M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre a ouvert, vendredi, à Gammarth (Banlieue nord de Tunis) les travaux de la journée nationale des pépinières d'entreprises, organisée sous le haut patronage du président de la République Zine El Abidine Ben Ali. Cette manifestation à laquelle ont pris part plusieurs représentants des institutions bancaires, des sociétés d'investissement, de l'université et des structures d'appui ainsi que des porteurs d'idées de projets, a pour objectifs de mieux faire connaître les réalisations accomplies par le système des pépinières d'entreprises et d'échanger les points de vue concernant les moyens à même d'améliorer leur rendement. Le Premier ministre a souligné que cette manifestation s'inscrit dans le cadre du souci continu de créer des projets et des petites et moyennes entreprises (PME) qui constituent l'ossature du tissu économique national, eu égard aux opportunités qui s'offrent pour la promotion de ce type d'entreprises, le renforcement de l'esprit d'initiative et de la compétitivité. IL a encore indiqué que la Tunisie a œuvré, dans cette perspective, à développer le cadre législatif en la matière, citant à cet égard la promulgation de la loi sur l'initiative économique, qui vise à faire de la liberté d'investissement la règle et de l'autorisation l'exception. IL a rappelé, dans ce contexte, l'ensemble des plans et mesures d'encadrement des promoteurs et le soutien dont ils bénéficient pour identifier de nouvelles idées de projets et assurer leur financement. D'ou, a-t-il dit, la création d'un réseau de centres d'affaires et de pépinières auprès des institutions de l'enseignement supérieur, outre l'élaboration de plusieurs études sectorielles sur les projets pouvant être réalisés notamment dans les secteurs prometteurs et activités innovantes en plus de l'instauration du mécanisme de l'essaimage. Les mécanismes de financement des projets et l'installation pour le propre compte ont été en accord avec ces initiatives, sachant que la banque tunisienne de solidarité (BTS), le fonds national de promotion de l'artisanat et des métiers (FONAPRAM) offrent des conditions de facilité aux promoteurs, notamment les diplômés du supérieur. De son coté la banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) joue un rôle central dans ce domaine et finance près de 160 projets sur l'année, moyennant des investissements de près de 160 millions de dinars par an. Les services du secteur financier n'ont cessé quant à eux de s'améliorer à la faveur de la délimitation des délais d'octroi et de déboursement des crédits. M. Ghannouchi a ajouté que la Tunisie a, par ailleurs, réalisé un programme de mise à niveau des secteurs de l'industrie, des services et de l'agriculture, outre la promotion de la qualité et l'aménagement d'une nouvelle génération de zones industrielles conformément aux normes les plus récentes en la matière, de manière à attirer davantage d'investisseurs. Il a encore fait savoir que les efforts ont été axés sur le développement des systèmes de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur eu égard à la relation étroite entre le développement des ressources humaines (compétences) et l'intensification de la création d'entreprises exerçant dans les différents domaines. M. Ghannouchi a relevé que la réforme du système de l'enseignement supérieur s'inscrit dans le cadre de la démarche visant à le hisser au niveau des standards internationaux de la qualité et à garantir une plus grande employabilité des diplômés du supérieur. A cet effet les filières de l'informatique, des technologies et du multimédia ont été renforcées et accueillent désormais 50 mille étudiants et le nombre d'ingénieurs a été porté à 5 mille par an pour atteindre 7 mille en 2011, outre la promotion du partenariat entre les universités tunisiennes et leurs homologues étrangères. Le Premier ministre a tenu à préciser que la Tunisie n'a épargné aucun effort afin d'ancrer la culture de l'entreprise dans les différentes spécialités universitaires et de favoriser l'ouverture de l'université sur son environnement à travers le renforcement de l'activité des observatoires des universités, aux fins d'avoir une vision globale du cadre macro-économique du pays, de tenir compte des besoins du marché de l'emploi et de proposer des spécialités de formation qui répondent au mieux aux besoins des entreprises et de promouvoir les branches et les spécialités innovantes. Il a estimé que l'adhésion aux mutations, le renforcement de l'économie du savoir et l'élargissement des perspectives de création d'entreprises et d'emplois dans les secteurs prometteurs exigent la mise en place d'un système cohérent de la recherche scientifique et l'innovation, tout en garantissant le lien entre les secteurs de la recherche et de la production, la mise en place d'unités de recherche et l'emploi au sein des entreprises. Les poles technologiques, a affirmé le Premier ministre, constituent l'espace idoine pour ancrer cette interaction. Ces entités regroupent en effet sur le même site des institutions de l'enseignement supérieur, des centres de recherche et des unités de production. L'effort est axé sur l'accélération du rythme de réalisation de la stratégie nationale dans ce domaine, notamment après la création d'une unité de gestion dans chaque pole et la mobilisation de ressources financières nécessaires pour la concrétisation de technopôles programmées. Il a souligné que la Tunisie veille en outre à établir des liens étroits entre les institutions de la recherche scientifique et les entreprises de production et à exploiter toutes les opportunités offertes pour la réalisation d'un partenariat solide fondé sur la coopération et la complémentarité à travers le renforcement du rôle des hommes d'affaires et chefs d'entreprises dans la délimitation des aspects et contenus des programmes des institutions de l'enseignement supérieur, de manière à consolider leur efficience et à renforcer l'employabilité des diplômés des filières concernées, outre l'intensification des stages au profit des étudiants dans les unités de production afin d'approfondir leurs connaissances, l'objectif étant de mieux les préparer à la vie active. Le premier ministre a fait remarquer que le chef de l'Etat accorde une importance particulière au renforcement des capacités des pépinières d'entreprises à s'adapter à l'évolution continue du nombre de porteurs d'idées de projets et l'efficience de leur contribution à l'identification de projets pouvant trouver l'appui nécessaire auprès des banques, des sociétés d'investissement et du fonds de promotion de la décentralisation industrielle (FOPRODI) en plus du renforcement du partenariat entre les pépinières et les grandes entreprises des secteurs public et privé ainsi que le renforcement de la création de projets dans le cadre de l'essaimage. Le Premier ministre a souligné l'importance d'intégrer les pépinières d'entreprises au réseau des pépinières de l'espace euroméditerranéen, eu égard aux relations étroites et à l'interaction des intérêts entre la Tunisie et les pays méditerranéens ainsi qu'à leurs aspirations communes. Il a relevé le souci de tirer profit des mécanismes de la coopération internationale pour la formation des cadres des pépinières notamment dans le domaine de l'encadrement des promoteurs et de l'évaluation des projets innovants. Il a relevé que les avantages préférentiels qu'offre la Tunisie, le climat propice aux affaires, l'évolution continue de la production malgré la conjoncture économique internationale difficile et les effets de la crise financière mondiale ainsi que la complémentarité des réformes entreprises et leur efficacité, ont contribué à la poursuite de la progression du rythme de l'investissement et l'émergence d'une nouvelle catégorie de promoteurs et de projets innovants compétitifs et à grande capacité de création d'emplois. M.Ghannouchi a relevé que la compétitivité du site Tunisie s'est renforcée comme en témoigne les notations des agences internationales spécialisées. C'est ainsi, que la Tunisie s'est maintenue à la première place en Afrique, pour ce qui est de la compétitivité et au 36éme rang mondial, sur 134 pays. Le premier ministre a avancé que ces résultats reflètent la capacité de la Tunisie au cours de cette période, à attirer de grandes entreprises internationales dans les secteurs du textile et des composants automobiles et de l'aéronautique ainsi que dans les régions de développement régionale, ce qui conforte la foi en l'avenir et encourage à approfondir les réformes à tous les niveaux.