Le procureur de la République près du Tribunal de première instance de Sfax a ouvert, ce mercredi 6 juin 2018, une instruction sur les rumeurs évoquant une complicité sécuritaire dans l'opération de migration clandestine qui a découlé sur le drame survenu dans la nuit du 2 au 3 juin, causant la mort de plusieurs personnes. Des méfaits punissables par la loi conformément aux dispositions de l'article 31 du Code de procédure pénale. C'est ce qu'a indiqué le porte-parole des tribunaux de Sfax, Mourad Turki, dans une déclaration à la TAP le jour même.
M. Turki a indiqué que l'enquête a été confiée au premier juge d'instruction du 4ème bureau du même tribunal. L'affaire se base sur ce qui a été partagé par les réseaux sociaux et qui affirment la complicité des forces sécuritaires.
Pour rappeler les faits, un bateau transportant près de 180 migrants illégaux a coulé au large de Kerkennah. 68 personnes ont été repêchés en vie, 66 autres morts, et le reste est porté disparu. A partir de mardi soir des têtes ont commencé à tomber. Une dizaine de cadres sécuritaires ont été limogés dans la soirée. Cet après-midi, la présidence du gouvernement a annoncé le limogeage du ministre de l'Intérieur.