Tunis, 15 mars 2010 (TAP)- M. Mohammed Ghannouchi, Premier ministre, a clôturé, lundi après-midi à Gammarth, les travaux de la 7ème conférence de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP). Au cours de cette manifestation, à laquelle ont participé des responsables de structures chargées de la recherche et de financements, des experts et des universitaires de plusieurs pays européens et méditerranéens, l'accent a été mis sur l'enjeu majeur auquel est confronté l'espace euro-méditerranéen, à savoir la promotion de la recherche-développement et l'innovation, clés du développement durable. M. Ghannouchi a, à cette occasion, mis l'accent sur la profondeur et la richesse des thèmes débattus au cours de cette manifestation et notamment ceux relatifs à la réalité de la recherche innovation en Méditerranée, les stratégies devant être adoptées par les entreprises, outre les initiatives visant à consolider le processus d'insertion au sein de réseaux spécialisés et les mécanismes de financement nécessaires à la dynamisation de la recherche et de l'innovation. Le Premier ministre a souligné que la Tunisie adhère à toutes les propositions issues de cette conférence, celles-ci étant en parfaite adéquation avec les orientations et les objectifs inscrits dans le cadre du programme du président Zine El Abidine Ben Ali pour le prochain quinquennat (2009/2014), et d'ores et déja en cours de concrétisation. La consolidation de l'économie du savoir et à contenu technologique, souligne encore M.Ghannouchi, constitue une condition fondamentale pour la consolidation du rythme de croissance et la compétitivité de l'économie, outre son impact sur la garantie d'opportunités d'emplois, notamment au profit des diplômés du supérieur dont la part représente actuellement 60% des demandes additionnelles annuelles d'emplois. M. Mohamed Ghannouchi a rappelé que la Tunisie a procédé, à cet effet, à la concrétisation d'une stratégie cohérente pour la promotion de la recherche scientifique, l'innovation technologique et la valorisation de leurs résultats. Cette stratégie repose sur l'augmentation du budget réservé à la recherche scientifique dont la part dans le PIB devrait atteindre 1,5% en 2014, le renforcement de l'efficience du système de la recherche, l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur et sa capacité de formation de chercheurs de haut niveau dans les spécialités en rapport avec les priorités du développement du pays. Il s'agit également, a relevé, le Premier ministre de consolider les relations de partenariat entre les structures de la recherche et les centres techniques sectoriels, d'une part, et entre les pépinières et les entreprises de production, d'autre part. Concernant les poles technologiques ou de développement dont le rythme de réalisation ne cesse de s'améliorer, M. Ghannouchi a fait savoir que ces structures constituent la concrétisation idoine de cette démarche, ces poles étant des espaces cohérents regroupant des institutions de l'enseignement supérieur, des centres de recherche et des entreprises de production. Il a ajouté que les travaux de modernisation de l'infrastructure de base, notamment ceux relatifs à l'aménagement des espaces technologiques qui s'étendent dans leur première phase sur 200 mille mètres2 ont démarré, conformément aux normes internationales les plus modernes et ce, en collaboration avec des partenaires de la Tunisie, essentiellement la Banque européenne de l'investissement (BEI), la banque mondiale (BM) et le Fonds arabe de développement économique et social (FADES). Un fonds commun de placement à capital risques a ainsi récemment été créé pour un montant total de 50 millions de dinars, soit l'équivalent de 30 millions d'euros a rappelé M. Ghannouchi. Ce fonds est réservé au financement des projets à forte teneur technologique créés par le secteur privé afin de promouvoir la structure de l'économie nationale et de mieux positionner les activités à fort contenu en savoir dont la part devrait passer de 25% du PIB en 2009 à 35% en 2016. Par ailleurs, a-t-il encore fait savoir, la part des exportations à haut contenu technologique devrait quant à elle atteindre 50% des exportations de l'industrie en 2016 contre 25% actuellement. M. Ghannouchi a souligné que les efforts déployés demeurent insuffisants pour réaliser dans les meilleurs délais les objectifs escomptés. D'ou, a-t-il affirmé, la nécessité de les intégrer dans le cadre d'un effort dépassant les frontières nationales. L'espace euroméditerraneen, a précisé le Premier ministre, dispose de fondements humains et scientifiques à meme de renforcer la recherche scientifique et de valoriser ses résultats sur la base d'un partenariat efficient et d'intérets partagés. Le Premier ministre a relevé que le partenariat avec l'Union européenne (UE) ne doit pas se limiter aux échanges commerciaux et à la coopération financière, rappelant que la Tunisie n'a cessé d'appeler à élargir et à diversifier les domaines de cette coopération et à l'étendre à d'autres domaines scientifiques et technologiques. Il a rappelé, dans ce contexte, l'appel lancé par le président Ben Ali depuis 1993 dans son discours devant le parlement européen à Strasbourg. La Tunisie œuvre avec vigueur à développer les relations de coopération avec les institutions européennes dans plusieurs secteurs dont les énergies renouvelables et l'énergie solaire en particulier, a-t-il poursuivi. Le Premier ministre a formulé l'espoir de voir cette conférence marquer le début d'une nouvelle étape de partenariat euro-méditerranéen, voire une étape d'élaboration et de réalisation de programmes régionaux euro-méditerranéens dans les domaines de la recherche scientifique et de l'innovation technologique concernant, notamment, des questions d'actualité et d'intérêt commun tels que les changements climatiques, la protection de la Méditerranée contre la pollution, la promotion de l'énergie solaire, la rationalisation de l'exploitation des ressources hydrauliques et la lutte contre la désertification. M. Ghannouchi a appelé, dans ce cadre, l'UE à créer un réseau de centres d'innovation et d'excellence dans les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée, l'ultime but étant de promouvoir la recherche et l'innovation technologique dans les domaines d'intérêt commun. Il a également recommandé à l'UE de développer les mécanismes liés au capital risque afin d'aider les entreprises du Sud et de l'Est de la Méditerranée et de les inciter à la création et à l'innovation. Pour relever les défis de l'emploi et de la compétitivité dans l'espace euroméditerranéen, les pays de la région sont appelés à développer la coopération et le partenariat Nord-Sud et Sud-Sud, a-t-il relevé. Les pays de la région sont également appelés, a-t-il poursuivi, à faire face aux demandes additionnelles d'emploi au cours des prochaines années à travers la réalisation d'un taux de croissance de plus de 6% par an, le renforcement des activités à haute employabilité au profit des diplômés du supérieur, l'incitation à l'innovation et la création d'une nouvelle génération d'entreprises capables de développer des contenus technologiques. Ces pays gagneraient aussi à promouvoir la coopération euroméditerranéenne, notamment, au niveau des institutions financières et universitaires et celle établie entre les centres de recherches et les entreprises de production, a-t-il ajouté.