Accusée de corruption par le chroniqueur Zied El Heni, lors de l'émission "Le Plateau", sur Zitouna Tv, le 15 octobre dernier, en présence du ministre du Transport, Radhouane Ayara, la secrétaire d'Etat chargée du Transport, Sarra Rejeb a tenu à répondre dans un post Facebook et à apporter des éclaircissements à ce qu'elle considère comme étant «des accusations mensongères» et «une atteinte à son image». Mme Rejeb s'est indignée du fait qu'elle soit attaquée sans qu'on lui laisse ni le bénéfice du doute, ni la possibilité de se défendre, le tout en présence de son supérieur qui n'a tenté, à aucun moment de la défendre ou de la disculper, mais plutôt de se mettre en avant et de parler de ses réalisations. «Bien que je n'étais pas invitée à cette émission, mon nom a été répété, à maintes reprises dans la cadre d'un travail préparé qui est une tentative désespérée, visant à m'accuser. Je mets au défis ceux qu'ils ont proféré ces accusations à me faire face lors d'une interview ou devant la justice. Je me réserve la droit de répondre à ma convenance au moment opportun (…) par les moyens juridiques offerts à moi pour réfuter les fausses accusations faites contre ma personne». Et d'ajouter : «Je considère ce qui s'est passé comme une tentative de détourner l'opinion publique des véritables responsables de la situation actuelle du secteur des transports, sur laquelle je travaille de mon poste, malgré tous les obstacles dans mon action de faire, de proposer et de parler librement. (…). Se défiler des responsabilités et accuser les autres après les avoir exclus n'est pas convenable à ceux à qui on a confié des responsabilités dans cet Etat et je considère que ceux qui n'ont pas le courage de faire face aux difficultés ne peuvent que se cacher derrière des mensonges –NDLR visant le ministre sans le nommer» La secrétaire d'Etat a tenu à répondre à ses détracteurs avec des faits et des chiffres tangibles, publiés dans le rapport de la Cour des comptes. En effet, selon ce document, le nombre d'avions exploités en 2015 et 2016 –NDLR Les années où elle a occupé le poste de PDG de la compagnie aérienne– a atteint 30 appareils contre 28 en 2017. S'agissant du choix des modèles, l'accord était signé depuis le 15 juillet 2008 pour l'achat de 19 appareils pour un coût de 1,3 milliard de dollars, dont 16 confirmés pour la période 2010-2016 et trois, à confirmer, selon l'évolution du trafic passagers. En 2011, et vu la dégradation de l'activité de transport aérien, la société a révisé le contrat en 2012, en annulant trois "A350" et les trois avions non-confirmés et en retardant la réception des "A320" et des "A330". Aussi, fin 2013, la flotte était composée de 13 avions (10 A320 et 3 A330) et 5 avions encore non réceptionnés (un A330 et 4 A320 CEO). Les actes terroristes de 2015 avec la fermeture de la ligne vers la Libye, fin 2014, a occasionné une baisse de trafic de 22%. La compagnie a dû entrer de nouveau dans des négociations avec Airbus pour retarder la livraison des avions restants et de changer la commande à cinq "A320 NEO", ce qui a permis d'économiser 90 millions de dollars, toujours selon les précisions de Sarra Rejeb. Autre fait important rapporté par l'ancienne PDG de Tunisair, en 2015, la desserte Tunis-Dubai a été fermée après avoir occasionné des pertes de 20,83 millions de dinars (MD), pendant la période 2010-2015. "Le taux de couverture des charges variables par les revenus est passé de 84% à 91%. Les dépenses de location des avions pour retard dans les entretiens et mauvaise gestion des pilotes ont atteint 0,1 MD en 2015, contre 3,24 MD en 2016 et 35,1 MD en 2017, selon la page 16 du rapport de la Cour des comptes", précise-t-elle. Lors de son mandat en 2016, la compagnie a recruté 30 pilotes permettant d'endiguer le manque qui occasionnait des retards et des annulations de vols prévus. La ponctualité de la flotte est passée de 52% en 2014, à 54% en 2015 puis à 55% en 2016 avant de redescendre à 44% en 2017. Le nombre d'heures de retard pendant la période estivale est passé de 4.778 heures en 2016, à 8.419 heures en 2017. Les cas de retard pour panne technique ont été doublés. S'agissant des pièces de rechange, Sarra Rejeb précise que l'achat de pièces de rechange en urgence, et qui très coûteux pour la compagnie, est passé de 17%, en 2012 à 29%, en 2013 puis à 15%, en 2014 et 2015 pour baisser à 8%, en 2016 et «ré-augmenter d'une manière fulgurante» en 2017 pour atteindre 49%.