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Recomposition du paysage politique, ou comment faire du neuf avec du vieux
Publié dans Business News le 29 - 01 - 2019

Le paysage politique en Tunisie est, le moins qu'on puisse dire, en pleine ébullition. Il se reforme et se transforme au gré des nouvelles alliances, des nouveaux arrivants et des anciennes querelles qui ressurgissent çà et là. Le dernier né Tahia Tounes, secoue l'échiquier politique et nous rappelle la bataille à venir, une bataille qui s'annonce rude.

Nous sommes à quelques mois, si tout se passe bien, des échéances électorales législatives et présidentielle de 2019. Si tout se passe bien, parce que certaines voix commencent à évoquer un éventuel report, que les membres de l'Instance supérieure indépendante pour les élections ne sont pas encore élus, que le processus est encore flou. Donc, si tout se passe bien, on aura droit aux deuxièmes élections législatives et présidentielle libres dans l'Histoire de la Tunisie.
Entre temps, il faudra s'attendre à une année très chaude, une année électorale susceptible de connaitre tous les retournements possibles, les coups-bas et les peaux de bananes. En attendant, chacun se prépare aux luttes politiques qui pointent du nez.

Dernière recomposition de la scène politique et pas des moindres, la naissance du nouveau mouvement du chef du gouvernement, Tahia Tounes. La vague de critiques qui a suivi l'annonce dénote d'une certaine inquiétude des autres partis politiques, d'aucuns y voyant un nouveau concurrent susceptible de rafler les précieuses voix des électeurs. Il faut dire que Tahia Tounes se positionne comme tant d'autres formations dans la lignée des partis « démocrates, modernistes et centristes », autant dire un éternel recommencement qui ne fera qu'émietter encore plus cette famille.
Tahia Tounes, dont le nom en a dérangé plus d'un (cela se comprend parfaitement), se veut donc un parti rassembleur, ouvert à toutes les propositions et à toutes les collaborations, pourvu qu'il récolte les 109 sièges au parlement et pourquoi pas la présidentielle. Ces dirigeants, un melting-pot de personnes venant de tous bords, disent vouloir éviter les erreurs passées et les expériences foireuses. Ils viennent de Nidaa, d'Afek Tounes, de Machrouû, d'Al Jomhouri ou de l'ancienne famille destourienne. Ils font front autour de Youssef Chahed, leur leader et éventuel candidat pour la course à Carthage. Un Youssef Chahed qui, après une période de confrontation directe avec le clan de Hafedh Essbesi et plus tard la présidence de la République en la personne de Béji Caïd Essebsi, a finalement abattu ses cartes et damé le pion à ses anciens camarades et actuels détracteurs.
Reste à savoir si son parti qui fait du neuf avec du vieux, n'est-ce pas, réussira à convaincre les Tunisiens dégoûtés qu'ils sont des magouilles politiques.

Les meetings, réunions et apparitions médiatiques se multiplient. Une sorte d'effervescence a pris possession des formations politiques qui se préparent à la campagne à venir. On met en place sa stratégie, on tente de nouer des alliances, en oubliant pour un temps les anciennes querelles, on fait en sorte de se rapprocher du peuple, de lui servir les discours de circonstance, de lui promettre de ne jamais au grand jamais trahir sa confiance, comme l'ont fait les autres… On les voit se serrer les rangs, sortir leurs plus belles paroles pour amadouer les plus récalcitrants et surtout taper fort sur l'adversaire afin de le discréditer le maximum possible.

Un Moncef Marzouki qui tente de revenir sur le devant de la scène avec ses méthodes assez spéciales. Il tire à boulets rouges sur « les ennemis du peuple », « les vendus » et « les moins que rien ». Il traverse le pays pour débiter son laïus habituel. Il prépare son retour au palais de Carthage. Moncef Marzouki n'hésite pas, dans son entreprise, à faire du ostensiblement du pied à Ennahdha, en affirmant au détour d'une allocution que cette histoire d'organisation secrète est fomentée de toutes pièces.
Un Afek Tounes qui intensifie les rencontres et qui se dit sidéré par les pratiques « chaotiques » adoptées par « le nouveau parti de l'Etat ». C'est que plusieurs de ses ex-membres (dont ses anciens ministres) ont rejoint le nouveau projet de Chahed. La pilule ne passe pas. On accuse donc Tahia Tounes de perturber les autres partis et on affirme que la Tunisie a besoin de partis structurés, qui ont organisé leurs congrès et non d'entités anarchiques formées autour de personnes ayant échoué à l'exercice du pouvoir.

Du côté de Nidaa, on accuse le coup et on essaie de tourner en dérision un parti taxé d'usurpateur (le nouveau nom s'y prête). Les pages Facebook sponsorisées tournent à plein régime, alors que le Nidaa historique, le Nidaa sauveur de la Tunisie en 2014 est mis au diapason.
Le parti a perdu sa deuxième place au parlement, supplanté par le bloc de la coalition nationale, noyau dur du nouveau projet. Son secrétaire général, récemment nommé, a pris la poudre d'escampette et ne semble pas décidé à repointer le nez en Tunisie. Fâcheuse situation puisque Nidaa prépare son premier congrès. Aura-t-il seulement lieu ? Et dans tout ce marasme, ceux qui restent autour de Hafedh Caïd Essebsi annoncent que leur candidat à la présidentielle sera le fondateur du parti Béji Caïd Essebsi. Qui d'autre pour sauver les meubles et garantir une place à Nidaa lors des prochaines échéances ? Et le président de la République, se décidera-t-il à se présenter à sa propre succession ?

Le chef de l'Etat s'est exprimé sur le sujet lors d'une interview publiée mardi 29 janvier sur les colonnes d'Al Arab. Ce qu'il en ressort, c'est que Béji Caïd Essebsi n'écarte pas cette possibilité : « Le jour où je déciderai de me porter candidat ou non, ma seule motivation sera l'intérêt de la Tunisie. Si l'intérêt de la Tunisie est d'élire quelqu'un d'autre, qu'il en soit ainsi. Mais si ma présence est nécessaire, je penserai à ma candidature. Je n'ai pas d'empêchements personnels, d'ailleurs la loi me permet de briguer un deuxième mandat. C'est l'intérêt général qui déterminera ma décision ».
Voilà qui est dit, il faudra donc s'attendre à ce que le président de la République se décide. Un président de la République qui n'a pas hésité outre mesure à décocher des flèches contre son chef du gouvernement : « Chahed veut rester au pouvoir. Ennahdha a compris son ambition et l'a poussé à former un parti qui sera son partenaire au pouvoir après les élections de 2019. Et puis Rached Ghannouchi le soutiendra pour se porter candidat à la présidentielle ». A la guerre comme à la guerre !

La scène politique nationale tend indéniablement à être redéfinie en prévision des élections de 2019. Le chaos partisan a généré un paysage politique fragmenté. Aujourd'hui, la Tunisie compte 216 partis dont une majorité issue de scissions internes, Tahia Tounes en est le parfait exemple. Et c'est dans ce chaos que l'électeur tunisien devra choisir ses dirigeants pour les cinq années à venir.


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