Après une belle entrée aux couleurs africaines avec « Malaika » de l'artiste sénégalais Ismaël Lo, la soirée d'ouverture de la 22e session des Journées cinématographiques de Carthage, le Théâtre municipal de Tunis a fermé son bal, le samedi 1er novembre, avec « Tèza », « chef d'œuvre bouleversant » comme l'a qualifié le président du Jury Yasmina Khdhra. Le Tanit d'or décerné au film éthiopien du réalisateur Haile Gerima est venu récompenser le cinéma africain dans la logique de ces journées qui se veulent une tribune ouverte à toutes les expressions artistiques. Fidèle à l'esprit de ses fondateurs, cette 22e session a tenu ses promesses, non seulement pour donner à voir, à travers les films, des histoires, mais pour faire connaître et découvrir d'autres cultures et approches visuelles différentes en étant le reflet de son temps, par l'ouverture sur l'autre et le rapprochement des peuples à travers le cinéma. Certes, les JCC ont œuvré, depuis belle lurette, à présenter des œuvres mais elles se sont attelées à exposer par l'image tous les aspects de l'aventure humaine pour que vive en dépit des crises et des tensions, la communauté de la civilisation qui unit dans la paix et la tolérance. Pour le jury, et spécialement pour Yasmina Khadra, « juger une création est une tâche difficile » car il s'agit de consacrer une œuvre très consciente du monde, proche de la réalité des êtres et des choses de notre monde et convaincante dans son engagement pour un monde plus juste. C'est de là que Tèza, a été primée par le jury, pour sa pudeur et son génie. Remportant son Tanit d'or, « Teza » qui a eu une myriade de récompenses (Prix de l'image, du scénario, du montage et du meilleur second rôle masculin) a incarné cette saisie de l'histoire et de la réflexion sur » l'Ethiopie contemporaine, dans ses rêves et dans ses désillusions, dans ses drames et espoirs », lit -on dans le synopsis. « Tèza » qui avait obtenu le Prix spécial du jury de la 65e Mostra de Venise a participé dans le cadre de la compétition officielle des longs métrages (sur un total de 18) aux côtés de deux longs métrages représentant le cinéma africain, à savoir « Zimbabwé » de Darrel Roodt qui a eu le prix de la meilleure interprétation féminine (Kidzai Chimbaira) et « Cap Vert, mon amour » du réalisateur Ana Ramos Libaa. Pour les courts métrages en compétition officielle, le cinéma africain a été présent par « La résidence Ylang-Ylang (Comores 2008) du réalisateur Hachimiya Ahamada. Dans le cadre de la compétition officielle vidéo long métrages documentaires, la participation de l'Afrique, au nombre de 3 (sur un total de 16), a été marquée par « Une affaire de Nègres » du Cameroun qui a eu le premier prix, et le film sénégalais « Mère-bi » (La mère), qui a eu l'un des prix des meilleures interprétations (Anette Mbaye d'Erneville) dans le cadre de cette même section et par le film nigérien « La robe du temps ». Parmi les prix de l'atelier des scénarios, une bourse du fonds du Festival international de Suède à été décernée à Massiar Ding du Sénégal pour le scénario « En Attendant la pluie ».