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Enquête - Ecole normale supérieure : les étudiantes dénoncent leur professeur
Publié dans Business News le 15 - 12 - 2019

Enquête. Un enseignant à l'Ecole Normale Supérieure (ENS) de Tunis est accusé de harcèlement sexuel par plusieurs de ses étudiantes. Après avoir longtemps crié au scandale sur les réseaux sociaux, les étudiantes ont décidé de briser le silence et de déposer un rapport auprès de l'administration pour dénoncer ces actes. Alors que l'administration est taxée, par les étudiantes, de laxisme dans le traitement de l'affaire, l'enseignant, lui, clame haut et fort son innocence. Il décide même d'attaquer certaines de ses étudiantes en justice pour diffamation.
Retour sur une affaire qui enflamme tout le milieu estudiantin !

Il y a quelques jours, l'Ecole Normale Supérieure a été le théâtre d'une grande manifestation dénonçant le harcèlement de certaines étudiantes par un enseignant. Des slogans et des pancartes ont été brandis pour dire « Stop » et briser le silence autour de cette affaire qui commence à faire beaucoup de bruit.

Harcèlement sexuel et agressions, des actes ignobles répressibles par la loi, mais qui restent toujours des sujets tabous. Celles ou ceux qui en sont victimes n'osent, souvent, pas en parler ou se dévoiler. Les victimes ont peur ou sont poussées à avoir honte. Des sentiments qui émanent, principalement, de la crainte d'être jugées et d'être elles-mêmes condamnées par la société. Depuis longtemps, la société a en effet justifié les abus sexuels par le comportement - dit provocateur – des agressées qui s'en retrouvent doublement victimes.

Des accusations à la pelle, un accusé unique !
Il y a quelques mois, le mouvement #Ena_Zeda voit le jour, à travers un espace cybernétique. Un groupe créé sur les réseaux sociaux est dédié aux victimes de harcèlement et d'agressions pour livrer leurs témoignages, leurs expériences et exprimer leur douleur. Un espace où chaque victime a le droit de raconter son histoire à visage découvert ou dans l'anonymat, sans craindre d'être condamnée ou jugée. Se sentant protégés, écoutés, encouragés et soutenus, plusieurs internautes se sont confiés dans les colonnes de ce groupe qui ne cessait de grandir et de susciter l'intérêt général.

Dans l'affaire actuelle, tout a commencé lorsqu'une jeune étudiante de l'Ecole normale supérieure (ENS) de Tunis, bien qu'anonyme, a osé dénoncer le comportement de l'un de ses enseignants et dont elle a préféré taire le nom. Le récit d'une jeune fille, au départ éblouie par le parcours brillant de son professeur, et qui se retrouve par la suite confrontée à un comportement qu'elle juge « pervers » de la part de cet enseignant « qui n'a pas hésité à lui faire part de ses tendances fétichistes à travers des messages ».
Depuis la publication de ce témoignage, d'autres ont suivi et l'affaire a pris de l'ampleur. Les étudiantes ont décidé de porter plainte et l'enseignant, de son côté, a pris l'initiative de les attaquer en justice pour diffamation et dénigrement. Certaines étudiantes vont même jusqu'à accuser la direction de l'Ecole normale de « laxisme » et de « complicité ».

Pour avoir plus de détails, nous avons pris contact avec certaines de ces étudiantes. Elles ont accepté de témoigner mais leurs véritables prénoms ont été changés. Imen (ceci est un pseudonyme), est l'une des étudiantes qui ont accepté de nous livrer leur témoignage. Avec beaucoup d'amertume, la jeune fille nous a fait part du comportement de son professeur qu'elle qualifie de « tout sauf innocent ».
« Il a des regards insistants, des remarques désobligeantes qui n'ont rien à voir avec le contenu des cours. Voilée, je n'étais pas réellement une victime toute indiquée, pourtant je n'y ai pas échappé », estime-t-elle. Elle raconte les propos de son professeur qui lui a lancé un jour : «Tu vas le garder très longtemps ce voile ? Pourtant tu as les cheveux lisses ! ».
Elle ajoute avec une certaine gêne : « il ne donne pas réellement de cours. Il passe la séance à nous parler de lui, de son parcours et de sa gloire. Il demande à certaines étudiantes de lui envoyer des invitations sur Facebook pour communiquer plus facilement avec elles et leur donner des titres de livres à consulter. C'est sa manière de repérer ses proies et de les attirer sans qu'il n'ait rien à se reprocher. C'est un manipulateur et un fin stratège. Pour ce qui est du harcèlement et des agressions, des amies m'en ont parlé. Vous pouvez leur parler et elles vous raconteront tout. Personnellement, j'ai honte d'en parler, c'est dégoûtant… ».

Myriam (ceci est un pseudonyme), une autre étudiante, affirme que le groupe d'étudiantes ayant témoigné est en train de subir un harcèlement admnistratif. « Le directeur de l'Université de Tunis nous soutenait au départ. Maintenant, ce n'est plus le cas ! Il ne veut plus nous recevoir. Il nous a indiqué que notre rapport était vide et que cela pourrait nuire à la réputation de l'établissement. Il a ajouté aussi que le fait que nous boycottons les cours de ce professeur pourrait fragiliser notre position. D'ailleurs, cela fait cinq ans que les plaintes des étudiantes ont été rejetées. On nous demande de régler l'affaire en interne afin de ne pas nuire à la réputation de l'établissement ».
Concernant le comportement de ce professeur, elle souligne : « il ne rate pas une occasion pour déposer ses mains sur nos épaules ou nous toucher les cheveux. Il a également cette fâcheuse habitude de regarder nos pieds. Il a même touché les pieds d'une étudiante. Une fois en cours, il a demandé à une étudiante de se déchausser parce qu'elle portait des chaussettes avec des motifs originaux. Alors qu'elle avait peur d'avoir une mauvaise note, elle a eu droit à un « +4 » à l'examen. Sans parler de ses remarques désobligeantes à propos de notre physique et ses insinuations à caractère sexuel ».
Elle poursuit son récit en affirmant : « le but de notre action est de briser ce silence et ce tabou. Nous ne cherchons pas à le dénigrer ni à l'exposer à l'opinion publique. En ce qui concerne les poursuites judiciaires, il faut que l'une d'entre nous prenne l'initiative, or aucune n'est vraiment prête à le faire. Il y a toujours cette peur qui nous retient. La peur de la réaction de la famille, de l'impact sur nos notes, du regard de la société ».

Une autre étudiante, Inès (ceci est un pseudonyme), a accepté de témoigner. « Un jour, quand je suis entrée dans la salle de classe, je l'ai surpris en train de sentir mon écharpe. Je lui ai demandé ce qu'il faisait, il m'a regardée et m'a dit que je sentais bon, et que ce serait bien si j'arrêtais de fumer », nous confie-t-elle. Elle ajoute qu'à chaque fois, il n'hésite pas à leur rappeler qu'il « a du pouvoir et qu'il est capable de détruire leur avenir ».

Les accusations portées à l'encontre de l'enseignant ne datent pas d'aujourd'hui. D'après des témoignages publiés sur les réseaux, ces faits auraient débuté lorsque l'enseignant était encore étudiant à l'ENS Lyon. Un témoignage d'une jeune militante l'accuse de lui avoir volé un baiser dans la salle de bibliothèque. Et bien qu'elle ait crié au scandale, personne ne l'avait écoutée à l'époque.
Un autre témoignage a été également fourni par sa colocataire. Cette jeune Française, accuse l'enseignant de viol, assurant être présente la nuit de l'agression présumée… « J'ai entendu des éclats de voix, et le lendemain j'ai croisé la victime qui m'a montré des traces de coups. La plainte en France a été classée sans suite. La police ne m'a pas interrogée alors que j'étais présente durant les faits ».
Hier, samedi 14 décembre 2019, un nouveau témoignage a été posté, en anonyme, sur le groupe #Ena_Zeda. La victime âgée de 30 ans aujourd'hui, assure avoir été agressée par ce même professeur quand elle n'avait que 12 ans. « Gamine de 12 ans …Je ne sais pas d'où j'ai puisé des forces pour me détacher de son emprise et courir rejoindre mes parents qui étaient dans la pièce avoisinante ... il n'a même pas eu peur du scandale. Et je me suis tue... », conclut-elle son récit après avoir fourni les détails de son agression sur le groupe.

Une administration à l'écoute mais sans réel pouvoir…
Comme l'affaire a pris de l'ampleur, les jeunes étudiantes ont fait un pas en avant et recueilli les différents témoignages dans un rapport livré à l'administration de l'ENS. Plus de deux semaines s'écoulent et aucun retour. Elles estiment que l'affaire a été enterrée, accusant l'administration de laxisme, mais aussi de couvrir l'enseignant.
Pour répondre à nos interrogations, l'administration a été très réactive et un rendez-vous a été fixé dans l'immédiat avec le directeur de l'école, M. Othmane Hasnaoui.
Dans son bureau, M. Hasnaoui se montre prêt à fournir tous les détails de l'affaire et même la chronologie des faits. « C'était le 7 novembre 2019, des étudiantes sont venues me voir à mon bureau pour me dire qu'elles ont été victimes de harcèlement sexuel de la part de leur professeur de français. Je leur ai dit que je ferai le nécessaire. J'ai envoyé un mail au directeur de l'Université de Tunis qui m'a directement répondu par retour de mail, appelant à rencontrer les étudiantes », explique le directeur.
Le lundi 11 novembre, il les a reçues à son bureau et écouté leur témoignage. Il leur a demandé de rédiger un témoignage par écrit. « Le 12 novembre, les jeunes étudiantes m'ont remis leur rapport que j'ai soumis au directeur de l'Université de Tunis. Dès réception, il a convoqué, l'enseignant en question. Ce dernier a également remis au directeur de l'Université de Tunis sa version des faits accompagnée de témoignages écrits qui a ensuite, lui-même, remis les deux versions au ministère, afin que l'affaire soit examinée. Cependant, le rapport rédigé par les étudiantes n'était pas très bien fait, dans la mesure où le harcèlement dont elles ont été victimes n'était pas très avéré. Nous les avons appelées à le refaire en mettant tous les détails et précisant les dates. Cela a été fait cette semaine », nous indique M. Hasnaoui soulignant dans le même contexte que le rectorat a envoyé des psychothérapeutes pour prendre contact avec les plaignantes et suivre leurs états. « Les psychothérapeutes ont, également, remis un rapport, ultériereurement joint aux documents déjà adressés au ministère ».

Le directeur de l'Ecole Normale Supérieure continue : « maintenant, vous savez, je ne peux prendre aucune mesure disciplinaire à l'encontre d'un enseignant. Je n'ai même pas le droit de l'interroger ; d'ailleurs même le rectorat ne peut le faire. Seul le ministère est habilité à le faire. Nous n'avons un droit de regard que sur ce qui est d'ordre pédagogique ».
Au sujet des méthodes d'enseignement jugées « inhabituelles » du professeur, M. Hasnaoui explique : « contrairement aux écoles primaires et secondaires, il n'y a pas d'inspection au niveau supérieur. Il n'y a pas de mécanisme permettant le contrôle du déroulement et du contenu des cours. Mais je tiens à vous dire que dès que j'ai reçu les étudiantes, j'ai convoqué l'enseignant. Je l'ai rappelé à l'ordre en lui signifiant que ses gestes et ses regards suspects ne sont pas permis. C'est une mesure à court terme. Seule la décision finale du ministère peut résoudre cette affaire à long terme ».
Toutefois, le directeur a tenu à préciser : « Si cette affaire était restée en interne, il aurait été possible que je puisse la contenir à mon niveau. Mais comme les choses ont pris une autre dimension, à savoir une motion signée par une centaine de personnes même en dehors de la Tunisie, je ne peux plus en assumer la responsabilité et me dois de soumettre le dossier à mes supérieurs hiérarchiques ».

En quittant le bureau du directeur, nous avons interrogé des membres du personnel administratif. Une grande partie s'est dite étonnée quant à la tournure de cette affaire. « Il est certes particulièrement tactile, mais nous le connaissons depuis qu'il est étudiant. Il est de nature très joyeuse, est très cultivé et d'un très bon niveau académique », nous assure-t-on.

Un séducteur-né ou un harceleur ? La parole est à l'accusé…
C'est une voix chaleureuse et un homme très courtois qui nous répond au téléphone ! Munis de son numéro de téléphone fourni par l'administration, nous avons décidé d'avoir la version de l'enseignant, face aux multiples accusations pesant contre lui.
Au départ, l'enseignant - dont nous avons préféré taire le nom - était réticent puisqu'une procédure judiciaire était en cours. Il nous confirme d'ailleurs avoir déposé plainte pour diffamation et dénigrement. Au fil de la discussion, notre interlocuteur réfute toutes les accusations portées à son encontre. « Il s'agit d'allégations mensongères et il n'y a pas de preuves tangibles de ce qu'on raconte sur moi. Je n'ai rien à cacher, mais je ne veux pas que le médiatique l'emporte ! La révolution nous a ramené la liberté, mais il ne faut pas que cette liberté se transforme en lynchage. […] Il ne s'agit pas d'un combat entre la gente féminine et un enseignant. Je peux vous montrer ce que ces mêmes personnes, qui me dénigrent aujourd'hui, disaient avant au sujet de mes cours ».
Interrogé à propos des dizaines de témoignages l'accablant, il assure : « ce n'est pas à moi de justifier les attaques. Celles qui m'accusent doivent justifier leurs allégations avec des arguments tangibles. Ce que nous vivons aujourd'hui est anti-démocratique. Le mot harcèlement est devenu à la mode de nos jours, et le problème c'est ce mimétisme.Tout le monde est devenu révolutionniste, tout le monde est devenu féministe, et moi je suis en train de payer les frais de ce qui se passe dans ce pays, mon pays, le pays que j'ai choisi ». Notre interlocuteur poursuit : « on m'accuse d'être couvert par l'ancien directeur. Je l'ai appelé et il m'a assuré qu'il n'a rien reçu et qu'il n'y a aucun rapport déposé. On veut m'accuser dans une affaire où il n'y a aucun document, sur la base d'un dossier complètement vide ».
Concernant son comportement jugé par des étudiantes « trop tactile », il nous indique : « on me reproche d'être tactile ? Un tape-main suite à une bonne réponse, ça s'appelle tactile ? Pourquoi veut-on donner une connotation sexuelle à tout ? Il faut arrêter avec cette hypocrisie ! Nous ne sommes pas Daech. C'est bien cet état d'esprit-là qui a donné une raison d'être à cette organisation en Tunisie. D'ailleurs, les plus grands généraux de Daech sont des Tunisiens. Il faut réellement en finir avec ça ! Faut-il encore rappeler ce qu'est le harcèlement par définition. Le harcèlement, c'est toute forme de chantage physique ou moral en vue d'obtenir quelque chose. Et ça ce n'est pas moi ! ».
Durant notre entretien, l'enseignant, lui-même normalien, a tenu à rappeler son parcours académique. Outre les livres qu'il a écrits, les ouvrages qu'il a traduits et son émission qui passe sur les ondes d'une radio française.

Entre la séduction et le harcèlement, une ligne fine qui peut tout faire basculer
Etre séducteur - ou même allumeur - peut être considéré comme une nature, un caractère ou une manière d'être. Un léger dépassement peut faire basculer les choses et là on tombe dans le harcèlement. Bien que difficile à prouver de par l'absence de preuves matérielles pouvant caractériser les faits, il s'agit d'un délit condamnable par la loi.
Toujours est-il et même avec les législations en place protégeant les victimes, les préjugés et les sanctions prédéfinies par la société à ce sujet restent un frein pour les victimes qui n'osent pas en parler, se défendre ou faire prévaloir leurs droits.
La libération de l'expression a été une motivation considérable pour certaines victimes leur permettant de s'exprimer sur leur vécu. Bien qu'on ne soit pas à l'abri de certains règlements de comptes ou autres propos diffamatoires, et que la présomption d'innocence soit l'un des fondements de la justice, le harcèlement ne doit jamais rester impuni…


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