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STB : Le décollage est pour 2020 !
Publié dans Business News le 28 - 07 - 2016

La Société tunisienne de banque (STB) a tenu, ce jeudi 28 juillet 2016, son Assemblée générale ordinaire pour l'exercice 2015, sous l'égide de la présidente du conseil, Néjia Gharbi, et du directeur général, Samir Saied. Une assemblée marquée par quelques tensions et au cours de laquelle certains actionnaires ont exprimé leur mécontentement et leur colère face à la déchéance de cette institution nationale qui était une fierté de l'Etat.
La STB a clôturé l'année 2015 avec un Produit net bancaire (PNB) de 269,69 millions de dinars, contre 262,343 MD en 2014, en hausse de 2,8%. Son résultat net s'est situé à 33,04 MD en 2015 contre 21,11 MD en 2014, en baisse de 56,54%.
Les ressources élargies ont diminué de 2,7% se situant à 5.956,5 MD alors que les dépôts ont baissé de 0,9% pour atteindre 5.285,1 MD. Pour leur part, les concours nets à l'économie ont augmenté de 2,2%, atteignant 6.478,3 MD. Le coefficient d'exploitation a atteint 51,21%, en baisse de 2,69 points par rapport à 2014.
Les charges d'exploitation bancaire ont diminué de 1,24%, passant de 237,35 MD à 234,44 MD.
Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice 2015 avec un ROE (rentabilité des fonds propres) de 5% contre -18,6% en 2014, un ROA (rentabilité des actifs) de 0,4% contre 0,3% en 2014, un taux de créances classées de 30,3% contre 28,8% en 2014 (accroissement dû à la baisse des engagements globaux de la banque) et un taux de couverture des créances classées de 67,9% contre 65,7% en 2015. Pour sa part, le ratio de liquidité s'est situé à 136,3%.
Concernant le résultat consolidé, le groupe STB a réalisé un PNB consolidé en hausse de 52,35% passant de 246,79 MD à 252,61 MD et un résultat net consolidé déficitaire mais en amélioration par rapport à l'exercice précédent de 622,97%, qui a évolué de -25,39 MD à -3,51 MD.

Dès le départ et avant même le début de l'assemblée, le célèbre actionnaire Mustapha Chouaïeb a remis en cause le quorum énoncé par la présidente du Conseil d'administration de 86,35%. Il a noté que la liste signée par les actionnaires n'est pas à jour et date du 30 juin 2016, chose à laquelle la présidente n'a pas accordé d'importance étant donné que l'Etat détient 83,5% du capital. Il a souligné dans le même contexte que le rapport financier n'est pas prêt et ceci malgré les dénégations du staff de la banque. Les déboires se poursuivent avec des plaintes de certains actionnaires qui n'ont pas eu le rapport spécial et d'autres qui ont eu carrément un rapport consolidé des commissaires aux comptes avec des chiffres erronés !
On notera que les commissaires aux comptes ont mis en évidence, dans leur rapport général, un ensemble de réserves, notamment que la consolidation s'est limitée à seulement 22 entreprises, 39 ayant été exclues. Ils notent que l'absence d'états financiers audités pour la STB Sicar, Ed Dkhila, la Générale des ventes, la BFT, la TF Bank et la Société d'études et développement Sousse Nord.
Ouvrant le débat, Moncef Ouaghlani a souligné les problèmes d'organisation. Il s'est adressé au représentant des petits porteurs pour lui expliquer qu'il n'a pas pris la peine de se réunir avec eux ou de connaitre leurs problèmes. Il lui a réclamé une liste des créances non-remboursées pour que les petits porteurs puissent la déposer auprès de l'Instance de lutte contre la corruption. Il a fait remarquer que les réserves émises par les commissaires aux comptes sont les mêmes chaque année et s'est interrogé sur ce qu'a fait le conseil pour y remédier, comme la création d'un comité de suivi.
Néjib Hajri, actionnaire et 40 ans de carrière dans la Sofiges (une ancienne filiale de la STB), a estimé qu'il fallait assainir avant de recapitaliser. Il s'est interrogé sur l'éventualité de liquider la STB et a martelé que le sauvetage de la nation ne pourra se faire sans la STB et la Bourse. Pour lui, il faut que la STB écoute ses cadres qui ont rayonné dans le passé.
Habib Bouzouita a rappelé la grande histoire de cette banque, en soulignant que, depuis 2000, 14 PDG se sont succédé à la tête de cet édifice, dont certains qui ne sont restés que quelques mois. Ces «nominations arbitraires» ont participé à la détérioration de la situation de la banque, a-t-il estimé. Après l'injection de 700 MD, il a réclamé un business plan qui redonne espoir dans l'avenir.
Alaa Cherni a martelé pour sa part que la STB était non seulement la plus grande banque de la Tunisie mais aussi d'Afrique. Aujourd'hui, les actionnaires pleurent leur banque, a-t-il indiqué, en appelant le conseil à la sincérité et en rappelant le DG que le volant est actuellement entre ses mains. Il a appelé le conseil à acheter symboliquement des actions de la banque pour ressentir les déboires des actionnaires qui ont vu la valeur de l'action fondre (5 dinars lors de sa création et 4,4 dinars au cours du jour), et qui n'ont pas eu droit à un dividende des quelques années. Il a rappelé, dans ce cadre, que les anciens administrateurs ont renoncé à leurs jetons de présence. M. Cherni a réclamé la vérité au DG, en lui demandant de lever le voile sur la situation réelle de la banque et où elle va.
Saïd Zaddam, pour sa part, a estimé que les réserves émises par les commissaires aux comptes sont graves et assimilées à des crimes. Il a demandé à ce que le président du Conseil d'administration soit nommé après un concours comme le DG et a appelé l'ouverture de la banque aux jeunes. Il s'est interrogé comment un hôtel a pu avoir droit à un crédit à taux d'intérêt zéro alors qu'une filiale a eu droit à un crédit à TMM+5,5%. Il a lancé un appel au ministre des Finances et au gouverneur de la Banque centrale pour qu'ils n'interviennent plus dans les affaires des banques publiques.
Clôturant les interrogations, Mustapha Chouaïeb a souligné que l'actionnaire a droit à rien sauf à la lecture des rapports. Il s'est interrogé sur les raisons de la situation déficitaire de plusieurs filiales (La Banque franco tunisienne (BFT) -27,11 MD, la TF Bank -12,1 MD, Activhotels -1,32 MD et la STB Finance -1,01 MD). Il estime que plusieurs actifs de la banque n'ont pas été vendus au moment opportun (actions SFBT) ou alors qu'ils l'ont été en deçà de leur valeur réelle (STIA et AMS). Autre point, il a appelé à la préservation du patrimoine de la banque, notamment les tableaux de hautes valeurs.
Il a fait remarquer que les filiales en rapportent 8 MD de dividende et 2 MD d'intérêt mais qu'en parallèle la banque a dû provisionner 16 MD : donc elle a perdu au change et réclame ainsi la vente des filiales déficitaires. Il s'est formellement dit contre le soutien de la BFT qu'il soit financier ou autre.
Enfonçant d'avantage le clou, Mustapha Chouaïeb a appelé les membres du conseil à faire un stage chez la Biat ou chez Attijari Bank pour apperendre leur métier et apprendre à dégager un bénéfice et un dividende respectable !
En réponse, Néjia Gharbi a précisé à l'adresse de Saïd Zaddam que la composition du Conseil d'administration a été revue, et que les représentants de l'Etat ont déposé leurs candidatures lors d'une consultation et que le choix s'est fait sur la base des compétences, alors qu'avant, ils étaient nommés par le ministère des Finances. Par la suite, elle a été choisie par le conseil pour le présider. Ceci entre dans le cadre d'un programme complet pour la gouvernance des banques publiques et qui prône la séparation entre les postes de président du conseil d'administration et celui de directeur général. Elle a également indiqué que les administrateurs indépendants ont été aussi choisis à la suite d'une consultation avec en plus le respect du critère d'indépendance de la banque ainsi qu'une expérience en audit et risque.
En l'absence du PDG ayant assuré l'exercice 2015, le DGA a tenté de répondre à certaines interrogations des actionnaires. Il a précisé à l'adresse de Moncef Ouaghlani qu'un comité de suivi existe. A l'adresse de Saïd Zaddam, il a indiqué qu'il ne s'agit pas d'un prêt pour un hôtel à taux zéro mais d'un compte courant. Il vient en application d'une ancienne décision ministérielle de 2002 et qui concerne l'assainissement des projets de nouveaux promoteurs et qui touche 54 hôtels.
Dans ce cadre, le DG a précisé que la banque a mis en place, pour le secteur du tourisme, toute une stratégie avec les ministères concernés et la BCT. Une révision du portefeuille de la banque est en cours et elle ne va garder que les personnes sérieuses qui veulent travailler, le tout en veillant sur ses propres intérêts. Concernant les provisions additionnelles, il a précisé que ceci est en application de la circulaire de la BCT malgré le fait que la banque détient des garanties solides. Les provisions liées au secteur du tourisme représentent 87% du total des provisions.
Prenant la parole, le représentant des actionnaires minoritaires Mohamed Zarrouk, a précisé qu'il n'a été affecté à ce poste qu'en octobre 2015. Il a déclaré qu'à travers lui la voix des petits-porteurs est présente dans le conseil d'administration et que, de son côté, il a fait deux propositions : la création d'un contrat de régulation financé par la banque pour prévenir la chute de l'action et la création d'un espace actionnaire.
M. Zarrouk a estimé que la banque peut s'en sortir mais que son héritage est assez conséquent, notamment le problème de la BFT qui entrave la croissance de la banque.
En réponse à Moncef Ouaghlani, il a précisé que les PV des conseils attentent qu'il ait demandé officiellement que les dossiers de corruptions soit déférés devant le pôle judiciaire financier.
Dans son intervention, Samir Saied a voulu être franc : il a souligné qu'il n'a pas une baguette magique pour redresser la situation chaotique de la banque. Il a demandé aux actionnaires d'être patients et a souligné que le rétablissement de la STB ne se fera pas en un jour mais qu'il ne manégera aucun effort pour redresser cet établissement.
«Je comprends vos sentiments et votre colère et je promets que toutes les réformes nécessaires pour la STB seront entreprises». En expliquant qu'il y a une différence entre un diagnostic et un plan d'action, il a précisé que ce dernier a commencé le 1er juillet 2016. Cette stratégie repose sur 12 chantiers de transformation (8 axes de performances et 4 axes de moyens) mais aussi plus de 200 actions concrètes.
Ainsi, la banque a engagé plusieurs actions qui s'articulent autour de : l'assainissement du bilan, la gouvernance et l'organisation. En outre, une opération de recrutement est en cours de finalisation et vise des jeunes qui veulent réellement travailler. La banque est dans un stade avancé dans l'implémentation d'un système d'information. Elle est en train d'implanter un système de notation interne financé par le FMI et la Banque mondiale et qui permettra d'évaluer les risques. Enfin la banque veut se reconcentrer sur sa clientèle et leur fournir une place de choix.
La feuille de route prévoit trois horizons d'impact : Dans l'immédiat, l'accent sera mis sur le redressement des performances de la banque (phase de mise à niveau);
En 2018, qui correspond au 60ème anniversaire de la banque, la STB devra afficher une position de banque reluisante (phase d'accélération);
Enfin, à partir de 2020, la STB accédera au podium des banques performantes (phase de décollage)
Pour le groupe, la stratégie vise à augmenter la contribution des participations et des filiales ainsi qu'à améliorer le rendement du portefeuille des participations.


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