de fait, la réunion relative au limogeage de Mme Bouguira et M. Baâzaoui est caduque. Il s'agit là de la première infraction. La deuxième est que ces deux limogés ont été élus par une assemblée du peuple et, de ce fait, il n'y a que l'assemblée ou une instance judiciaire qui est capable de les limoger.
La troisième est que les deux membres de l'IVD ont un conflit avec leur présidente qui, de fait, ne peut pas être juge et partie ! Je ne discute là que de la forme et je n'ai toujours pas traité du fond où il y a énormément à dire.
Les scandales de l'IVD dépassent tout entendement au point que le parlement européen en parle dans sa résolution relative aux relations de l'Union européenne avec la Tunisie.
Sihem Ben Sedrine est au-dessus de la loi, profère ouvertement des contrevérités alors qu'elle est censée présider une instance de vérité, intimide ou tente d'intimider ceux qui s'opposent à elle par des procès montés de toutes pièces ciblant personnel, journalistes, militants et syndicats. Nombreuses sont les personnes les plus crédibles qui dénoncent ses méfaits, mais elle continue encore à défier tout le monde et à considérer la loi comme du papier-cul ! Jusqu'à quand ? D'où tire-t-elle sa force ?
Soutenue par Ennahdha et une partie de l'opposition, appuyée par des puissances étrangères (devant qui elle baisse carrément la tête comme dans cette photo avec l'ambassadeur des Etats-Unis), alléchée par ce qu'elle pourrait gagner de son poste, Sihem Ben Sedrine menace, intimide et salit ses critiques en toute impunité.
Quand on se rappelle de tout l'argent qu'elle a amassé par le passé avec son « militantisme », quand on voit que les dossiers qu'elle traite à l'IVD touchent des centaines de millions de dinars d'argent sale à débourser pour obtenir la clémence et le pardon, quand on sait que certains de ces dossiers sont défendus par les avocats de membres de la troïka (jusqu'à Moncef Marzouki), quand on entend les accusations formulées par ses propres anciens collègues de l'IVD, quand on constate le silence des Abbou, d'I Watch, de Irada et d'Ennahdha devant tous les abus prouvés, on est en droit de nous interroger si Sihem Ben Sedrine ne serait pas en train de préparer quelque chose d'encore plus foireux pour s'assurer des vieux jours confortables. Cela pourrait être aussi une stratégie pour faire entrer à l'IVD de nouvelles personnes qui lui seraient totalement acquises ainsi qu'à ses protecteurs.
Cela manque de preuves, mais la forte suspicion est légitime au vu de ce qui précède et il est de mon devoir de patriote d'en faire part au public.
Certains aveugles nous disent que Sihem Ben Sedrine est au-dessus de tout soupçon, j'aimerai bien les croire, mais qu'ils lui demandent de respecter la loi pour qu'ils puissent être crédibles !


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