Le bureau exécutif national de l'UGTT a réagit, ce mardi 4 juillet 2017, à la hausse des prix des carburants décidé le weekend dernier. Dans un communiqué daté de ce mardi 4 juillet 2017 et signé par Noureddine Tabboubi, l'UGTT a estimé que la hausse des prix des carburants décidée par le gouvernement est «exorbitante» et «n'a aucune justification économique, vu qu'il avait été décidé unilatéralement de lever la subvention, de libérer les prix et de la lier aux cours mondiaux, or le prix du baril n'a encore pas atteint le prix de 50 dollars, l'une des hypothèses retenues par le gouvernement pour l'élaboration de son budget 2017». L'organisation met en garde contre les répercussions de cette hausse sur le coût du transport des marchandises, du transport public et de la production de l'énergie électrique, ainsi que sur la production industrielle et agricole et son impact sur l'augmentation de leurs produits et services. Il met en gade, également, contre la hausse des produits de base et des services de première nécessité.
Le bureau exécutif, réuni le jour même, estime que cette décision est une mesure parmi une série d'autres visant à attaquer l'économie tunisienne, notamment l'effondrement du dinar, la hausse du taux d'intérêt directeur et plusieurs autres mesures libérales qui ne servent que les capitaux étrangers, contraignent l'exportation, enfoncent les institutions dans le déficit en les conduisant à la fermeture et démantèlement et entrainent la perte de milliers d'emplois. Il appelle, donc, à la révision de cette «politique impopulaire» et à prendre des mesures nationales pour sauver réellement l'économie de l'effondrement et l'hypothèque. Il a réclame, aussi, la révision immédiate du salaire minimum garanti pour restaurer le pouvoir d'achat de larges pans de la société à faible revenu.
En outre, l'UGTT considère cette hausse comme étant une violation de son accord avec le gouvernement sur l'augmentation des salaires et stipule l'engagement du gouvernement pour contrôler les prix. La centrale a estimé, aussi, que cette hausse montre la volonté du gouvernement de détériorer davantage le pouvoir d'achat du citoyen afin de récupérer d'une manière détournée les augmentations salariales et les rendre vides de sens. Pour la centrale syndicale, cette mesure accentue l'inflation, le gouvernement étant incapable de maitriser la hausse de prix, la spéculation croissante, le monopole et la croissance du marché parallèle.
Autre point, dans ce document, l'UGTT s'étonne du fait que le gouvernement n'a pris aucune mesure urgente pour remédier au glissement du dinar dans les plus brefs délais.