Hakim Ben Hammouda, économiste et ancien ministre des Finances dans le gouvernement de Mehdi Jomâa était l'invité de la matinale de Wassim Ben Larbi sur Express FM ce lundi 2 octobre 2017 pour évoquer la Loi de finances 2018 et les importants défis économiques que devra relever la Tunisie. « Pour les ministres des Finances c'est toujours extrêmement compliqué, en Tunisie comme dans les autres pays, car il faut mettre en place des équilibres économiques dans un contexte d'intenses pressions et de climat social tendu » a déclaré Hakim Ben Hammouda. Il a ajouté que désormais « les partis politiques, les organisations nationales mais aussi les banques participent au dialogue économique ce qui donne un nouvel élan à la démocratie ». Pour l'économiste, ce nouvel aspect est un acquis positif important car « les gouvernements écoutent les avis des experts, de l'UGTT et de l'UTICA et prennent en compte leur vision économique ».
Hakim Ben Hammouda a mentionné les points positifs de l'année 2017 comme le retour de la croissance et à la production du phosphate et le tourisme en hausse. Il a nuancé en ajoutant que les finances publiques tunisiennes doivent relever d'autres défis comme l'accélération dans l'exécution des grandes réformes et la maitrise de la masse salariale. « L'année 2018 sera une année de rupture, une année des plus difficiles. L'endettement atteint les 8 milliards de dinars » a-t-il alerté.
A propos de l'augmentation des taxes prévues dans la Loi de finances 2018, Hakim Ben Hammouda a indiqué qu'il était nécessaire de stopper cette augmentation et de favoriser davantage la surveillance fiscale et le paiement des dettes en suspens pour renflouer les caisses de l'Etat. « Il est impératif de trouver une autre méthodologie au lieu de légiférer en faveur de nouvelles taxations » a déclaré l'économiste.