Le président de la République, Kaïs Saïed, a tenté d'intervenir, le 23 décembre 2019, dans le processus de formation du gouvernement en invitant à une réunion à Carthage Habib Jamli, Rached Ghannouchi, Youssef Chahed, Zouheir Maghzaoui et Mohamed Abbou. Toutefois, cette réunion n'a donné aucun résultat. Plus tard dans l'après-midi, Habib Jamli a annoncé qu'il constituerait un gouvernement de compétences non partisanes, confirmant ainsi que la réunion à Carthage n'a servi à rien. Il s'agit là du premier échec politique de Kaïs Saïed qui a tenté une intermédiation tardive et risquée. Tardive car la décision de ne pas participer au gouvernement a été prise par les structures des différents partis dimanche 22 décembre. Par conséquent, une réunion le lendemain a très peu de chances de faire infléchir la décision des trois partis concernés (Attayar, Echaâb et Tahya Tounes). Risquée car il ne s'agit nullement des prérogatives du président de la République que d'intervenir dans le processus de formation du gouvernement. Habib Jamli a été désigné par le premier parti lors des élections et doit assumer seul la charge de former un gouvernement. En s'ingérant dans le processus Kaïs Saïed met déjà le futur locataire de la Kasbah en situation de faiblesse. En plus, l'intervention du président de la République n'a rien changé à la situation et n'a fait que porter atteinte à son autorité. Certains observateurs n'hésitent pas à affirmer que le président de la République n'aurait pas dû se mêler du problème entre Habib Jamli et les partis.