Des suspicions de corruption pèseraient autour d'un conseiller au sein de l'actuel gouvernement, a indiqué, lundi 14 novembre 2016, Chawki Tabib, président de l'Instance de lutte contre la corruption, lors de son audition par la commission de la réforme administrative et de la lutte contre la corruption à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Et d'ajouter : «En dépit d'une alerte adressée au chef du gouvernement, ce conseiller exerce toujours ses fonctions et prend, régulièrement, part aux réunions des conseils ministériels». M. Tabib a affirmé avoir informé le chef du gouvernement sortant, Habib Essid, et l'actuel chef du gouvernement, Youssef Chahed, au sujet des suspicions de corruption qui pèsent sur certains hauts responsables mais les deux gouvernements n'ont pas réagi, tout en précisant qu'ils n'ont pris aucune mesure. «Les chefs du gouvernement n'ont pas tenté de contacter l'Instance pour demander des éclairages et des explications à ce sujet», a-t-il noté.
Selon Chawki Tabib, près de 130 dossiers liés à des présomptions de corruption, dont 50 qui concernent de hauts responsables, ont été transférés au gouvernement. Tabib a souligné que son Instance ne peut aucunement dévoiler les noms des suspects ni à l'Assemblée des représentants du peuple ni aux médias dans la mesure où le règlement intérieur de l'instance stipule le respect du secret professionnel quelque soit le degré de corruption.