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Egalité de l'héritage - La Tunisie enflamme le monde arabe !
Publié dans Business News le 21 - 08 - 2017

L'initiative annoncée par le président de la République prônant l'égalité de l' héritage entre hommes et femmes a suscité, comme il fallait s'y attendre, une forte polémique à n'en plus finir, non seulement à l'intérieur du pays, mais également et surtout à l'étranger, notamment dans les pays arabes.

S'il était prévisible que de pareilles propositions ne laisseraient pas indifférent, l'ampleur et la virulence des réactions ont surpris. On ne s'attendait pas à ce que le discours de BCE soit autant suivi et critiqué.
Il faut dire que, cette fois-ci, le chef de l'Etat a touché à un point sensible et délicat, que même le Leader Habib Bourguiba s'était résigné à ne pas changer, dans le sens où cette question a été considérée par les Erudits, de tout temps, comme étant une ligne rouge à ne pas franchir. Pour simple et pure raison selon eux: « les textes d'applications sont explicitées dans les moindres détails dans les textes coraniques ».

Comme pour tout thème, objet de controverse, l'appel à l'égalité dans l'héritage entre femmes et hommes, les avis sont partagés. Au Maroc, un élan assez important a été remarqué en faveurs des thèses du président tunisien avec un soutien constaté, notamment, chez les jeunes estimant qu'il est temps d'entreprendre une approche similaire au Maroc.
Plus encore, l'élan de soutien au Maroc ne s'est pas limité aux réseaux sociaux, mais de nombreuses personnalités parmi les hommes de culture, les militants des droits de l'Homme, des juristes et autres universitaires ont appelé à de pareilles idées dans leur pays et de ne plus se contenter d'appuyer les pensées en provenance de l‘extérieur.

Le journaliste satirique égyptien, Bassem Youssef, n'a pas raté cette occasion pour se distinguer, à sa manière, en félicitant le peuple tunisien pour ce nouveau projet lancé par le président de la République. « Mille mabrouk à la Tunisie pour les amendements à apporter aux réglementations sur l'héritage et sur les mariages mixtes. Et que ceux qui ne sont pas contents, d'aller voir ailleurs puisque les bonnes idées nous viennent toujours de la Tunisie… ».

Autre réaction originale et anecdotique, qui a marqué l'opinion publique et les réseaux sociaux tunisiens, est celle en provenance de la journaliste vedette, star de la chaîne de télévision Al Arabiya, Mountaha Erromhi qui, à l'issue d'une interview avec Saïda Garrach, porte-parole officielle de la présidence de la République, a lancé : « je vais demander qu'on me délivre un passeport tunisien… ».

Par contre les cheikhs et ceux qu'on appelle les érudits d'El Azhar ont été, comme l'on s'y attendait aussi, sévères voire extrémistes dans leurs réactions arguant, presque tous, qu'il s'agit de lignes rouges qu'il ne fallait, à aucun prix, franchir sous peine de s'attirer les foudres des enturbannés.
Ces enturbannés d'El Azhar sont allés au-delà des opinions et autres avis, pour passer à l'étape de l'action en décidant de porter plaine contre Béji Caïd Essebsi et le Mufti de la République, Othman Battikh pour « hérésie et pour avoir enfreint la loi coranique ».

Mais le mur du çon a été a franchi, de l'avis général, par le prétendu prédicateur, Wajdi Ghonim, adepte de la circoncision des filles qui a traité le chef de l'Etat tunisien, Rached Ghannouchi et Abdelfattah Mourou ainsi que la Tunisie de tous les noms péjoratifs possibles et imaginables.

Quant aux médias français, en l'occurrence, Le Monde, Libération, TV5, France 2, France 24, ils ont, certes, laissé percevoir une certaine note positive, mais ils se sont contentés, dans leur majorité, d'articles factuels relatant les détails de l'initiative de BCE, des réactions mitigés à l'intérieur de la Tunisie et d'un certain historique du mouvement de l'émancipation de la femme tunisienne.
« La Tunisie se dirige inexorablement vers l'égalité dans tous les domaines !» La formule prononcée par Béji Caïd Essebsi, dimanche 13 août 2017, jour de la fête nationale de la femme, fera, on ne peut que l'espérer, date. L'occasion pour le président tunisien de relancer officiellement le débat sur un sujet hautement délicat : l'égalité entre femmes et hommes en matière d'héritage.

Les mêmes médias estiment que si l'issue du débat semble incertaine, il n'en reste pas moins qu'après la Constitution de 2014, qui a gravé dans le marbre l'égalité entre les hommes et les femmes, une première dans un pays musulman, et après l'adoption en juillet dernier d'une loi contre les violences, notamment familiales, commises à leur égard, les Tunisiennes peuvent espérer renverser deux nouveaux tabous qui pèsent sur elles : l'égalité dans l'héritage et les mariages libres des femmes tunisiennes avec des hommes non-musulmans.
« Il ne faut pas se leurrer, il y aura de nombreuses résistances des milieux conservateurs et islamistes, explique à France 24 Sophie Bessis, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et ancienne secrétaire générale adjoint de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH). Toutefois, selon elle, « une grande partie de l'opinion tunisienne est prête pour de tels changements, d'où un débat qui reste ouvert ».

D'autre part, cette affaire à été à l'origine de la publication par plusieurs médias français, écrits et électroniques, de dessins de caricature pour faire une lecture, à la fois, humoristique et satirique de l'événement qui s'y prête à merveille.

Résumant à sa manière l'effervescence née de cette initiative, et face à la controverse galopante, la porte-parole de la présidence de la République Saïda Garrach estime, que les tentatives de ramener cette question au discours religieux, n'est, selon elle, qu'un moyen de banaliser le problème. "Cela ne dépendra pas d'une fatwa !", a-t-elle lancé lors d'une émission télévisée, précisant que l'Islam est « évolutif » avant d'ajoutant que « ce dernier n'a pas aboli l'esclavage et s'est pourtant inscrit dans l'ère des droits humains ».

En tout état de cause, maintenant que le coup est parti, les réactions et les contre-réactions sont prévisibles et incontournables avec l'espoir que les esprits se calment avant de passer à un débat objectif allant dans le sens de l'esprit progressiste et moderniste qui a toujours marqué la société tunisienne.


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