La 12ème session du conseil d'administration de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) s'est tenue, lundi, à Gammarth (Banlieue Nord de Tunis) en présence de représentants de 22 pays africains membres et d'organisations régionales.Cette réunion, qui se tient du 30 au 31 mars 2009, porte pour l'essentiel sur l'évaluation du rapport financier et technique des activités de l'OSS pour l'année 2008 et l'examen des lignes directrices de la stratégie future de l'organisation. Intervenant, M. Nadhir Hamada, ministre de l'environnement et du développement durable et président de l'OSS a indiqué que les problèmes environnementaux auxquels sont confrontés les pays africains, suite à la croissance démographique et à la raréfaction des ressources naturelles, constituent un véritable obstacle qui entrave le processus de développement économique dans cette région. Dans cette perspective, il a appelé à déployer un surcroît d'efforts aux fins de préserver, de valoriser et d'optimiser l'exploitation des ressources naturelles dans le continent noir. Le ministre a évoqué les phénomènes de la désertification et la perte des terres agricoles, qui menacent environ 46pc de la superficie totale du continent, lequel abrite pas moins de 485 millions d'habitants. Ce phénomène, a-t-il fait savoir, devrait s'amplifier davantage au cours des trente prochaines années. M. Hamada a souligné que les résultats d'une étude réalisée par le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent une paupérisation des ressources hydrauliques dans les régions arides et semi-arides. S'agissant de la biodiversité, le ministre a fait remarquer que le continent noir regroupe 5 régions biologiques classées parmi les 25 régions de grande importance biologique à l'échelle mondiale. En ce qui concerne le couvert végétal forestier et qui couvre actuellement plus de 22pc de la superficie du continent, il a souligné que les derniers rapports élaborés sur ce thème relèvent, depuis 1986, une dégradation de 10pc de ces superficies. Ce taux est classé parmi les taux les plus élevés à l'échelle internationale, a-t-il ajouté. M. Hamada a soutenu que ces défis nécessitent d'approfondir la réflexion sur les mécanismes à mettre en place en vue d'y faire face et d'arrêter des orientations africaines communes en matière de mise en œuvre des différents accords internationaux. L'ultime but étant de consacrer le principe de la solidarité internationale, et ce, conformément aux recommandations de la conférence sur la solidarité internationale pour une stratégie face aux changements climatiques dans les régions africaine et méditerranéenne, tenue en 2007, à Tunis. Le ministre de l'environnement estime que la stratégie de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) à l'horizon 2020 constitue un cadre approprié pour renforcer la coordination entre les pays concernés, réaliser les objectifs prioritaires pour le continent africain, définir les politiques régionales pour l'étape post-Kyoto (2012) et mettre en œuvre le plan stratégique décennal 2008-2018 dans le cadre de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Il a précisé que le financement des programmes et des projets de l'OSS figurent parmi les questions prioritaires au cours de la prochaine période compte tenu des défis relatifs aux changements climatiques. M. Youba Sakona secrétaire exécutif de l'OSS a indiqué que la stratégie prévue pour 2020 prendra en considération les résultats de la stratégie 2010 et sera axée sur des questions relatives à la diversité biologique, l'alimentation et l'émigration. La rencontre a permis de passer en revue les programmes et projets réalisés par l'observatoire, notamment, dans les domaine de lutte contre la désertification, l'agenda 21, la diversité biologique, les changements climatiques et les initiatives africaines et internationales pour la réalisation du développement durable en Afrique, la concrétisation des objectifs de développement du millénaire (ODM), la nouvelle initiative de développement (NIPAD) et le développement du partenariat, nord/sud-sud. Il a été également question d'évoquer les projets régionaux de gestion des ressources hydrauliques, la création d'un mécanisme de suivi et de gestion durable des eaux du bassin du Sahara du Nord, la création d'un système maghrébin d'alerte précoce pour renforcer les programmes de lutte contre la désertification et l'évaluation de ce phénomène dans la région d'Afrique. La création de l'observatoire du Sahel et du Sahara vient répondre aux besoins de coordination entre les pays africains dans le but de promouvoir les systèmes de veille et de contrôle des situations agricoles, de la sécurité alimentaire, la sècheresse et la lutte contre la désertification. L'OSS exerce à partir de la Tunisie dans le cadre d'un réseau de coopération regroupant 22 pays africains membres, 5 pays européens et 4 organisations régionales de l'Afrique centrale, l'Afrique de l'Est, l'Afrique du nord et les pays sub-sahariens outre des organismes onusiens et de la société civile.