Le président Ben Ali a réitéré, jeudi, son intérêt pour le secteur des grandes cultures en décidant de nouvelles mesures en faveur de cette filière. Ces mesures tendent, dans leur ensemble, à répondre aux préoccupations des agriculteurs, à garantir le démarrage, dans de bonnes conditions, de la saison agricole et à lui réunir tous les facteurs de succès. Elles ont, également, pour objectif d'améliorer le rendement de la céréaliculture et de faire en sorte qu'elle puisse contribuer, de manière significative, à la satisfaction des besoins nationaux en produits alimentaires de base, particulièrement, en cette période marquée par la hausse continue des cours mondiaux de ces denrées. Concrètement, ces mesures consistent à augmenter le prix du blé dur à la production de 3 dinars par quintal, avec pour objectif principal de parvenir à l'autosuffisance en ce produit, sachant que la production nationale couvre actuellement 80% des besoins en blé dur. Dans cette optique, le département de l'agriculture et des ressources hydrauliques projette de développer la culture du blé dur dans les zones où la pluviométrie varie entre 400 et 450 mm. M.Abdessalem Mansour, ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques, a souligné au cours de sa réunion, début du mois de septembre, avec les commissaires régionaux au développement agricole, que les priorités pour la saison 2008/2009 seront articulées autour de la promotion de la céréaliculture et l'extension au taux de 50% des superficies céréalières irriguées. L'objectif est d'atteindre les 120 mille hectares à l'horizon 2011. La mesure présidentielle permettant aux céréaliculteurs opérant dans les périmètres irrigués publics, de bénéficier à titre gratuit de la première opération d'irrigation, ne manquera pas de contribuer à l'accroissement des superficies irriguées de 17 mille hectares supplémentaires, pour atteindre, au cours de la saison 2008/2009, les 93 mille hectares. Les superficies consacrées aux grandes cultures devraient atteindre au cours de la nouvelle saison 1 500 mille hectares (ha) dont 892 mille ha dans les gouvernorats du Nord et 684 mille ha dans ceux du centre et du sud. La réalisation de ces objectifs commande aux parties intervenantes (services administratifs, structures professionnelles) de se préparer au mieux, de conjuguer leurs efforts et d'intensifier les campagnes de sensibilisation et d'encadrement en vue d'optimiser l'utilisation à large échelle des moyens de production et des liasses techniques, l'objectif final étant l'amélioration progressive du rendement à l'hectare. Les préparatifs vont bon train au ministère de l'agriculture et des ressources hydrauliques en vue de prendre toutes les mesures qui s'imposent et de mettre à la disposition des agriculteurs tous les moyens de production. A cet effet l'approvisionnement des régions se poursuit à un rythme soutenu, et ce, en coordination avec les parties concernées. Selon les experts, le recours aux semences sélectionnées demeure la voie idoine pour garantir un meilleur rendement de la filière céréalière. Dans cette perspective, quelque 264 mille quintaux de semences seront mis à la disposition des agriculteurs à un coût étudié, sachant que le chef de l'Etat a ordonné de maintenir la subvention des prix des semences sélectionnées à hauteur de 8 à 24 dinars le quintal. Le financement a bénéficié, également, d'une attention particulière du Président de la République. Celle-ci s'est reflétée à travers plusieurs mesures dont la mise en oeuvre se poursuit depuis l'année écoulée. Outre la prorogation du délai de dépôt des demandes de rééchelonnement des dettes agricoles, les décisions présidentielles ont concerné également le rééchelonnement, sur une période de 5 ans, des dettes des agriculteurs affectés par le déficit pluviométrique enregistré au cours de la saison 2007-2008. A cet effet, la Société Tunisienne de Garantie (SOTUGA) prendra en charge les intérêts générés par ce rééchelonnement. Cette mesure profitera à quelque 2000 agriculteurs tandis que des aides en nature seront accordées au profit de 25 mille petits exploitants agricoles. La réalisation de ces objectifs ambitieux exige la conjugaison des efforts de l'ensemble des intervenants dans le secteur afin de valoriser ces mesures et d'en tirer le meilleur profit, notamment pour ce qui est des agriculteurs appelés à promouvoir leurs capacités d'amélioration des techniques de production et à utiliser à bon escient les recommandations de la carte agricole, l'ultime objectif étant de garantir la réalisation de la sécurité alimentaire du pays.