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Crime raciste ou fait divers, quand l'amalgame dessert la cause
Publié dans Business News le 26 - 12 - 2016

Si nombreux Tunisiens s'évertuent à dénoncer le racisme, s'indignant de l'existence du phénomène dans ce pays aux 3000 ans d'histoire, il faut avouer que le phénomène est bien là. Le mot est fortement combattu, détesté et honni, mais les actions, les propos et l'état d'esprit sont bien différents. Camouflé parfois sous forme d'appellations moqueuses mais « gentilles », ce phénomène continue à exister de la plus pernicieuse des manières. En atteste l'actualité de ces derniers jours.

Le 24 décembre 2016, alors qu'ils se trouvaient en plein centre ville de Tunis, trois jeunes Congolais se sont fait violemment agresser à l'arme blanche par un individu perturbé. En effet, un jeune homme tunisien, expulsé de France « à cause de sa copine congolaise », s'est, semble-t-il, mis à la chasse aux filles qui lui rappellent son ex, pour se venger.
Il a ainsi agressé, au couteau, deux jeunes filles qui parlaient le dialecte congolais. Un jeune homme, lui-aussi congolais, avait pris la défense des victimes. Il a pu s'en sortir avec des blessures au bras droit. Les deux jeunes femmes ont, elles, été sérieusement blessées. L'une est actuellement en réanimation tandis que l'autre, souffrant de blessures graves au niveau du cou et du visage, est dans le coma.

Ce qui n'est autre qu'un malheureux fait divers, a tout de suite pris d'autres proportions, et cette agression a vite fait de porter la casquette de crime raciste. Les réseaux sociaux se sont enflammés, appelant à défendre la cause des étrangers originaires d'Afrique Subsaharienne, nombreux à venir étudier et travailler en Tunisie.
La ministre de la Santé, Samira Merai, s'est rendue au lendemain de l'agression, à l'hôpital Charles Nicolle pour s'assurer de l'état de santé des victimes, donnant ses consignes au staff médical pour « prendre soin de la malade et mettre à sa disposition tous les moyens de confort jusqu'à son rétablissement ».
L'Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT), une association de droit tunisien existant depuis 1993 et dont la principale vocation est l'unification des étudiants et stagiaires africains et leur intégration dans la société tunisienne, a condamné cette agression. Elle a appelé, dans un communiqué, « tous les étudiants et stagiaires africains en Tunisie et les défenseurs des droits de l'homme à un rassemblement dimanche 25 décembre 2016 sur l'avenue Habib Bourguiba, devant le théâtre municipal afin de dénoncer tous les maux auxquels nous faisons face ».
L'association a également appelé les manifestants à mentionner sur leurs pancartes et affiches toutes « les revendications possible et dans le strict respect de tous » et à se mobiliser « pour exprimer notre dégout face aux actes de barbarie perpétrés à l'encontre des Subsahariens ».
La manifestation s'est tenue le 25 décembre devant le théâtre municipal de Tunis en présence de nombreux défenseurs des droits de l'Homme. Nombreux slogans y ont été scandés, nous pouvions lire « L'Afrique=la Tunisie », « Je ne mourrais pas à Tunis parce que je suis noir ». Les manifestants ont condamné le laxisme des autorités, le mépris auquel ils font face et la menace d'agressions quotidiennes.

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a réagi en annonçant, ce lundi 26 décembre 2016, qu'une loi criminalisant le racisme et les discriminations en tout genre sera bientôt adoptée. Il a demandé que cette loi soit appliquée de manière stricte et a annoncé l'organisation d'une Journée nationale pour combattre le phénomène. « L'initiative présentée par la société civile il y a deux ans et adoptée par nombre de députés, constitue un pas vers la criminalisation du racisme et la protection de ses victimes. Je demande à l'ARP d'accélérer l'étude de ce projet de loi. Il nous faut également lancer des campagnes de sensibilisation sur le sujet », a-t-il souligné dans ce sens.
Et d'ajouter : « Il est de notre devoir aujourd'hui, d'ouvrir le débat sur un ensemble de sujets tabous et ce malgré le fait qu'ils constituent une atteinte aux droits de l'Homme et ce pour une simple différence de couleur de peau ». Le chef du gouvernement a rappelé, par la même, que la Tunisie est l'un des premiers pays à avoir aboli l'esclavage, « mais malheureusement les citoyens d'Afrique subsaharienne souffrent toujours. Il nous faut donc une stratégie nationale qui traite de la question dans toutes ses dimensions. Nous devons aussi travailler ensemble pour changer les mentalités et opérer des changements profonds dans la société. Il nous faut une loi qui criminalise le racisme, pour combattre les dépassements sur le sujet. C'est ici un défi ! ».

C'est donc un pas en avant que va entreprendre la Tunisie, pays démocratique et récompensé d'un Nobel de paix il y a tout juste un an. Cette agression, bien que fortuite, aura été une « malheureuse » occasion de plus pour confronter la société à son reflet le moins reluisant et d'aborder de face un problème latent mais dont on parle peu.
Mais si ce crime a permis de relancer le débat sur le racisme, les amalgames sont vite faits. En effet, estampiller de raciste un crime qui touche un étranger de couleur noire, n'est pas la réponse adéquate à la question. Nombreuses causes ont souffert d'être mélangées à toutes les sauces. Il serait plus judicieux d'éviter des amalgames qui alimenteraient un sentiment négatif, à l'opposé des principes pour lesquels les gens sont de plus en plus nombreux à lutter…


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