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Samir Saied : 2020 sera l'année de décollage pour la STB
Publié dans Business News le 23 - 05 - 2017

Malgré une conjoncture économique difficile, la Société tunisienne de Banque (STB) finit l'exercice 2016 avec un résultat bénéficiaire en hausse et un management promettant un avenir meilleur pour la banque. Ceci n'a atténué en rien la frustration des petits porteurs. L'Assemblée générale ordinaire (AGO) pour l'exercice 2016, tenue ce mardi 23 mai 2017, sous la présidence de Nejia Gharbi, présidente du Conseil d'administration, et Samir Saied, directeur général de la banque, a donc été marquée par certaines tensions. Compte-rendu.

La STB a clôturé l'année 2016 avec un résultat net en hausse de 22,6%, passant de 33,04 millions de dinars (MD) fin 2015 à 40,52 MD fin 2016. Son Produit net bancaire (PNB) s'est situé à 309,58 MD en 2016 contre 269,69 MD en 2015, en hausse de 14,8%.
L'encours des dépôts et avoirs de la clientèle ont augmenté de 3%, situés à 5.443,23 MD et des créances sur clientèle en hausse de 4%, atteignant les 5.557,03 MD. Le coefficient d'exploitation a atteint 50,1%, en baisse de 1,1 point par rapport à 2015.

Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice 2016 avec un ROA de 0,78%, un TIER1 de 8,47%, un taux de créances classées de 28,2% contre 30,3% en 2015 et un taux de couverture des actifs classés de 73,1% contre 67,9% en 2015. Pour sa part, le ratio de liquidité s'est situé à 116,7%.
Le groupe STB a terminé 2016 avec un résultat consolidé de 8,56 MD. La STB y a contribué avec 44,23 MD et la STB Invest de 0,92. Les résultats déficitaires de la majorité des filiales du périmètre de consolidation, notamment ceux de la BFT (-28,07 MD) et l'Immobilière de l'Avenue (-4,05 MD), se sont répercutés négativement sur le résultat du groupe. Le PNB consolidé réalisé s'est accru de 14,3% passant de 252,61 MD à 288,86 MD.

Par ailleurs, dans leurs rapports, les commissaires aux comptes Ali Ben Mohamed et Yahia Rouatbi ont pointé du doigt plusieurs lacunes et manquements. Ils évoquent une affaire en justice où un étranger réclame la restitution de 7 bons de caisse d'une valeur totale de 7 millions de dollars américains, prétendant les avoir déposés auprès de l'ex Banque nationale de développement touristique (BNDT). Un jugement en première instance a été prononcé à l'encontre de la STB la condamnant à restituer les 7 bons de caisse ou, à défaut, à verser la valeur équivalente majorée des intérêts. La STB a interjeté appel et aucune provision n'a été constatée.
Autre réserve, le périmètre de consolidation a été limité à 22 entreprises, excluant 38 sociétés. Les commissaires estiment que ceci pourrait modifier d'une manière significative les états financiers du groupe.


Les résultats encourageants réalisés par la banque, un an à peine après la mise en place de la nouvelle stratégie 2016-2020, n'ont atténué en rien la colère, la frustration et le ras-le-bol des petits porteurs.
Certains actionnaires minoritaires ont exprimé, à cette occasion, leur mécontentement face aux résultats et surtout face à la non-distribution de dividendes. D'ailleurs, les demandes de versement d'une partie des bénéfices ont été récurrentes. Crêpage de chignons, cris et échanges verbaux violents étaient au rendez-vous.
Dans son intervention, le président de l'Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres, a appelé, comme d'habitude, à la création d'un espace actionnaire. Néjib Hajri a réclamé, pour a part, que le PV de l'AGO précédente soit parmi les documents distribués avant chaque assemblée. Il a également demandé une copie du rapport du full audit. Mohamed Atrous s'est insurgé sur les promesses non-respectées d'un ministre qui avait parlé, lors de l'augmentation de capital, de privatisation de la banque et de son assainissement. Il considère qu'il a été berné et soutient qu'il a perdu beaucoup d'argent à cause de cela. Il a appelé, dans ce cadre le conseil à faire un geste et à verser symboliquement un dividende. Houcine Mabrouk Cherif a estimé que l'intervention des petits porteurs n'a pas de valeur. Il s'est interrogé sur la part de la STB dans l'ensemble des dépôts collectés au niveau national. Pour lui, la STB a créé l'économie nationale et les jeunes sont en train d'en cueillir les fruits ! Autre point, il ne veut plus entendre parler de privatisation de la banque. Concernant le dividende, il a estimé qu'il n'est pas responsable de la mauvaise gestion et des créances accrochées pour qu'il soit pénalisé pendant toutes ces années. Ahmed Kodia s'est indigné des résultats négatifs de certaines filiales de la banque, qui devraient être des fleurons, selon lui. Il s'est interrogé sur les pertes qui pourraient être générées par les Banque franco Tunisienne (BFT) et la Tunisian Foreign Bank (TFB), deux filiales en mauvaise posture, a-t-il estimé.

Le célèbre actionnaire Mustapha Chouaïeb a fait son show, comme d'habitude. Pour lui, tant qu'il n'aura pas de dividende, il est contre que le conseil reçoit des jetons de présence. Il s'est interrogé sur la rentabilité des employés et des agences et demandé que leurs salaires soient indexés à leurs performances. Il a estimé que la STB a réalisé ce résultat grâce à ses participations et non pas à son activité, sans en parler des filiales majoritairement déficitaires. Il a évoqué, dans ce contexte, la BFT qu'il considère comme une bombe à retardement. Il s'est demandé combien de temps il faudra pour absorber les 700 MD de perte cumulée. L'actionnaire a passé une grande partie de l'assemblée à réclamer un prêt de 450.000 dinars, pour remettre à flot son hôtel, avec comme garantie ses actions STB.
Habib Bouzouita a tenu, quant à lui, à saluer la STB qui a tout donné à son pays "jusqu'à sa chemise". Il a souligné que la tâche est difficile pour le directoire et a exprimé son soutien des efforts fait pour sortir de cette situation. Il considère que les sociétés du groupe ont tiré la banque vers le bas. Il a appelé le conseil a publié sur le site le contrat-programme signé avec le ministère des Finances.

En réponse à ce flot de questions, Samir Saied a martelé que bien que le conseil et le management de la banque comprennent bien les sentiments des actionnaires, la STB n'est pas actuellement en mesure de distribuer un dividende, tout en mettant en relief les efforts des directeurs centraux dans la mise en place de la nouvelles stratégie de la banque et dans la formation des nouvelles recrus. Nejia Gharbi a soutenu que vu les pertes cumulées de la banque de plus de 690 MD, la loi ne permet pas à la banque la distribution d'une partie des gains.
2016 a été une année où beaucoup a été accomplie, notamment la mise en place avec l'aide de la BFI, d'un système d'information performant et moderne : un Global Banking 100% made in Tunisia, a noté le DG. Il a rappelé que la banque a mis en place une stratégie avec 13 axes et 47 chantiers, notant qu'une grande partie des réformes ont été accomplies et le seront grâce à des compétences internes de la banque et avec un coût assez raisonnable.
M. Saied a précisé que l'application de la stratégie a débuté le 1er juillet 2016 et elle commence déjà à porter ses fruits, avec une courbe des performances qui s'est inversée fin 2016. Il a indiqué que la banque a fait des provisions volontaires de 24 MD pour son programme de départ volontaire qu'elle va réaliser pour rajeunir son effectif et profiter d'une nouvelle dynamique. Il manque juste le feu vert des autorités pour démarrer ce programme ambitieux. L'avancement des chantiers de réformes de la banque sont supervisés tous les 3 mois par le conseil d'administration, tous les 2 mois le FMI, tous les 3 mois la Banque mondiale, tous les 2 mois la BCT, a-t-il poursuivi. D'autre part, il a affirmé que l'agence de notation Moody's a visité la banque une semaine avant l'AGO et vu les chantiers entamés et résultats accomplis, la notation intrinsèque de la banque va évoluer, mais elle sera impactée par la note souveraine de la Tunisie. Pour l'instant, la banque est en train de digérer son passé, selon lui, et il faudra des années pour que la stratégie mise en place porte ses fruits. Il a prévenu que 2016 et 2017 seront deux années difficiles, 2018 et 2019 les années de l'accélération alors que 2020 sera l'année de décollage et de la remonter sur le podium. Ceci dit, en reprenant les termes de Habib Bouzouita, il a admis que ni le conseil et ni le management n'ont de baguette magique pour redresser miraculeusement la situation de la banque, il faudra beaucoup de patience de la part des actionnaires, a-t-il expliqué. Il a évoqué, en outre, la mise en place d'un compte épargne action pour que les employés puissent acheter les actions de la banque pour soutenir son cours. Autre fait important, les indicateurs du tourisme sont excellent cette année, ce qui augure un meilleur avenir pour l'économie national et pour la STB, selon lui.
S'agissant de la privatisation de la banque, Mme Gharbi a avoué que le sujet a été abordé avec le ministère de tutelle, mais les deux parties (conseil d'administration et le gouvernement) sont d'accord qu'actuellement une telle décision sera prématurée surtout que la situation de la banque est en train de s'améliorer. D'ailleurs, un contrat-programme a été signé entre les deux parties et fixe des orientations claires et les objectifs à atteindre, qui permettront de mieux évaluer le travail accompli par le conseil d'administration et le management de la banque. Autre fait important, dorénavant les salaires seront indexés sur les résultats, a-t-elle annoncé, grâce notamment à la compréhension et l'adhésion du syndicat dans ce projet, a ajouté M. Saied.
Au sujet épineux de la BFT et TFB, la présidente du conseil d'administration a précisé la BFT a porté plainte contre l'Etat et BCI et non pas la STB. Le ministère de tutelle a rassuré la banque sur le fait que c'est l'Etat qui prendra en charge d'éventuelles conséquences financières. Ceci dit, la banque a fait les provisions nécessaires et attend la fin de la procédure. Pour sa part, M. Saied a noté que l'histoire de cette banque est douloureuse et malheureusement tout propos inconsidéré prononcé à ce sujet pourrait être retenu à la charge de l'Etat tunisien. Il a précisé que l'Etat a pris ses responsabilités et mis une garantie de 200 MD pour la soutenir outre celle des trois les banques publiques à hauteur de 140 MD, a-t-il ajouté. Si le pire des scénarios se réalisent et cette banque est liquidée, la STB récupéra ses garanties qui n'apparaissent pas dans les états consolidés, ce qui améliorera la situation du groupe.
Pour la TFB, le DG a indiqué la banque va poursuivre son action pour recouvrir le maximum de ses pertes. Il a noté, en ce qui concerne la récente augmentation de capital, la volonté de l'Etat a préservé cette banque qui pourrait être un véritable atout pour les Tunisiens résidents à l'étranger. C'est dans ce cadre qu'un nouveau DG a été nommé pour moderniser la banque et la remettre sur les rails. En parallèle, un appel de candidature pour une banque d'affaire a été émis et le choix de la direction s'est porté sur une banque française pour la recherche d'un partenaire stratégique. L'éventualité de vendre les participations de la STB dans la TFB n'est pas écratée : soit elle retrouve la santé, soit elle sera vendue, a-t-il affirmé. Mais, pour lui, il y a de l'espoir.
Mme Gharbi a complété sa réponse en soulignant que la STB a mis en place une stratégie pour ses filiales, et en parallèle, elle devra se conformer à la Loi bancaire pour les participations dans les activités hors bancaires.

Concernant la part de la banque sur l'ensemble des dépôts national, il a indiqué qu'elle est de 11%, notant que la banque a été épargnée des surenchères pour les dépôts à terme, dont la rémunération à dépasser le TMM+3 pour certaines banques de la place. S'agissant du full audit, il a expliqué que ce document ne peut pas être divulgué car il dévoile la stratégie de la banque pour les années avenirs.
Au sujet de l'Espace actionnaire, Nejia Gharbi s'est dit partante. Elle a indiqué que ce sujet a été abordé lors des travaux du conseil d'administration avec Mohamed Zarrouk, le représentant des actionnaires minoritaires, où il a été décidé de commencer par la création d'un espace virtuel pour les actionnaires, jusqu'à la mise en place d'un espace physique, où ils pourront interagir avec les petits porteurs de la banque.
Pour l'affaire des bons de caisse, le chargé de l'affaire a expliqué que le document présenté par l'étranger est juste une copie sans date, sans cacher et sans signature, la banque émettrice n'y est pas mentionnée. Outre le fait que la BNDT, étant une banque d'investissement, n'acceptait pas les dépôts. La STB a, donc, soupçonné une arnaque. L'affaire a été déboutée une première fois en première instance. Mais, l'individu est revenu à la charge et porté plainte devant la chambre de commerce près du Tribunal de première instance. Le magistrat chargé de l'affaire, un pénaliste, n'a pas vérifié les preuves et a condamné la banque a restitué le montant du litige. La banque a interjeté appel et elle est sûre de remporter l'affaire en appel. Elle a, en parallèle, engagé des poursuites judicaire contre ce monsieur.
Sur un autre volet, Samir Saied a précisé que la banque a mis en place un programme de restructuration des créances touristiques, en 3 étapes (diagnostic, assainissement et suivi et développement). L'objectif étant d'assister ses clients en difficulté, donner une chance aux sociétés en difficulté pour s'en sortir, participer avec son savoir-faire en matière d'ingénierie financière et supporter un risque raisonnable à court terme pour participer au redressement du secteur et partager les fruits à moyen terme.

Tous les objectifs fixés pour 2016 ont été réalisés, souligne le management de la banque. La STB table, pour la période allant de 2016 à 2020, sur une croissance annuelle moyenne de 16,7% de son PNB pour atteindre 575 MD en 2020, de 17,7% de son résultat brut d'exploitation pour atteindre 314 MD en 2020 et de 46,2% de son résultat net pour atteindre 185 MD en 2020.


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