La Société tunisienne de banque (STB) a organisé, ce mardi 30 octobre 2018, une conférence sous le thème « Inclusion du secteur informel, quelles perspectives de réussite » en présence de Samir Saied, directeur général de la STB, Néjia Gharbi, présidente du conseil d'administration de la STB, Marouen Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie ainsi que de Afif Chelbi, président du conseil des Analyses économiques. La conférence a été tenue à l'occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la STB. Aussi présents à l'évènement, Ahmed El Karm, président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF), Slaheddine Ladjimi, président du conseil d'administration de Oddo Tunis, Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Boutheïna Ben Yaghlane, directrice générale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Zohra Driss, députée du bloc de la coalition nationale et Mongi Rahoui, député du Front populaire et président de la Commission des finances à l'ARP. La conférence a vu également la présence de plusieurs directeurs généraux de banques, experts et banquiers.
A l'ouverture de cette conférence, le DG de la STB, Samir Saied a rappelé que la STB a contribué à la création et au financement de plusieurs institutions prestigieuses à l'échelle nationale ainsi qu'internationale. Il a annoncé la nouvelle stratégie quinquennale de la banque, conçue en 2016 et reposant sur 3 axes à savoir les ressources humaines, le recrutement et le système d'information où la STB s'est inscrite dans une démarche de transformation digitale (lancement des produits digitaux notamment la STB Direct qui comprend DIGI Actionnaire, DIGI Transfert, DIGI Epargne, DIGI Carte et DIGI Crédit). La stratégie concerne, en outre, le système de notation interne de crédit qui permettra de mieux quantifier le risque et de tarifer son coût. M. Saied a, de plus, souligné le début de redressement pour la banque où « toutes les actions sont orientées vers des solutions structurelles qui supporteront le développement moyen et long terme de la STB ». Il a, dans ce sens, rappelé que le PNB de la STB croît à un rythme de 17% depuis 2016 et ce en conformité avec l'objectif du plan stratégique.
Le DG de la STB a, par ailleurs, relevé que l'informel pèse lourd sur les équilibres financiers de l'Etat et qu'il impacte la trésorerie des banques. Il freine également le développement économique et pénalise les entreprises citoyennes. De ce fait, la conférence a présenté l'occasion de répondre aux questions suivantes : La réglementation actuelle de change, sert-elle les exportateurs ? Attire-t-elle les investisseurs étrangers ? Qu'avons-nous fait pour diminuer le cash, minimiser ses coûts opératoires et créer l'empreinte digitale à l'ère de l'intelligence artificielle ? Devons-nous réprimer l'informel ou l'attirer par des incitations et services d'inclusion financière ? Faut-il formaliser l'informel ou « informaliser » le formel en simplifiant les procédures administratives et allégeant la réglementation ?
Pour son intervention, le gouverneur de la Banque centrale, Marouen Abassi a indiqué que l'économie informelle représente 35% de l'économie nationale. La Tunisie a aussi été classée 56ème sur 100 pays par l'indice international de l'environnement du commerce illicite (Global illicit trade Index). Il a, par ailleurs, souligné qu'à travers les travaux de la Banque centrale, il a été déduit que les billets et monnaies en circulation (BMC) qui sont en dehors de tout ce qui est économique (le cash qui n'est pas utilisé dans l'économie) est de l'ordre de 4 MD soit le tiers de l'ensemble des BMC et que 2 MD de ces 4 MD étaient entre la Libye et l'Algérie. Néjia Gharbi, présidente du conseil d'administration de la STB, a relevé le rôle joué par la banque dans la concrétisation de la politique économique de l'Etat ainsi que le financement des principaux acteurs publics et privés du tissu industriel national. Il a été également question de la stratégie quinquennale de la société tunisienne de banque qui consiste à un plan de sauvetage pour le secteur touristique ainsi qu'à un plan de relance pour les petites et moyennes entreprises (PME).