C'est une photo ordinaire d'une cérémonie ordinaire où l'on voit Mehdi Ben Gharbia, ministre des Relations avec les instances constitutionnelles, de la Société civile et des Droits de l'homme et Olivier Poivre d'Arvor ambassadeur de France en Tunisie avec Gilles Chausse, directeur de l'Agence française de développement et Mohamed Ridha Saadi directeur de l'IFEDA, au milieu de deux acteurs de la Société civile. L'occasion est une réunion du comité de pilotage du projet pour l'appui aux droits de l'homme et à l'état de droit, ce projet lancé et doté d'un budget de 400.000 euros dans le cadre de la coopération tuniso-française qui prévoit un ensemble d'actions dans les trois domaines suivants : le cadre juridique relatif aux instances constitutionnelles et indépendantes, aux droits de l'homme et à la gouvernance ; la formation à la promotion et la défense des droits de l'homme ; et le renforcement du journalisme sur les droits humains. Les deux acteurs de la société civile sont Abdelkrim Hizaoui et Tasnime Cherchi dont les titres exacts présenté dans le communiqué officiel de la manifestation se suffit à « acteurs de la société civile ». Si le premier est bien connu avec sa qualité d'enseignant universitaire et d'ancien directeur du CAPJC (entre autres), il n'en est pas de même pour la seconde, docteur en sociologie de son état. Le nom exact de cette dame est Tasnime Kheriji épouse Cherchi et elle est la fille aînée de Rached Kheriji, alias Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha. Bien impliqué dans le travail politique, le parti islamiste est également bien impliqué dans le travail associatif en mode sous-marin avec une discrétion extraordinaire. On en arrive jusqu'à être partenaire dans un projet de coopération internationale avec la France. Il y a moins d'un an et demi, Business News a dévoilé un document secret d'Ennahdha qui dévoile la stratégie du parti islamiste à séparer la prédication du partisan. L'objectif étant de pénétrer les différentes sphères sociales par le biais de l'associatif. On lit notamment : « certaines associations peuvent partager avec le parti son référentiel idéologique ou sa ligne stratégique générale mais en aucun cas, ces associations ne peuvent se lier au parti de façon organisationnelle ou financière et elles ne seront pas dirigées par les symboles ou les leaders du parti ». On y est et en plein ! Ennahdha et son référentiel idéologique pénètrent peu à peu la société tunisienne pour y insuffler son idéologie avec une subtilité à couper le souffle. Le souffle des laïcs, cela s'entend. « Cette génération est foutue, on vise les générations futures », disait un jour Abdelfattah Mourou. A Ennahdha, on ne se suffit pas de paroles et de promesses, comme dans d'autres partis, on accompagne tout cela par des actes concrets !