Les mesures présidentielles décidées, jeudi dernier 18 septembre, en faveur du secteur de la céréaliculture en Tunisie ont été au centre d'un point de presse tenu, ce samedi 20 septembre, à l'Agence tunisienne de communication extérieure, à Tunis, par le nouveau ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, M. Abdessalem Mansour, entouré de ses plus proches collaborateurs. Secteur éminemment stratégique pour son rôle dans la réalisation de la sécurité alimentaire du pays, la céréaliculture a bénéficié, au cours de la saison écoulée, de décisions d'encouragement similaires, alors que la production qui a atteint 12 millions de quintaux, a enregistré un recul par rapport aux saisons précédentes, en partie à cause du manque de pluie, durant le printemps, mais avec ce volume, elle constitue un record, en comparaison avec les productions enregistrées au cours des saisons ayant connu,dans le passé, les mêmes conditions climatiques.
Tout pour atteindre les objectifs Ces incitations entrent, donc, dans le cadre de toute une politique tendant à hisser le secteur de la céréaliculture au niveau des normes internationales et des exigences du contexte international, sur les divers plans de la production, des prix, des revenus qu'il assure aux agriculteurs, des techniques culturales, en tenant compte des spécificités du contexte tunisien. Ainsi, les prix de l'orge ont été libérés. A cet égard, le ministre a rappelé que conformément au programme gouvernemental quinquennal, devant s'achever en 2009, toute l'agriculture est appelée à devenir un secteur moderne, développé et hautement performant, propre à garantir un revenu décent et respectable aux agriculteurs tunisiens et assurer la sécurité alimentaire du pays. Dans cet esprit, les nouvelles mesures présidentielles ont comporté une majoration des prix du blé dur, à la production, pour augmenter sa part dans la production nationale des céréales, l'encouragement du recours aux semences sélectionnées qui ne représentent encore que 20% des semences utilisées, l'augmentation de la part des superficies irriguées consacrées à la céréaliculture, de manière à stabiliser la production tout en aidant à son augmentation, vu le haut rendement des superficies irriguées, principalement lorsque les semences utilisées sont des semences sélectionnées. Les prix de vente aux agriculteurs des semences sélectionnées sont subventionnés, tandis que les quantités mises en vente, cette année, s'élèvent à 264 mille quintaux, soit 30 mille quintaux de plus que les besoins. Les superficies irriguées consacrées à la céréaliculture seront augmentées de quelque 20 mille hectares et portées à 93 mille hectares, cette année, également. En effet, l'objectif quantitatif dans ce domaine est de porter le niveau de la production nationale des céréales à 27 millions de quintaux, par an, au terme du 11ème plan de développement, en 2011, dont une bonne partie sera assurée par les superficies irriguées devant être portées à 450 mille hectares.
Les agriculteurs au cœur de l'opération Un intérêt particulier a été accordé, dans le cadre de ces mesures, aux agriculteurs et aux céréaliculteurs qui sont le pivot de cette action de promotion. Outre l'augmentation des prix du blé dur,à la production, et son annonce au début de la saison, les céréaliculteurs ont bénéficié , entre autres, de la gratuité de la première opération d'irrigation, s'agissant notamment de ceux qui pratiquent la céréaliculture au sein des périmètres irrigués, de la prorogation du délai de présentation des demandes de rééchelonnement des dettes agricoles jusqu'à la fin de l'année 2008, et du rééchelonnement, sur une période de cinq ans, des dettes des agriculteurs sinistrés à cause du manque de pluie, outre l'augmentation de 10 % du montant plafond des crédits agricoles. La prime de prompte récolte est par ailleurs maintenue jusqu'au mois d'août 2009. Selon le ministre, sur 28 mille agriculteurs ayant bénéficié de crédits agricoles, seulement 4800 ont présenté des demandes de rééchelonnement, ce qui explique la prorogation du délai de présentation des demandes de rééchelonnement, car un agriculteur ayant bénéficié déjà d'un crédit agricole et ne l'ayant pas remboursé, dans les délais, doit demander son rééchelonnement pour bénéficier d'un nouveau crédit. Mais tous les agriculteurs ou céréaliculteurs ne peuvent pas avoir automatiquement de crédits bancaires, car il faut avoir plus de 10 hectares à cultiver pour pouvoir en bénéficier. Aussi, les nouvelles mesures prévoient, à cet effet, l'octroi d'aides en nature à 25 mille petits agriculteurs, tandis que le fonds national de garantie (FNG) prendra en charge le paiement des intérêts dus au rééchelonnement. Mr Abdessalemen Mansour a, à ce propos, signalé le démarrage des semences et de la saison agricole, en général, dans des conditions climatiques favorables, à la suite des pluies qui sont tombées et continuent de tomber depuis quelques jours, sur le pays et particulièrement sur le Nord et le Centre où sont concentrés les dix gouvernorats céréaliers du pays. Au total, un million et 600 mille hectares ont été programmés, cette année, pour la céréaliculture dont 900 mille hectares dans le Nord. Mais, le plus important est d'assurer un suivi rigoureux des mesures décidées afin de veiller à leur mise en application intégrale, et assurer aux agriculteurs un encadrement adéquat à la hauteur des ambitions, a souligné le ministre, indiquant que son département entend faire de l'impératif du suivi et d'encadrement, une de ses priorités, en étroite collaboration avec la profession et les régions.