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Des statistiques et des hommes/ of mice and men !
Publié dans Business News le 13 - 05 - 2018

1.450000 ; 850 000 ; 450 000 ou encore 850 000, 650 000, 350 000, tout le monde glose sur ces chiffres attribués aux deux partis au pouvoir.Certains usant d'un pseudo-empirisme, d'autres d'analyses passant de la sociologie politique au calcul d'épicier. Des hypothèses jouissives pour certains, cruelles pour d'autres annonçant la mort lente d'Enahdha et la dégringolade de Nidaa. Guerre des statistiques, désaveux des instituts de sondage, des abstentionnistes en ligne de mire, des alliances avortées, des espoirs déçus, comme si tout n'était que chiffres et numéros, attribués à des figures anonymes qu'on déplace sur un échiquier sans règles.

A peine une semaine après les élections et voilà que les machines à combines reprennent du service et tournent à nouveau à plein régime à la recherche d'une nouvelle formule, d'un nouveau raccourci qui mène vers 2019, le saint graal, le sacro-saint pouvoir des petits hommes sur la misère.
Tout ce qu'on peut lire et entendre sur les élections municipales du 6 mai, et les enseignements à tirer tourne autour des chiffres qui obsèdent nos politiciens, journalistes et autres analystes.Tous font abstraction de l'Homme, du Tunisien, comme si on est en mesure de traiter des chiffres mais incapables de traiter de l'Homme.

Louis-Ambroise de Bonald disait déjà en 1859, « Toute la science de la politique se réduit aujourd'hui à la statistique : c'est le triomphe et le chef-d'oeuvre du petit esprit. On sait au juste (…) combien dans un pays les poules font d'oeufs, et l'on connaît à fond la matière imposable. Ce qu'on connaît le moins sont les hommes ; et ce qu'on a tout à fait perdu de vue, sont les principes qui fondent et qui maintiennent les sociétés. L'art de l'administration a tué la science du gouvernement ».
A contrario, dès lors que l'on commence à aborder le fait politique sous l'angle des valeurs, des principes, des idées, des rêves,de l'amour, du patriotisme et bien d'autres subjectivités, les « petits esprits » sont dérangés car ces concepts, sans lesquelles la politique perd tout son sens, nécessitent une gymnastique de l'esprit et engagent l'Homme sur le périlleux chemin de la nuance, de la relativité, de la prise en compte de l'Autre, de la transversalité, bref, de considérer la politique et donc l'Homme comme le début et la fin de notre préoccupation. George Orwell nous prévenait dans 1984, contre la dérive des chiffres et leur caractère réducteur de la place de l'Homme, ce qui mène inéluctablement vers la réduction de ses libertés et vers son asservissement. Et pourtant, nous ne semblons pas avoir retenu la moindre leçon de ses dérives. Nous cédons rapidement au réflexe pavlovien des chiens qui reprennent à saliver à chaque fois qu'on excite leur instinct en brandissant un bout d'os. Victor Hugo disait « l'instinct c'est l'âme à quatre pattes ; la pensée, c'est l'esprit debout ». Des hommes obéissant à leur instinct, ne peuvent, en aucun cas, prétendre à prendre en main la destinée de tout un peuple.
Après le coup de massue reçu par l'ensemble des prétendants politiques -on ne peut utiliser l'expression « responsables politiques » étant donné qu'on a réduit ces deux termes et les valeurs qu'ils recouvrent,à un oxymore indiquant que politique et responsabilité ne peuvent se combiner !!! Cette perte de valeur n'étant pas perçue par nos petits esprits, les voilà à nouveau repartis à la recherche de nouvelles alliances, de nouvelles stratégies de conquête personnelle faisant abstraction de tout le peuple tunisien.
Nous n'avons pas encore compris qu'on ne peut pas tricher avec la vie des gens. Nous n'avons pas compris que la vérité comme les faits, elle est têtue. Elle est comme le soleil, disait encore une fois Victor Hugo, elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder.
On se demande quand allons-nous comprendre que le chemin le plus sûr vers l'assouvissement de nos ambitions personnelles, est celui qui mène vers l'intérêt général ? Pour se servir, il faut d'abord servir les Autres. Ce chemin est rocailleux et plein d'embuches. Il exige de celui qui l'emprunte beaucoup d'abnégation, de probité, de sens du partage, de grandeur d'esprit et d'amour. Nous n'avons pas compris que la tricherie a ses limites, que la roublardise est l'arme des faibles, que la responsabilité publique est un fardeau que seul les épaules larges et robustes peuvent porter.

Vous allez les voir, nos petits esprits, comme les nomme De Bonald, avec quelle empressement, nourries pas la même ambition stérile, vont-ils se remettre à chercher dans les méandres de ses pauvres statistiques des combinaisons nouvelles et la moindre chance de se frayer un chemin vers l'assouvissement de leur ambition personnelle. Vous verrez, comment ils vont éviter de se poser les vraies questions sur les attentes des Tunisiens, sur les crises profondes que traverse notre pays, sur le rôle du politique et ses responsabilités, sur les vrais débats de société et les véritables projets politiques. Ils ne sont pas mieux que les automobilistes qu'on voit franchir toutes les lignes blanches et transgresser toutes les règles dans l'espoir d'arriver plus vite. Certains finissent par se cracher, d'autres se trouvent coincés au bout de la rue malgré toutes les manœuvres entreprises.

Vous allez les voir ces petits esprits, courber l'échine et s'atteler à la recherche d'un raccourci pour y arriver agissant comme les mulets, à la fois opiniâtres et stériles. Vous allez voir comment ils vont faire de nouveaux calculs, tout aussi inefficaces, croyant qu'ils vont y arriver en récupérant les abstentionnistes pour les uns, en essayant de se rapprocher des deux baudruches (Ennahdha et Nidaa) pour les autres.
La véritable leçon à tirer ce ses élections est celle qui prend en compte cette population que les petits esprits croyaient manipulables à merci. Ces Tunisiens qui ne cessent d'étonner le monde et de s'étonner eux-mêmes, comme le décrit si bienSafwan M. Masri dans son « Tunisia an Arab anomaly ». Malheureusement, nos petits esprits qui pointent la lune tout en étant englués dans le caniveau, n'ont pas saisi la leçon. Celle qui ne transige pas avec les fondamentaux de la politique, de la responsabilité publique, du devoir envers la Nation, de l'exigence de soi, de la volonté de puissance pour ses semblables, de l'obligation d'être à la hauteur de l'ambition de ce peuple et de la fierté de prétendre en être le serviteur. Que les petits esprits qui occupent la scène politique aujourd'hui, sachent que malgré tous les maux avec lesquels on peut accabler ce peuple tunisien, parfois à juste titre d'ailleurs, il demeure néanmoins qu'on peut parfois leurrer certains, mais on ne peut pas leurrer tout le monde et tout le temps, comme disait un certain Bob Marley !
Il est temps qu'on agisse en responsable, qu'on tire les bonnes leçons et qu'on retrousse les manches pour emprunter le difficile chemin, celui de la plus belle des servitudes, celle qui vise l'intérêt général, le bonheur collectif, à travers le respect des fondamentaux de la politique : valeurs, vision, programme, plan d'action et un personnel politique et technique compétents.
Il est évident que ce discours sur les valeurs, les normes, la déontologie politique et la compétence ne peut convenir aux adeptes du pragmatisme mercantile. Qu'ils retiennent au moins l'idée selon laquelle la logique des calculs et des calculateurs trouvera toujours sur son chemin, l'insurmontable sens commun, la sagesse populaire et l'intelligence intuitive. Parier sur vos calculatrices et vos machines électorales, je parie sur la pensée et l'esprit debout.
Je ne peux résister à l'idée de terminer ce papier par cette citation de V. Hugo : « Les bêtes sont au bon Dieu, mais la bêtise est à l'homme ». A bon entendeur, salut !


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