La consolidation du régime républicain, fondement essentiel de la souveraineté de la nation. La Tunisie célébrera, vendredi 25 juillet, le 51ème anniversaire de la proclamation de la république, un événement déterminant dans l'histoire de la Tunisie et un tournant décisif dans son processus de modernisation politique, sociale et économique. Le régime républicain a mis fin au pouvoir absolu et permis de parachever les attributs de la souveraineté et de la liberté, au lendemain de l'indépendance le 20 mars 1956. L'instauration du régime républicain est une réponse à une volonté collective de faire du peuple tunisien la source de la légitimité et de lui confier la gestion des affaires de la nation, à travers notamment l'élection libre et directe de ses représentants au sein des pouvoirs exécutif et législatif et dans les structures locales. La proclamation de la république a constitué la plateforme qui a permis de mettre en place les grandes réformes engagées par la Tunisie indépendante, s'agissant notamment de la promulgation de la constitution tunisienne, le 1er juin 1959. Cette constitution proscrit tout amendement pouvant remettre en cause le régime républicain, ses principes et ses valeurs, garants de la pérennité de la république et de l'intégrité de ses fondements. Une série de législations libérales englobant tous les domaines sociaux ont été promulguées dans la continuité de l'esprit réformateur pionnier que connaît la Tunisie depuis le 19ème siècle. Ces réformes ont porté en particulier sur l'émancipation de la femme et la démocratisation de l'enseignement et de la santé. Ce projet moderniste a connu un nouvel élan après le Changement du 7 novembre 1987 qui a sauvé le régime républicain, réhabilité ses principes et consolidé ses institutions et mis fin à la présidence à vie et à la succession automatique à la tête de la présidence de la république, à travers des réformes constitutionnelles successives qui ont renforcé les fondements de la république et la souveraineté du peuple. Parmi les plus importantes initiatives entreprises par le Président Zine El Abidine Ben Ali dans ce domaine, figurent notamment l'élargissement du champ référendaire en matière législative et l'institution du référendum constitutionnel, en vertu de l'amendement de la constitution de 1997 qui fait du peuple tunisien la source de la légitimité pour tout ce qui concerne les affaires nationales et les questions majeures en relation avec l'intérêt supérieur du pays. En consécration de la suprématie de la Constitution, le Président de la République a pris l'initiative, dès les premières semaines du changement, de créer un conseil constitutionnel. Il s'est employé, depuis lors, à promouvoir et à en renforcer le statut de cette institution en l'inscrivant dans le texte de la loi fondamentale et en conférant à ses avis un caractère contraignant. La révision de la constitution, adoptée par le peuple tunisien, le 24 mai 2002, par voie de référendum, le premier dans l'histoire du pays, a représenté une étape décisive sur la voie de la réforme et de la fondation de la République de demain. Cette révision a permis d'élargir le champ de la participation populaire et de renforcer les institutions législatives nationales, par la création de la chambre des conseillers, qui a garanti une plus large représentation des régions et des différentes composantes de la société contribué à renforcer et à promouvoir la fonction législative et introduit une nouvelle dynamique sur la vie politique en Tunisie. La révision du régime de l'élection présidentielle, dans le sens de la consécration de la pluralité des candidatures est le fruit direct de cet amendement majeur qui a aussi inscrit, pour la première fois dans le texte de la constitution les principes des droits de l'Homme, de la solidarité et de la loyauté envers la patrie, affirmant ainsi l'obligation du respect de ces valeurs par tous, autorités publiques, société civile et citoyens. La Tunisie a, par ailleurs, procédé à la mise en place d'un dispositif global des droits humains qui met en valeur l'interdépendance des droits politiques, civils, sociaux, culturels et économiques, sans aucune préséance. Dans le discours qu'il a prononcé à l'occasion du 50ème anniversaire de la proclamation de la République, le Président Zine El Abidine Ben Ali a mis l'accent sur l'importance cruciale du choix démocratique, déclarant: « La fondation de la République sur la base du pluralisme est l'un des choix fondamentaux du Changement. Cela signifie la pluralité des partis politiques, des organisations populaires, des associations et des diverses composantes de la société civile. Elle implique, également, la pluralité intellectuelle et la diversité des opinions » Dans ce même discours, le chef de l'Etat a ajouté que « l'inclusion du principe de pluralisme dans le texte de la Constitution constitue l'une des conditions de la consécration de la démocratie et qu'il n'y a pas de place pour le parti unique ou pour l'opinion unique ». Les constantes du projet réformateur politique du changement se sont illustrées, sur un autre plan, à travers la promulgation d'une série de textes de loi, dont notamment, la loi sur les partis politiques (3 mai 1988), les cinq amendements introduits sur le code de la presse et l'enrichissement du Code du statut personnel (CSP), dans le sens de la consolidation de la place de la femme en tant que partenaire à part entière au sein de la famille et dans la société ainsi que dans les postes de décision et de responsabilité. Le riche bilan de réformes réalisées durant les deux dernières décennies, sur la voie de la consécration des principes du régime républicain en Tunisie et de la fondation de la République de demain, n'a d'égal que l'aspiration des Tunisiens à une plus grande évolution à l'échelle politique, sociale et économique. Cette aspiration s'est exprimée, à maintes reprises, par l'ensemble des catégories du peuple tunisien, au premier rang desquelles, les jeunes et les femmes, qui ne cessent de mettre l'accent sur l'impératif de redoubler d'effort et de persévérance pour réaliser les objectifs fixés, relever les défis qui se posent, contribuer à façonner un avenir meilleur pour la Tunisie et consolider les attributs de sa souveraineté et de son invulnérabilité.