« Le décret gouvernemental n° 345 ne peut faire l'objet d'une marche arrière et les mouvements de protestation observés réclamant son annulation son injustifiées ». C'est ce qu'a indiqué, en substance le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi lors de son passage sur le plateau de « 24/7 » avec Myriam Belkadhi sur la chaîne Al Hiwar Ettounsi, ce soir du jeudi 13 avril 2017. « Ce décret ne concerne en rien la promotion actuelle des étudiants en droit », ajoute t-il avant de réfuter l'argumentation consistant à dire que ces étudiants défendent les générations futures « dans la mesure où rien n'indique que ces générations seraient pour des modifications à apporter audit décret, chaque chose devant être validée en son temps ». Passant au volet du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), le ministre a nié toute volonté du pouvoir exécutif à porter atteinte à l'indépendance de la magistrature. Ainsi, il a passé en revue les différentes péripéties de la crise en question, depuis les élections des membres du CSM jusqu'au lancement de la dernière initiative portant modification de certaines dispositions de la loi sur le Conseil supérieur de la magistrature. A ce propos, Ghazi Jeribi a tenu à mentionner qu'il y a une volonté délibérée de dénigrer l'action du gouvernement et de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) dans le sens où l'amendement a été présenté par ceux qui le rejettent comme étant une implication directe du législatif dans les affaires de la magistrature alors que la réalité est toute autre. « En fait, le président de l'ARP va juste enclencher le démarrage des travaux du CSM, uniquement, pour sa première réunion, car par la suite et une fois la première réunion tenue et les désignations des principaux responsables effectuées, le Conseil va voler de ses propres ailes sans l'aide ou l'intervention d'aucune partie », a expliqué le ministre de la Justice. « C'est dire que c'était la seule solution possible pour sortir de l'impasse », a assuré M. Jeribi.
Concernant la garde à vue et le traitement des affaires de corruption, le ministre a reconnu l'existence de certaines lenteurs, mais « elles ne sont pas dues aux magistrats, mais aux dispositions complexes et longues à suivre et respecter, d'où les tentatives de mise à niveau des différents mécanismes judiciaires afin de raccourcir les délais et faire de sorte que les traitements des affaires et les jugements rendus soient au service d'une justice efficace et équitable».
Au sujet de la garde à vue et de la détention prolongées avant la tenue du procès sont, elles sont dues, également à la complexité des dispositions, indique encore le ministre, d'où les lenteurs dans le traitement des dossiers de corruption que le Tunisiens n'arrivent pas comprendre.
En conclusion, Ghazi Jeribi a mis l'accent sur la nécessité pour le juge de rester à l'écart de la politique. « D'ailleurs, le juge et le militaire sont appelés à demeurer, absolument, loin de toute activité politique », selon ses propres termes.