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Radhia Nasraoui, une épouse dévouée !
Publié dans Business News le 13 - 07 - 2017

A l'annonce de la grève de la faim de Radhia Nasraoui pour dénoncer la tentative d' « élimination » de son époux et porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, beaucoup ont d'abord pensé à une intox. Mais l'épouse dévouée a réellement décidé de s'infliger cette souffrance pour contester ce qu'elle estime être une injustice vitale. Pour la militante des droits de l'Homme, l'Etat tunisien est vindicatif et cherche à faire payer Hamma Hammami ses positions vis-à-vis du pouvoir en place. Retour sur une polémique politico-sécuritaire.

Pour Radhia Nasraoui, l'avocate, militante des droits de l'Homme et présidente de l'Organisation de lutte contre la torture, la grève de la faim est une pratique presque traditionnelle. Elle n'en est pas à son coup d'essai. La première fois, c'était en 2002, sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali. La résistante avait entamé une grève de la faim pour protester contre l'emprisonnement arbitraire de Hamma Hammami en raison de son appartenance au parti communiste des ouvriers, un parti qui était interdit en Tunisie. La seconde fois, en 2003, Radhia Nasraoui avait protesté en se privant de nourriture pour dénoncer le harcèlement professionnel et familial dont elle faisait l'objet et aussi pour réclamer que justice lui soit rendue après que la police lui ai cassé le nez lors d'une manifestation. Aujourd'hui, Radhia Nasraoui, a remis au goût du jour cette pratique pour dénoncer la probable non-assistance à personne en danger de son époux, dont la protection rapprochée assurée par le ministère de l'Intérieur serait poreuse.

« La garde rapprochée de Hamma Hammami est ponctuelle et lacunaire. Pour aller chez le coiffeur ou faire des courses, il doit les prévenir longtemps à l'avance » avait-elle déclaré lors de l'annonce de sa grève ouverte, mardi 11 juillet 2017. L'explication qu'elle a donnée est que l'Etat tunisien, vindicatif, se venge de Hamma Hammami qui avait prôné la tenue d'élections législatives et présidentielles anticipées. « Le pouvoir en place n'est pas démocrate et ne supporte pas les avis divergents » avait-elle martelé laissant penser que l'Etat est un adolescent difficile qui boude Hamma Hammami pour ses propos clairvoyants sur le futur de la Tunisie et de son processus démocratique. Le leader du Front populaire, Zouhair Hamdi, qui a réagi tardivement, est lui aussi monté au créneau faisant valoir qu'en réalité les autorités tunisiennes sont laxistes et qu'elles sont dans l'incapacité d'assurer une protection sans faille du leader de l‘opposition tunisienne. Selon lui, ces défaillances entraveraient également l'activité politique de Hamma Hammami.

Par ailleurs, dans l'esprit de l'illustre couple de l'opposition tunisienne, la justice est incapable. En effet, les multiples assassinats politiques qui ont été commis sur les leaders de l'opposition et martyrs de la Tunisie tels que Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi et Lotfi Nagdh ont prouvé que la justice tunisienne n'a pas la capacité de trancher dans les affaires de meurtre et surtout d'assassinats politiques. L'épouse de Hamma Hammami redouterait-elle ce périlleux traitement ?

Durant 5 ans, Hamma Hammami a bénéficié de la protection de la garde présidentielle qui lui offrait le privilège d'être conduit par des chauffeurs dans des voitures blindées aux vitres fumées dans tous ses déplacements. Il était escorté par des policiers en moto qui lui fluidifiait la circulation. La présidence a mis fin à cette protection en la faisant passer aux mains du ministère de l'Intérieur non pour le punir mais parce que les risques qu'encourt Hamma Hammami sont actuellement considérés comme étant minimes. Les informations qui sont parvenues aux autorités sécuritaires indiquent que désormais Hamma Hammami n'a plus besoin de la protection pompeuse de la garde présidentielle. La sécurité que le ministère de l'Intérieur lui a prodiguée serait suffisante mais celui-ci l'a rejetée. Désormais, il n'aura donc plus de voitures mises à sa disposition et devra prendre en charge lui-même ses déplacements. Il demeure protégé par l'Etat tunisien mais plus discrètement.

Pourquoi Radhia Nasraoui a-t-elle aujourd'hui fait le choix de cette méthode de protestation ? Sacrifier son corps pour autrui est-ce un moyen privilégié de contestation ? Ebranlera-t-elle le pouvoir en place de cette façon ? Rien n'est moins sûr, d'autant plus qu'elle aurait pu s'adresser au pouvoir législatif pour revendiquer le droit à la vie de son époux. C'est d'ailleurs ce que lui avait proposé le député d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, qui avait indiqué que la commission de la Sécurité et de la Défense à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) est compétente pour traiter de ce dossier. Dans une surenchère propre aux adhérents d'Ennahdha, il avait ajouté que du temps de la Troïka, Hamma Hammami bénéficiait d'une protection complète…. Le leader de la faction dissidente de Nidaa Tounes, Lazhar Akermi s'est également exprimé sur ce sujet ce jeudi 13 juillet 2017 sur les ondes de Cap Fm. Il a évoqué la folie des grandeurs de certains dirigeants politiques tunisiens qui pour gonfler leur égo se déplacent en grandes pompes à coups de gardes du corps et convois de voitures aux vitres fumées…Des insinuations qui ne sont pas sans rappeler la récente polémique qui a concerné le leader d'Ennahdha et ses gardes du corps en colère après avoir été licenciés.

Il est par ailleurs bon de rappeler le tintamarre qu'avait créé l'ex-président provisoire de la République, Moncef Marzouki, qui avait bénéficié, après la cessation de ses fonctions, des mêmes mesures et précautions de sécurité accordées à un président de la République en exercice. Un an après, cette protection avait été prise en charge par le ministère de l'Intérieur et Moncef Marzouki ne l'entendait pas de cette oreille.

Hamma Hammami est aujourd'hui isolé. Les critiques fusent à son encontre. On lui reproche ses positions réactionnaires, son refus de participer au gouvernement d'union nationale, son refus de signer l'accord de Carthage, son scepticisme vis-à-vis de la lutte menée contre la corruption et sa critique intense de la coalition au pouvoir.

Il est vrai que le célèbre couple politique, Radhia Nasraoui- Hamma Hammami, est fusionnel et uni plus que jamais. Lui qui a vécu la clandestinité, les parloirs de prison et les injustices à répétition a su créer une forme de synergie. C'est probablement à partir de ce postulat qu'il faut comprendre la grève de la faim par ricochet de Radhia Nasraoui.


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