La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a tenu aujourd'hui, mardi 4 juillet 2017, une conférence de presse pour revenir sur sa demande d'ouverture d'une enquête à propos du financement étranger de certains partis politiques, dont notamment, le financement d'Ennahdha par le Qatar. Elle a indiqué que la demande d'enquêter à ce sujet ne vise aucun parti en particulier, et n'émane pas d'une volonté de positionnement du PDL sur la scène politique, et encore moins d'une campagne électorale anticipée. « Cependant, si nous avons évoqué le cas du parti Ennahdha, c'est à cause de l'existence de preuves tangibles et de suspicions réelles autour de son financement par le Qatar. Dans ce contexte, nous citons la déclaration de l'ambassadeur syrien Youssef Al Ahmed qui a affirmé avoir aperçu le chef d'Ennahdha sortir de chez l'Emir du Qatar. L'ambassadeur affirme aussi que ce dernier lui a confié que Ghannouchi était là pour avoir de l'argent. Cette déclaration concorde avec un communiqué publié par le bureau de l'Emir du Qatar, en date du 31 octobre 2011, qui assure avoir reçu le président d'Ennahdha » a-t-elle indiqué.
Mme Moussi a souligné que d'autres éléments justifient la demande formulée par son parti, à l'instar des déclarations du diplomate Ahmed Ounaies qui avait affirmé clairement sur les ondes de Cap Fm le financement qatari du parti Ennahdha. Ou encore, le rapport publié par la chaîne Al Arabiya le 17 juin 2017 affirmant que des financements qataris sont parvenus au parti Ennahdha sous forme de projets de développement à travers des associations et que cet argent avait servi au financement des réseaux d'envoi des jeunes vers les zones de conflits. Elle a également signalé l'article publié sur les colonnes du journal koweitien Al Shahed en 2014 affirmant que « le chef des Frères musulmans en Tunisie avait reçu de l'argent pour financer Daech ».
D'autre part, Mme Moussi s'est basée sur la déclaration de la députée Leila Chattaoui qui avait assuré que le nom d'Abdelhakim Belhaj est revenu à plusieurs reprises lors de l'enquête, et que ce dernier était présent et chaleureusement accueilli par les dirigeants d'Ennahdha à son 9ème congrès en 2012.
Et d'ajouter qu'il faut enquêter sur l'association Qatar Charity, qui a ouvert son bureau en Tunisie en 2012. Cette association a été classée comme association terroriste par certains pays. Cependant, elle a conclu des accords importants avec les ministères de la Santé et de l'Agriculture, à l'époque tenus par de hauts dirigeants d'Ennahdha.
Dans un deuxième temps, la présidente du parti a dénoncé l'agressivité des déclarations des dirigeants d'Ennahdha. « Ils n'ont fait que nous insulter et nous accuser gratuitement sans répondre sur le fond du sujet. Nous considérons que ce comportement témoigne de leur panique. Ainsi, nous les appelons à abandonner leur double discours, puisqu'ils se sont déjà alliés à des destouriens, comme le président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes. D'autre part, nous affirmons que nous n'avons jamais reçu d'ordre d'aucune partie étrangère », a-t-elle assuré. Abir Moussi a affirmé le soutien absolu de son parti à la campagne de lutte contre la corruption menée par le chef du gouvernement, appelant à sa généralisation sans exclusion.