One Tech Holding continue son ascension et sa progression. Les progressions à deux chiffres de ce fleuron national feraient pâlir d'envie n'importe quelle entreprise tunisienne. Mais tout ceci ne suffit pas à la société qui veut consolider ses acquis tout en continuant son développement notamment via l'absorption de nouvelles entités pour consolider sa position à l'international. La société ambitionne de proposer, in fine, ses propres produits. C'est globalement ce qui ressort de l'Assemblée générale ordinaire pour l'exercice 2018 tenue dans une bonne ambiance ce lundi 27 mai 2019 sous l'égide de son président du conseil d'administration Moncef Sellami et son directeur général Hédi Sellami. Les actionnaires auront droit, cette année, à un dividende net de 0,330 dinar par action (sans retenue à la source) en hausse de 10%, mis en paiement à partir du 21 juin 2019. Outre ce dividende, une plus-value du titre de 23,1% contre une performance du marché de 17,2%.
La société a enregistré un résultat net consolidé en 2018 de 65,63 millions de dinars (MD) contre 57,3 MD budgétisé et 48,62 MD réalisé en 2017, en progression de 35%, malgré un impôt de 7,35 MD. Le résultat net part du groupe a progressé de 36,4%, atteignant 57,32 MD. Le résultat par action a augmenté de 36%, passant de 0,78 à 1,07 dinar. Les revenus consolidés du groupe pour 2017 ont progressé de 20% atteignant 838,63 MD, dont 80% proviennent de l'export (72% vers l'export). Une évolution positive qui s'explique en grande partie par la croissance des revenus des pôles mécatronique (47%) et câbles (20%), qui se sont situés respectivement à 401,6 MD et 377,4 MD. Les réalisations nettes ont été supérieures au budget de l'année 2018 de 22,6%. Le résultat individuel est de 17,52 MD (+3,2%) pour des produits d'exploitation de 26,25 MD, provenant essentiellement de dividendes remontés par les filiales. La holding va plus loin dans la décortication de ces résultats. A taux de change constant, les ventes ont progressé de 8,2% tirés essentiellement par l'export : des résultats en ligne avec le budget (-3%). Ainsi, l'impact change a été favorable sur l'année 2018, suite à la dépréciation du dinar à partir du second trimestre, avec une contribution positive de 12,3 MD contre 9,5 MD une année auparavant.
A l'ouverture de l'assemblée, Moncef Sellami a expliqué que 2018 a été une année difficile pour l'économie tunisienne et a souligné que One Tech a fait beaucoup d'efforts pour surmonter ces difficultés. «C'est pour cela que nous avons eu une bonne année. (…) Et nous espèrons que 2019 sera meilleure que 2018», a-t-il soutenu. Hédi Sellami a indiqué que la société a continué ses efforts d'investissements en 2018, qui ont augmenté de 17% pour atteindre 44,65 MD. Le pôle mécatronique a accaparé 26 MD de cette enveloppe. Le plus gros de l'investissement a concerné les équipements de production. Depuis 2013, la société a consacré une enveloppe totale de 197 MD, soit une moyenne de 32,8 MD sur les 6 dernières années. Autre nouveauté, le groupe a contracté un crédit auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI) d'un montant de 12,5 millions d'euros, une dette au taux d'intérêt fixe, de 1,5 à 2%, avec des conditions assez souples en termes de remboursement. Ce choix intervient suite à la hausse du taux d'intérêt en Tunisie qui commence à peser lourd (9,5 à 10%). «Pour la première fois, One Tech s'est endettée en devise, mais ceci a permis de financer beaucoup d'investissements à l'extérieur et une partie de nos investissements intérieurs», a précisé le DG. L'endettement global du groupe est donc passé de 99,6 MD à 145,1 MD entre 2017 et 2018, et reste à un niveau relativement faible par rapport aux fonds propres avec un ratio d'endettement net de 15,2% en 2018 contre 12,5% en 2017.
S'agissant des perspectives, de beaux jours se profilent devant la société. La société table sur une hausse de ses revenus de 19,2% pour atteindre quasiment 1 milliard de dinars (999,4 MD). Elle prévoit une progression de 3% du résultat net consolidé qui devrait atteindre 67,5 MD. «Nous ne budgétisons pas les pertes et gains de change», a expliqué Hédi Sellami en rappelant qu'ils ont fortement impacté le résultat 2018. One Tech est résolument tournée vers l'avenir. «Aujourd'hui nous sommes en train de mettre en place une nouvelle stratégie de croissance et développement jusqu'à 2023», a affirmé le DG. Dans ce cadre, il a évoqué l'opération de rachat de 51% du capital de Sofia Holding, spécialisée dans le conseil et les services en ingénierie électronique et logicielle, pour un coût de 6,7 MD. «Sur le plan stratégie, nous sommes bons au niveau industriel mais pas très actifs sur la partie design et conception de produit et la partie soft. Nous essayons de couvrir l'ensemble de l'activité, surtout qu'il y a une clientèle dans la mécatronique qui nous pousse à fournir des projets beaucoup plus complets et de réfléchir avec eux à la conception du produit. La particularité de Sofia, ce n'est pas uniquement le fait qu'elle fait du développement et de la sous-traitance dans le design et autre, mais c'est qu'elle réalise ses propres produits et son propre développement. In fine, on veut arriver à vendre nos propres solutions», a-t-il expliqué.
Hédi Sellami a soutenu qu'en 2019, la société va travailler sur l'acquisition d'une nouvelle câblerie, pour s'orienter vers la production de câbles spéciaux et particuliers, pas du tout destinée à la Tunisie mais principalement au marché de l'Europe de l'Est et de l'Allemagne. «On recherche un petit intégrateur en Europe qui fait nos propres métiers dans la mécatronique, ça devient difficile de faire autant de chiffre avec l'Europe et ne pas y être présent. Nos principaux clients sont des Européens», a-t-il dévoilé. Et d'ajouter : «Par contre, nous ralentissons les investissements en 2019, nous allons nous focaliser sur des acquisitions et un peu plus sur l'absorption des investissements réalisés». Le mangement veut aussi remonter plus de cash. «En 2018 nous avons créé 90 MD de cash : 50 MD BFR, 40 MD investissements et uniquement 10 MD sont restés : on veut changer cette tendance. L'objectif est de réduire le BFR et de le maintenir au même niveau que 2018, malgré la croissance du CA à 1 milliard, ce qui va générer 30 à 40 MD», a-t-il pointé. Au menu de 2019, plein d'autres projets : l'industrie 4.0, un nouveau plan d'intéressement pour les cadres pour une meilleure implication globale dans la remontée et l'amélioration de la valeur et un rebranding de Tunisie Câbles. «2019 sera l'année de la consolidation de l'existant et du développement à l'extérieur à travers les acquisitions», a conclu Hédi Sellami.
Pour assouvir ses ambitions, le groupe One Tech veut accélérer son développement, notamment par l'absorption d'autres entités, lui offrant savoir-faire et proximité. Beaucoup a été accompli et beaucoup reste à accomplir.