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Feuilletons ramadanesques - Silence, on tourne !
Publié dans Business News le 12 - 04 - 2020

A chaque période sa polémique en Tunisie. Ces derniers jours, c'est la reprise du tournage des feuilletons ramadanesques qui crée la polémique. Les restrictions imposées par les mesures de confinement général ont suspendu ce business annuel. Cependant, l'autorisation de la reprise des travaux déjà entamée n'a laissé personne indifférent. Pour ou contre, à chacun ses arguments.

D'habitude, les Tunisiens attendent l'arrivée du mois de ramadan avec impatience pour découvrir les grilles ramadanesques. C'est dire que la production audiovisuelle prend son envol durant le mois saint, et des dizaines de travaux sont présentés au grand plaisir, des téléspectateurs comme des annonceurs.

Sauf que cette année, la donne a changé. Avec la pandémie du coronavirus Covid-19, un confinement général a été imposé par l'Etat pour limiter la propagation du virus. Ainsi, même les travaux et les réalisations télévisées ont été suspendu au grand dam de tous. Mais, à une quinzaine de jours, du mois de Ramadan le ministère des Affaires culturelles décide de sauver la partie. Et c'est le 8 avril 2020, que le ministère des Affaires culturelles autorise la reprise des tournages des feuilletons télévisés prévus pour le mois de ramadan.
Cette dérogation ne s'applique qu'aux sociétés de production audiovisuelle et aux chaines de télévision ayant déjà obtenu des autorisations de tournage. Cependant, le ministère exige que toutes les équipes techniques et artistiques soient totalement confinées pendant toute la durée du tournage et qu'elles soient testées au Covid-19 avant et après le tournage.
Les responsables des tournages doivent s'engager également à ce que les équipes ne dépassent pas les 10 personnes dans les endroits fermés et 20 personnes dans endroits ouverts. Il est également exigé que tout le matériel et tous les lieux de tournage soient désinfectés.

Cette décision a suscité une vive polémique. Les critiques ont fusé de toutes parts, estimant que celle-ci favorisera la propagation de la maladie dans le sens où il est difficile de respecter les mesures de distanciation sociale dans les conditions de tournage, outre le coût élevé qui sera engendré pour l'Etat, en matière de tests de dépistage pour les équipes. Plusieurs personnes ont considéré que cette dérogation ne vise qu'à servir les intérêts de certains lobbies qui profitent des productions ramadanesques.

Pour y répondre, le ministre de la Santé Abdellatif Mekki a indiqué dans une déclaration médiatique, « Si cela ne tenait qu'à moi, je n'aurais pas accepté cette autorisation car je voudrais que personne ne bouge mais nous avons été appelés à assurer le volet de l'encadrement sanitaire sans plus. Le sujet a été discuté dans le sens où on encouragerait les gens à rester chez eux si on leur propose une programmation riche et variée à la télévision. Et puis nous avons déjà accordé des autorisations à 1 million et 500.000 personnes qui travaillent dans les secteurs vitaux. Cela dit, si cette décision s'avère être une erreur, elle sera rectifiée. Ce qu'il faut savoir, c'est que des maisons de production ont repris les tournages depuis le 4 avril. Si cette décision est appliquée, nous assurerons notre rôle mais je ne pense pas qu'on en ait décidé ainsi sans une mûre réflexion préalable », allant jusqu'à assimiler l'activité de tournage des feuilletons à un secteur « vital » pour ne pas critiquer frontalement une décision attribuée au chef du gouvernement.

Le ministère des Affaires culturelles, Chiraz Laâtiri s'est trouvée, également, dans l'obligation de répondre à la polémique. Un deuxième communiqué a été publié, pour expliquer les motivations de cette dérogation, assurant que l'objectif étant d'accompagner les familles tunisiennes durant la période de confinement, en leur offrant un contenu télévisé qui pourrait les inciter à rester chez eux durant le mois de ramadan.
Le ministère ajoute que l'octroi des autorisations de poursuite des tournages est sous conditions et concernent les projets déjà entamés presque achevés, précisant que les mesures sanitaires strictes doivent être respectées scrupuleusement, et qu'en cas d'infraction les autorisations seront retirées avec la suspension immédiate du tournage.

Cela dit, et sans grande surprise, les détracteurs de la ministre des Affaires culturelles, Chiraz Laâtiri ont saisi l'occasion pour se lancer dans une campagne de dénigrement, critiquant le contenu des programmes télévisés produits. Certains ont même rejeté l'intérêt de la culture en ses temps de pandémie.
Le post du député élu sur les listes d'Al Karama Ridha Jaouadi en est le parfait exemple. Usant de propos machistes et méprisants, il a indiqué sans retenue : « A la ministre de ce qu'on appelle Culture, restez dans votre maison et transférez le budget des stupidités au ministère de la Santé. Il faut arrêter la délinquance, la destruction des mœurs et la dilapidation de l'argent du peuple ».

Toute la polémique, ses attaques, à tort ou à raison, ont touché la ministre des Affaires culturelles, Chiraz Laâtiri, la poussant à supprimer son post explicatif, également, critiqué. Rédigé en langue française, elle avait indiqué que « la polémique a révélé un triste constat : un énorme manque d'éducation à la culture en Tunisie ». Et d'appeler à une mobilisation pour la mise en place d'un plan d'action pour y remédier.
Du coup, elle a indiqué, dans un nouveau post, rédigé en langue arabe cette fois-ci, « il semble que l'idée ne soit pas parvenue. Je m'excuse auprès de tous ceux que j'ai blessé par mes propos sachant que j'ai retiré le post dès qu'on m'a signalé le malentendu et son impact négatif. J'espère que ceci marque un nouveau départ pour un engagement sincère pour faire avancer la vie culturelle ».

En tout état de cause, la polémique déclenchée par la décision autorisant la reprise des tournages a révélé une véritable méprise de tout ce qui est en rapport avec la culture en Tunisie. Certes la dérogation accordée est à double tranchant, en cette situation épidémique, mais les réactions aussi violentes et acharnées devront pousser à une véritable réflexion autour de la place de la culture dans notre société.


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