INFOTUNISIE-La mosaïque est l'un des métiers rares, suscitant un tout particulier savoir faire et une grande aptitude chez l'artisan à assouplir la pierre de manière à la rendre aussi maniable afin d'en créer des œuvres d'art. Puisant dans divers contextes historique, politique, économique ou bien encore religieux, l'artisan alimente son inspiration pour écrire au moyen de pierres l'histoire des populations, de leurs croyances et de leurs civilisations. Remontant à l'époque romaine, la mosaïque occupe une place de choix en Tunisie. Elle prospère, plus particulièrement, à El Jem (gouvernorat de Mahdia). En effet, à la périphérie de la ville, s'élève un musée abritant de nombreuses mosaïques issues des fouilles dans les villas romaines de Thysdrus. Bon nombre de pièces retrouvées sur ce site sont conservées au musée national de Bardo et au musée de Sousse. Un autre monument phare de la ville est celui de la villa d'Africa comportant deux mosaïques remarquables dont la première représente la déesse d'Africa , surmontée d'une dépouille d'éléphant et entourées de bustes représentant les quatre saisons et la seconde est une illustration symbolique de Rome et de ses provinces. S'agissant de l'actualité du métier dans la région, M. Ridha Hfaidh, directeur du musée « Dar El Jem », affirme que ce métier continue à intéresser les jeunes, les adultes et surtout les filles compte tenu de leur persévérance et de leur maîtrise de la décoration. Et d'ajouter que la ville accueille, aujourd'hui, un festival de la mosaïque, organisé chaque deux ans du 23 au 26 avril, une manifestation conférant à la ville une importante dynamique en drainant plusieurs touristes tunisiens et étrangers. D'où la sauvegarde du métier contre la disparition ainsi que la mise en valeur des dimensions historiques et civilisationnelles de la ville. M.Hfaidh ajoute, à cet effet, que l'on trouve à présent trois types de mosaïque : la romaine, l'industrielle et la micro-mosaïque notant que le métier ne risque point de disparaître au regard de sa vaste symbolique par rapport à tout un tracé historique éclairant sur la Tunisie. En effet, la ville d'Eljem, contient, aujourd'hui, une panoplie de grands et petits ateliers produisant des tableaux à la fois typiques et innovateurs, allant de pair avec l'air de l'époque. Certains artisans reproduisent d'illustres œuvres de Nicolas Poussin, d'Eugène Delacroix et de bien d'autres grands artistes. Concernant la promotion du métier en Tunisie, M. Ridha Hfaith note que les établissements étatiques tels que les aéroports et les hôtels peuvent y jouer un rôle considérable en ornant leurs halls et couloirs par des tableaux de mosaïque. Par ailleurs, l'organisation de foires locales et internationales, pourrait s'avérer utile, adjoint l'interlocuteur.