L'économiste Hechmi Alaya s'est exprimé ce vendredi 5 mai 2017 sur les causes du glissement du dinar et les moyens de maitriser sa dévaluation, dans la matinale de Wassim Ben Larbi sur Express FM. Il a indiqué qu'en juin 2016, le dinar avait également connu un glissement et que la situation actuelle n'est donc pas nouvelle, ajoutant que ce fort glissement « est dû aux politiques monétaires successives laxistes » et qu'aujourd'hui la Tunisie paie la facture de ce laxisme.
Hechmi Alaya a également invoqué l'endettement de l'Etat et les importants taux d'intérêts pratiqués ainsi que le déficit budgétaire qui a mené la Banque Centrale de Tunisie (BCT) à faire le choix de laisser la loi de l'offre et de la demande commander les fluctuations du dinar. « La BCT ne peut plus commander le dinar, elle a donc laissé la loi de l'offre et de la demande prendre les rênes » a-t-il déclaré. Comparant le glissement du dinar à « une fièvre dont souffrirait un malade », Hechmi Alaya a mentionné que « la prise de doliprane ne résoudra que des problématiques provisoires » sans guérir la maladie sur le long terme. Il a ainsi proposé des méthodes à suivre. En premier lieu, la BCT devra minutieusement contrôler la politique des changes, puis lutter contre l'inflation des prix en changeant toutes les étiquettes et en revenant aux prix du 1 janvier 2017.
Concernant la limitation de l'importation, il a affirmé que cette solution ne changera rien, ajoutant qu'il faut se sacrifier car « nous sommes tous responsables de la politique monétaire menée ». Hechmi Alaya a également martelé que « le Tunisien doit travailler et comprendre qu'il est responsable de la situation monétaire actuelle. Il faut encourager l'investissement et le gouvernement n'a pas de baguette magique ».