La collection »aux origines du monde » des éditions Flies France, propose aux lecteurs un choix varié de contes et légendes des quatre coins du monde. Le dernier en date est un recueil, paru en 2008, consacré à la Tunisie, intitulé »Contes et légendes de Tunisie » (220 pages), recueil rendu possible par le désir de Boubaker Ayadi, écrivain tunisien vivant en région parisienne depuis 20 ans, de faire connaitre aux lecteurs francophones les contes et les légendes de son pays d'origine. Après une introduction sur les origines de ces contes et légendes d'un pays trois fois millénaire, sur les séances de contes aux différentes époques berbère , romaine, arabe, ottomane.. ainsi que sur les causes de la disparition des conteurs populaires des places publiques, le collecteur-traducteur évoque les différents genres transmis de génération en génération, et communique aux lecteurs la joie de la découverte d'un monde fabuleux de contes, de légendes et d'historiettes. Ce recueil est tiré d'un répertoire d'une extreme richesse de contes populaires, transmis et enrichi à travers les siècles par des conteurs ou des conteuses anonymes, véritables gardiens de la tradition orale. L'on distingue trois grandes catégories pour l'ensemble de ce repertoire, à savoir: les contes et légendes d'origine berbère, phénicienne et romaine, les contes, les légendes et les gestes d'origine arabe et les contes proprement tunisiens. l'on peut y ajouer les contes empruntés aux différentes cultures du bassin méditerranéen, qui, à l'instar des contes des deux premières catégories, se sont imprégnés des valeurs et des coutumes locales au point de se confondre avec les contes du terroir. L'ensemble reflète en effet les divers aspects de la vie collective tunisienne et témogine de la vivacité créatrice de ce peuple, même s'il presente parfois des traits communs à l'ensemble du monde arabo-musulman. Ces contes apparaissent comme un exemple de la richesse de l'imaginaire tunisien. Ils traduisent, dans une abondance d'intrigues, d'aventures et de quetes, une sagesse millénaire. Car conter est divertir et enseigner en meme temps, rares sont les contes qui ne prêchent une morale, ne pronent une conduite, ou ne prodiguent un enseignement. Se tenant généralement assis sur une estrade surplombant l'assistance, une canne à la main, le conteur »fdawi » en parler tunisien, déclamait les contes de mémoire, épisode après épisode, et parvenait ainsi à tenir en haleine des spectateurs émerveillés. Il faisait des coupures chaque fois qu'il percevait des signes de lassitude, et entamait alors des séances de »nawadir » (anecdotes) et de »m'hallchahed »(proverbes, dictons). A la fin, le serveur faisait le tour parmi l'assistance, un plateau à la main, pour recueillir le prix de l'audition, sorte d'obole qui servait à payer le conteur. Le choix de ce recueil est varié, l'écriture limpide, le passage de l'oral à l'écrit faisant la part belle au rythme de l'oralité. Les illustrations de Susanne Strasmann ponctuent, avec esprit, des contes savoureux, parfois brefs , souvent assez longs, destinés à un large public.