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Réduction des risques liés au tabagisme : ça chauffe pour la cigarette !
Publié dans Business News le 09 - 02 - 2020

La notion de la réduction des risques des maladies non-transmissibles (diabète, maladies cardiovasculaires, cancer,..) est au cœur des débats scientifiques. Chercheurs et médecins préconisent aujourd'hui de juguler l'incidence de ces maladies en mettant en place des mécanismes permettant d'atténuer leur nocivité.
La nécessité d'une telle approche s'est imposée en constatant, qu'en dépit des politiques coercitives, le nombre de personnes atteintes par ces pathologies ne cesse d'augmenter. Un chiffre : plus de 60% des morts prématurées dans le monde sont causées par les maladies non-transmissibles. Le facteur à risque en tête du peloton est, sans surprise, le tabagisme.

Les 2 et 3 février 2020 s'est tenue à Paris « The International Conference on Harm Reduction in Non-Communicable Diseases ». Des sommités mondiales en médecine et en recherche ont exposé les dernières percées scientifiques en matière de prévention et de réduction des risques. La conférence a été coprésidée par le professeur David Khayat, ancien président de l'Institut national français du cancer et le docteur Peter Harper, ancien chef du service d'oncologie du Guy's, King's and St Thomas Hospital à Londres.


Notre style de vie moderne, nos habitudes alimentaires, la pollution, la consommation excessive d'alcool, la sédentarité et surtout le tabagisme sont tout autant de facteurs à risque. Pour Peter Harper, tout un chacun peut identifier ces facteurs sauf que chez des millions de patients à travers le monde, les habitudes, ou plutôt les mauvaises habitudes, sont tenaces. Que devrait faire un médecin confronté à un patient qui est incapable de changer de comportement ? C'est là que la notion de réduction des risques entre en jeu en proposant aux patients des alternatives qui consistent à minimiser les conséquences néfastes d'une conduite à risque.


Si vous ne pouvez pas empêcher une personne de prendre des drogues illicites : vous pouvez prévenir overdoses et infections, lance Peter Harper. Il faut dire que l'approche de la réduction des risques fait partie intégrante de la prise en charge des toxicomanes, pourquoi donc ne s'appliquerait-elle pas au tabac ? Ainsi, les praticiens pourraient aider leurs patients incapables de décrocher de la cigarette traditionnelle par des substituts moins dangereux et réduire de la sorte les complications liées au tabagisme.
Pour l'oncologue les alternatives aux cigarettes combustibles ne sont certes pas inoffensives, mais elles représentent une amélioration significative de la santé des fumeurs. Selon M. Harper, l'avantage étant d'évoluer vers des produits moins nocifs, un switch qui éliminerait la principale cause de décès, notamment en ce qui concerne les cancers du poumon.
La communauté scientifique est unanime sur un point. La nicotine n'est pas la cause des maladies, ce sont en effet les autres éléments chimiques qui entrent en combustion qui sont à incriminer. Les médecins préconisent donc pour réduire les risques de la cigarette traditionnelle de prévoir des alternatives, telle que l'E-cigarette ou le tabac chauffé d'IQOS.
Peter Harper, comme beaucoup de ses confrères, s'élève contre la stratégie de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au sujet de leur stratégie contre le tabac, qui, selon lui, préconise exclusivement des traitements pharmacologiques ayant démontré leur limite.


L'oncologue franco-tunisien, David Khayat, abonde dans ce sens. Dans une interview accordée à Business News, il qualifie la position de l'OMS de dogmatique, alors qu'une majorité de scientifiques se sont élevés contre ses derniers rapports contre la stratégie de réduction des risques. Il explique que l'OMS réfléchit en « risque absolu », ne voulant pas considérer l'E-cigarette ou le tabac chauffé comme étant moins dangereux.
« Est-ce qu'on peut dire que conduire une voiture ce n'est pas dangereux ? Non !, s'est-il exclamé. Mais conduire une voiture avec un ABS, une ceinture de sécurité et à 80/h c'est moins dangereux. L'OMS dans la définition de sa mission, ne regarde que l'aspect absolu et non pas relatif. En tant que médecin, je parle du relatif. Je ne dis pas que la cigarette électronique ou le tabac chauffé c'est bon pour la santé, mais que c'est moins dangereux ».


David Khayat estime que l'OMS sera amenée à revoir sa position, jugée politique et ne prenant pas en compte les recommandations de la communauté scientifique. L'idée première n'étant pas de ramener de nouveaux consommateurs, mais de convaincre les fumeurs, récalcitrants et imperméables aux politiques adoptées depuis des décennies, à switcher vers des produits à risque réduit.


Tarik Safwat, professeur de maladies pulmonaires à l'Université du Caire a lancé le débat sur la question. Pourquoi donc devrait-on rejeter l'innovation dans le tabac ? Il part du postulat que nous avons bien accepté des airbags dans les voitures pour réduire les risques lors d'accidents, des écrans solaires pour protéger sa peau, de la méthadone pour les addicts aux opiacés, des préservatifs pour prévenir contre les IST, etc.


Professeur Safwat se demande pourquoi ne pas accepter la gomme, les patchs et surtout les inhalateurs de nicotine, qui fonctionnent pour les fumeurs qui veulent arrêter, mais ne peuvent pas le faire sans accompagnement.
Bien évidemment, il n'a eu de cesse de souligner que le tabac est une « dépendance », toutefois il a tenu à rappeler que les études telles que celles menées par la FDA aux Etats-Unis, ont démontré que les produits du tabac chauffé (IQOS), « réduisent les cancérogènes jusqu'à 90% », estimant que son utilisations « induirait une réduction des maladies à long terme ».
Les preuves indiquent que les fumeurs de cigarettes à combustion qui passent complètement au tabac chauffé réduiront les expositions toxiques, ce qui entraînera probablement moins de risques de maladies liées au tabac, conclut Tarik Safwat.


Avant de conclure, quelques faits relatifs aux maladies non-transmissibles, dont le tabagisme est le facteur prépondérant. 63% des décès dans le monde sont dus à ces pathologies. Dans les pays sous-développés ou en voie de développement, elles constituent 80% des décès prématurés. La plupart de ces maladies se manifestent avant l'âge de 60 ans et elles affectent « équitablement » les hommes et les femmes. On peut toutefois, facilement les prévenir grâce à des interventions efficaces qui prennent en compte les facteurs de risque.

Pour ce qui est de la Tunisie, la notion de réduction des risques liés au tabagisme n'est pas très largement répandue. De plus, jusque-là, nous ne disposons pas d'un cadre législatif réglementant la commercialisation de l'E-cigarette ou du tabac chauffé. Une situation qui laisse se développer un commerce parallèle qui n'autorise aucun contrôle sur la qualité des produits. Pour l'oncologue franco-tunisien David Khayat, ces maladies qui pèsent sur les caisses de l'Etat, car elles sont chroniques, mèneront un jour ou l'autre à une prise de conscience. Il estime que la Tunisie sera amenée à s'attaquer au cancer et aux maladies non-transmissibles par tous les aspects possibles, notamment l'innovation.


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