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Les magistrats dans la ligne de mire de Moncef Marzouki
Publié dans Business News le 22 - 05 - 2019

Mercredi 22 mai 2019, l'ancien président Moncef Marzouki organise une conférence de presse pour annoncer une coalition avec son ancien compagnon Abderraouf Ayadi afin d'affronter les prochaines élections. Il en profite pour s'attaquer aux magistrats afin qu'ils prennent leurs responsabilités dans la lutte contre la fraude électorale et de répondre positivement aux plaintes qu'il a déposées à ce sujet. Il avertit qu'il n'acceptera en aucun cas les résultats d'élections tâchées de fraudes. A voir de près, Moncef Marzouki figure parmi ceux qui ont été épinglés le plus en la matière lors de ces élections de 2014.

Quelle politique a choisi l'ancien président Moncef Marzouki pour affronter les élections de 2019, alors que les sondages le créditent d'à peine 4,5% à la cinquième place ? D'après sa prestation à la conférence de presse du mercredi 22 mai 2019, il semble jouer la tactique de la « meilleure défense c'est l'attaque », saupoudrée par celle d l'autruche et de la victimisation. C'est par ce dernier point qu'a entamé Moncef Marzouki sa conférence du jour en s'attaquant, entre autres, directement aux magistrats.
Il parle de l'immoralité observée ces derniers temps dans le paysage politique omettant au passage de signaler que ses généraux, notamment Imed Daïmi et Salim Ben Hamidane, figurent parmi ceux qui n'hésitent pas à salir la réputation des personnes et à user d'injures diverses envers leurs adversaires.
« Nous n'accepterons jamais des élections entâchées de fraudes. Jamais, jamais ! a indiqué Moncef Marzouki. Notre reconnaissance des résultats sera liée à la régularité du déroulement des élections. A ce sujet, je m'adresse aux magistrats pour leur dire, si l'affaire de la vidéo falsifiée par un accusé qui se trouve actuellement au palais de Carthage et qui s'appelle Ben Ticha est une affaire privée, la justice peut la laisser dormir, mais il n'est pas du droit de la justice de laisser de côté les affaires liées aux suspicions entourant les élections de 2014. Cela fait quatre ans et demi que j'attends que la justice tranche dans ces affaires. Ma plainte n'a pas d'objectif de remettre en doute la légitimité de ce régime, mais de dévoiler tous les abus enregistrés pour qu'ils ne se renouvellent plus. Je mets les magistrats devant leur responsabilité historique et patriotique, ils doivent faire ressortir le dossier dormant depuis quatre ans et demi, car il est du droit du peuple tunisien de connaitre tous les abus de 2014. Je m'adresse à l'ISIE pour qu'elle demande, elle aussi, ce dossier. »
Aux côtés de Moncef Marzouki, Abderraouf Ayadi approuve sans réserves tout en surenchérissant. Il parle d'argent émirati (pas de preuves bien entendu), de puissances et ingérences étrangères dans le processus électoral et dans le financement (en milliards) de différents partis et candidats.

Vu de l'extérieur par un observateur non avisé ou un fan aveuglé, le discours du duo Moncef Marzouki et Abderraouf Ayadi, lors de cette conférence de presse du 22 mai, semble sensé et juste. Le discours d'hommes intègres soucieux de vivre des élections libres et transparentes non entachées de fraudes.
Sauf que tous les observateurs n'ont pas la mémoire courte et ne tombent pas rapidement dans les pièges d'un discours politique mielleux de personnes qui crient sur tous les toits leur probité et intégrité.
Moncef Marzouki présente le conseiller à la présidence Noureddine Ben Ticha comme étant accusé de falsification de vidéo et ceci est trompeur. M. Ben Ticha n'est qu'un prévenu et il n'est accusé que par Moncef Marzouki lui-même. Tant qu'il n'a pas été condamné, il demeure innocent, ceci reste une règle basique de la justice. Noureddine Ben Ticha n'est même pas mis en examen, contrairement à son camarade du parti Harak Salim Ben Hamidane.
Moncef Marzouki invite l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) à réagir, alors que celle-ci a bien réagi depuis avril 2015 dans un rapport de 177 pages. Business News titrait alors « Elections : Moncef Marzouki sur le podium des fraudeurs ». Ceux qui n'ont pas eu l'occasion de lire ce rapport peuvent le télécharger sur ce lien du site officiel et constater d'eux-mêmes ce que les dirigeants de l'ISIE reprochent au candidat Moncef Marzouki et son parti. Le même parti qui a perdu aux élections de 2011 son fameux registre comptable…
L'ancien président a-t-il oublié ce rapport où l'instance indique « que plusieurs plaintes ont été déposées à l'instance contre Moncef Marzouki pour avoir utilisé les moyens de l'Etat pour le compte de sa campagne présidentielle ». Ces infractions concernent des déplacements dans les régions dans des cortèges imposants regroupant des véhicules du ministère de l'Intérieur, de la présidence de la République et de la SNT (Société nationale des transports). L'ISIE évoque également la mobilisation de plusieurs agents des forces de sécurité intérieure et de la sûreté présidentielle.
Aussi bien lors du premier que du second tour, Moncef Marzouki occupe la première place selon le rapport de l'ISIE. En effet, lors du premier tour, Marzouki arrive premier avec 360 fraudes commises. Il devance ainsi Hamma Hammami, qui arrive deuxième avec 346, et Béji Caïd Essebsi avec 287 fraudes. Idem pour le second tour, puisque Marzouki reste indétrônable avec 291 fraudes recensées contre 259 pour Béji Caïd Essebsi.
Moncef Marzouki n'est pas accusé que par l'ISIE, il l'a été également par au moins une candidate à la présidentielle, la juge Kalthoum Kennou. En pleine campagne, en novembre 2014, Mme Kennou a exprimé son indignation contre « l'empiétement » du président Moncef Marzouki. La candidate dit, en effet, avoir été empêchée d'organiser son meeting, comme elle l'avait prévu, devant la municipalité de Sfax.
Dans une déclaration à Shems Fm, le 15 novembre 2014, elle a accusé Moncef Marzouki de consacrer les moyens de l'Etat au service de sa campagne « Il a mobilisé, pour sa sécurité, toute la police de manière à bloquer la ville» a-t-elle précisé. Et de poursuivre « Mais nous ne laisserons pas faire et nous allons dénoncer cet empiétement et ces pratiques».

Avec l'ISIE, il y a eu le rapport de la Cour des comptes dont les magistrats ont épinglé, eux aussi, le candidat Moncef Marzouki. Ceux qui n'ont pas lu le rapport de 56 pages peuvent le télécharger sur ce lien du site officiel.
Ils relèvent ainsi des dons anonymes obtenus par Marzouki dans sa campagne de 2014, des dons sans signature ou sans carte d'identité nationale (page 31), des dons dépassant les plafonds autorisés (page 33), des dépenses sans justificatifs (page 43), des dépenses hors campagne enregistrées officiellement pendant la campagne ou encore des dépenses enregistrées comme étant des frais pour des bureaux locaux alors que ces bureaux n'existent pas réellement (page 46) ! En réponse, Moncef Marzouki a indiqué qu'il s'agissait des domiciles privés de membres de campagne. Pourquoi alors indiquer dans le rapport qu'il s'agissait de bureaux régionaux ? De quoi conclure qu'il donnait de l'argent à ses troupes, celles-là mêmes qui criaient « nous sommes venus sans contrepartie » puisqu'on trouve des justificatifs de dépense pour des locaux qui n'existent pas réellement.
Le rapport note également l'organisation de meetings et des visites non déclarés et des dépenses dans des meetings que les magistrats ont supervisés sur terrain mais qui n'avaient pas d'existence dans les rapports ! Comme s'il s'agissait de meetings secrets !

Pourquoi alors Moncef Marzouki s'attaque-t-il aux magistrats et l'ISIE en les invitant à prendre leurs responsabilités, alors que leurs rapports ont déjà été rédigés et publiés et qu'on sait déjà quelles sont les fraudes et leur nature ?
En parlant de fraudes et de reconnaissance de résultats dès le mois de mai, Moncef Marzouki semble s'apprêter dès aujourd'hui à, justement, ne pas reconnaitre des résultats qui vont le donner, à priori, perdant.
Dans sa tête, il est en train de préparer l'opinion publique à la fraude et au rôle des magistrats qui n'ont pas pris leur responsabilité quatre ans et demi durant ! Or ceci est faux ! Le fraudeur c'est lui, d'après les rapports de l'ISIE et de la Cour des comptes et les magistrats ont bel et bien pris leur responsabilité. Il cherche à se payer la tête des magistrats qui l'ont épinglé en 2014, mais qui n'ont toujours pas épinglé son « ennemi » Noureddine Ben Ticha. La justice l'a convoqué à quelques reprises depuis son départ du palais de Carthage et ceci lui reste au travers de la gorge.
En se basant sur les sondages actuels, on sait d'ores et déjà qu'il va perdre les élections et qu'il ne pèsera pas lourd devant les Youssef Chahed et Abir Moussi et même devant les nouveaux Nabil Karoui et Kaïs Saïd. Pour bien préparer ses fidèles à cet échec, il évoque donc la fraude et la responsabilité des magistrats. Ils devraient être donc ses futurs boucs émissaires justifiant sa future défaite !


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