Hakim Ben Hammouda, économiste et ancien ministre des Finances dans le gouvernement de Mehdi Jomâa, est revenu dans une déclaration accordée, ce mercredi 6 décembre 2017, à Business News, sur la classification de la Tunisie dans la liste noire des paradis fiscaux. Pour Hakim Ben Hammouda, cette décision a été une grande surprise pour l'ensemble des acteurs économiques et politiques, car selon lui, un pays comme le notre qui a construit durant des années un système fiscal fort, ne peut pas se retrouver du jour au lendemain sur la liste noire des pays des paradis fiscaux.
L'ancien ministre précise ainsi que cette décision aura trois conséquences immédiates. La première étant la réputation, dans la mesure où celle de la Tunisie sera ternie. La deuxième conséquence concerne les financements de l'Union européenne : « Il faut savoir que la réglementation de l'UE interdit toute coopération avec les pays qui se trouvent sur la liste noire. Donc cette coopération peut être révisée ce qui aura de graves répercussions sur nos finances publiques et la situation économique de notre pays ». Le troisième élément, relève M. Ben Hammouda, concerne les investisseurs privés qui rechignent ou ne veulent pas investir dans les pays qui sont sur cette liste, parce que les transferts de fonds sont très difficiles et les banques refusent de travailler avec ces pays.
« Il s'agit d'une décision grave, aux conséquences énormes sur notre économie et tout ce qu'on souhaite, c'est que cette décision soit prise avec le plus grand sérieux et que nous cherchons à remplir les engagements que nos partenaires nous demandent de remplir. Il faut éviter les situations où l'on rejette la responsabilité sur les autres ! C'est à nous d'aligner nos règles sur le nouveau code international en matière de lutte contre l'évasion fiscale et les paradis fiscaux », a conclu Hakim Ben Hammouda.