Le ministère public a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire concernant les déclarations du journaliste Lotfi Laâmari sur l'affaire de l'assassinat de Lotfi Nagdh, coordinateur régional de Nidaa Tounes à Tataouine. Le porte-parole de Tribunal de première instance de Tunis et du Pôle judiciaire antiterroriste, Sofiene Selliti, a déclaré, vendredi 18 novembre 2016, à l'agence TAP que " les déclarations du journaliste ont nui à la justice ", ajoutant qu'un juge d'instruction au Tribunal de première instance s'est chargé de l'enquête.
Selon M. Selliti, le parquet s'est aussi engagé à prendre les mesures nécessaires pour poursuivre en justice les députés qui ont fait des déclarations portant atteinte à la justice et remettant en cause sa crédibilité et son impartialité. Il a estimé que de telles déclarations sont susceptibles de monter l'opinion publique contre le pouvoir judiciaire.
Lors de son intervention à une émission de télévision sur la chaîne privée El-Hiwar Ettounsi, Lotfi Laâmari a déclaré que "le verdict rendu dans l'affaire de Lotfi Naguedh a humilié le peuple [...] l'institution judiciaire est minée par la corruption [...] la justice tunisienne est en grande partie corrompue et politisée [...] Aujourd'hui, les ligues de protection de la révolution commettent des assassinats et la justice libère".
Le ministère public a fait appel du verdict rendu le 14 novembre dernier par le Tribunal de première instance de Sousse. Les accusés dans cette affaire ont bénéficié d'un non-lieu.