Habib Belhaj Gouider, directeur général de la Banque nationale agricole (BNA) et président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF) est intervenu, ce vendredi 6 décembre 2019, sur les ondes d'Express FM. Invité de Wassim Ben Larbi en marge de la première journée de la 34 ème édition des journées de l'entreprise organisée par l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) et ayant pour thème "L'entreprise et le nouveau rôle de l'Etat", M. Belhaj Gouider a souligné la nécessité de revoir le rôle de l'Etat-providence qui était à l'origine de tous les acquis du pays, depuis l'indépendance. Dans ce sens, M. Belhaj Gouider a précisé qu'il faut réviser tous les aspects de la régulation en appuyant le rôle régulateur de l'Etat en rendant plus fluides les liens entre les institutions économiques et l'Etat dans l'ensemble des secteurs. Revenant sur la Loi de finances de 2020 et la Loi de finances complémentaire de 2019, Habib Belhaj Gouider a indiqué que le secteur bancaire apporte une "énorme contribution à l'économie puisqu'il finance 94% de l'économie nationale" contestant ainsi l'article portant sur l'impôt exceptionnel de 1% sur les chiffres d'affaires des banques. Un article qui impose, également, cette taxe aux compagnies d'assurance, aux sociétés pétrolières et aux opérateurs de télécommunications en faveur des caisses sociales et qui a, aussi, sucité l'indignation de la Fédération tunisienne des sociétés d'assurance (FTUSA). Pour le président de l'APTBEF, cet impôt engendrera des pertes financières pour les banques vu qu'il est équivalent à 7% du bénéfice net de la banque, ce qui est "disproportionné". "Le secteur bancaire doit être compétitif ainsi que capable de financer l'économie et faire avancer l'internationalisation. Ce secteur doit avoir une contribution exceptionnelle et c'est dans ce sens que l'APTBEF a proposé que l'impôt soit institué sur le revenu net. Cela signifie que l'impôt doit concerner le bénéfice et non le chiffre d'affaires et que les niveaux imposés soient régionalement compatibles", assure le DG de la BNA.