La création de banques de gènes, notamment, dans les pays en développement est devenue incontournable aujourd'hui, face aux retombées négatives de la dégradation des ressources zoogénétiques. La disparition des races animales est devenue préoccupante, surtout que beaucoup de ressources génétiques sont perdues avant que leurs caractéristiques n'aient été étudiées et leur potentiel évalué. Cette problématique a été débattue dans le cadre d'un atelier mondial sur le développement des cryobanques animales, qui s'est ouvert mardi à Tunis. Des experts et des chercheurs de 25 pays traiteront au cours de cet atelier dont les travaux se poursuivront jusqu'au 23 avril courant, de la formation des scientifiques impliqués dans les activités des banques de gènes (cryopréservation, collecte et bases de données), l'élaboration d'un guide sur les « bonnes pratiques » des cryobanques à diffuser à une grande échelle ainsi que l'établissement d'un réseau international de cryobanques animales. M. Nadhir Hamada, ministre de l'environnement et du développement durable a souligné, à cette occasion, les efforts déployées par la Tunisie dans ce domaine, lesquels ont permis jusqu'à présent d'identifier près de 6 mille espèces végétales et animales dont 800 espèces animales continentales, comprenant 300 races d'oiseaux. Il devait rappeler la création de la banque nationale des gènes dont la mission principale est la conservation des ressources génétiques végétales, animales et micro-organismes. Le meilleur moyen de préserver les ressources génétiques et le plus efficient consiste à en laisser la responsabilité aux éleveurs, a estimé le ministre. Ceci ne peut se réaliser qu'à travers la coordination entre tous les intervenants et notamment les associations actives dans ce domaine. Il a évoqué l'expérience de l'association des éleveurs des moutons sicilo-sardes, laquelle est parvenue à relancer cette race et partant à accroître les revenus des producteurs. M. Mnaouer Jemmali, directeur général de la Banque nationale de gènes (BNG) a indiqué, de son côté, que la banque est parvenue à récupérer les gènes d'une race tunisienne d'ovins qui se trouve actuellement aux Etats-Unis et qu'elle est en train de les comparer à leur lignée mère ainsi qu'à d'autres races africaines. Il a fait savoir que la BNG ne manquera pas de soutenir les efforts déployés par les banques mondiales de gènes, en vue de mieux faire connaître et de classifier les gènes ovins. Il convient de rappeler que cette conférence a été organisée par la BNG avec le concours du programme du germoplasme animal du département de l'agriculture des Etats-Unis d'Amérique (USDA), l'organisation onusienne de l'alimentation et de l'agriculture (FAO), le centre des ressources génétiques de la Hollande (CGN) et le centre international de la recherche agricole dans les zones arides (ICARDA).