INFOTUNISIE – Alors que la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de l'alimentation, à l'issue de laquelle l'organisation onusienne UNICEF tente d'attirer l'attention sur le fléau de la sous-alimentation, la Tunisie, très dynamique dans ce sens, veille que cet événement ait la valeur qu'il mérite… Dans ce cadre, le ministère de l'agriculture et des ressources hydrauliques a organisé, lundi 19 octobre 2009, une cérémonie de grande envergure assistée notamment, par M. Abdessalem Mansour, ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques, M. Aomar AIT AMER MEZIANE, Représentant de la FAO (L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) en Tunisie, des représentants de structures régionales et internationales, ainsi que des chefs de délégations en la matière. «Encore une fois », a souligné M. Mansour, « ce rendez-vous nous réunit afin de croiser les efforts et conforter l'esprit de partenariat, de coopération et de solidarité mondiale afin de lutter contre la sous-alimentation avant de persévérer le droit éternel à une alimentation saine dans le cadre de l'autosuffisance ». Le ministre a ajouté, également, que les répercussions néfastes de la crise financière internationale « ont pleinement affecté les systèmes économiques dans plusieurs pays à travers le monde, conjuguées notamment par la régression du taux de croissance même dans les pays développés, ce qui a « coagulé » les investissements extérieurs d'où le ralentissement de la demande ». Par ailleurs, cette crise semble arriver au mauvais temps, dans la mesure où les pays en voie de développement sont, toujours selon M. Mansour, à la quête de la stabilisation économique sachant que le taux de croissance enregistré dans les pays du Continent noir a atteint ces plus bas niveaux, en 2009, soit 2,9%. En outre, nombreux sont les pays, qui ont enregistré un déficit budgétaire appuyé par un repli de l'épargne en devises. Par voie de conséquence, le secteur agricole semble le plus proche à payer la casse ! Force est de mettre en valeur, à ce propos, les efforts déployés par les instances internationales, à leur tête les Nations Unies, en matière de sécurité alimentaire mais aussi de soutien aux pays membres qui enregistrent des carences de production agricole et autosuffisance alimentaire. En réponse aux appels prônant une plus grande cohérence et coordination, les membres du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) ont convenu d'une réforme de grande envergure, qui devra faire face à l'escalade de la faim dans le monde et à l'intolérable pauvreté. Selon un communiqué de la FAO, hébergé dans l'espace presse de son site officiel, cette réforme vise à centraliser la vision et le rôle de ce Comité, première plateforme internationale et intergouvernementale s'occupant de sécurité alimentaire et de nutrition, et de coordination mondiale des efforts d'élimination de la faim à travers le monde. Cette initiative sera accentuée par le soutien des plans et des initiatives nationales contre ce fléau, faire entendre toutes les voix concernées dans le débat politique sur l'alimentation et l'agriculture, renforcer les liens aux niveaux régional, national et local, ainsi que la prise de décisions fondées et étudiées. Revenant sur cette question, le ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques, a passé en revue les différents outils et moyens susceptibles de promouvoir la sécurité alimentaire, dont notamment la modernisation du secteur agricole dans la voie du développement durable. A cet effet, notons que tous ces sujets seront traités au siège de la FAO, du 16 au 18 novembre prochains, dans le cadre du Sommet Mondial de l'alimentation qui se tiendra cette année à Rome. Ce rendez-vous de grande envergue, sera une opportunité propice pour passer au peigne les différentes politiques et législations alimentaires avant de chercher les mécanismes de promotion à travers le renforcement de l'investissement agricole, l'amélioration des techniques d'irrigation actuelles, mais aussi la rénovation et de la réhabilitation urbaines. Abordant les efforts de la Tunisie dans le développement durable à tous les niveaux particulièrement le secteur agricole, M. Mansour n'a pas manqué de mette l'accent sur les performances tunisiennes en la matière. Ces atouts se traduisent notamment dans les chiffres probants enregistrés en matière de production céréalière, laitière, de l'huile d'olive, et des légumes… Depuis quelques années, le taux de croissance annuelle du secteur agricole, en Tunisie, a revu sa moyenne en hausse atteignant 6%, avec une participation de 12% du PIB. Partant de sa vitalité comme pilier de la croissance économique du pays, le secteur agricole sera adapté, dans le cadre du Programme électoral du Président Ben Ali 2009-2014 « aux changements climatiques» et capable de « relever les défis de l'étape ». De son côté, M. Aomar AIT AMER MEZIANE, a tenu à préciser que la célébration de la Journée Mondiale de l'alimentation coïncide avec celle du 64ème anniversaire de la création de la FAO. Par la même, le représentant de la FAO en Tunisie a renouvelé sa reconnaissance de la dynamique tunisienne tout en transmettant, aux présents, les considérations distingués du directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf. M. Aomar a, par ailleurs, mis l'accent, sur la délicatesse de la conjoncture, durant les trois dernières années, accentuée par la fragilité du régime alimentaire mondial puisqu'il s'agit de « la première fois dans l'histoire que plus d'un milliards de personnes cohabitent avec une sous-alimentation soit environ 100 millions de personnes de plus il y a un an ». S'agissant des pays PEVD (en voie de développement), « ils demeurent, de nos jours, plus adaptés et intégrés, sur les plans financier et commercial, dans l'économie mondiale d'où leur implication dans toute déficience touchant la loi de marché (offre/demande) », avoue le responsable onusien. Dans une interview accordée à « infortunisie.com », M. Mohamed Ajroud, chargé de l'exécution des programmes au sein de la FAO, a affirmé que « la participation tunisienne à la célébration de la journée mondiale de l'alimentation remonte aux années 80. Depuis, le ministère de l'agriculture et des ressources hydrauliques a pris l'habitude de consacré une journée de sensibilisation traitant les objectifs de la FAO avec le concours les différentes instances tunisiennes concernées ». Force est de savoir que, sur un total de 17 pays arabes listés, seuls la Tunisie, la Libye et les Emirats Arabes Unis sont parvenus à éradiquer complètement la faim, selon une étude intitulée « faim, malnutrition et sécurité alimentaire dans le monde arabe », et élaborée par Mme Jalila Ati, professeur et responsable du département des études et recherches à l'Institut National de Nutrition et de Technologie Alimentaire (INNTA).