C'est une exposition qui sort des sentiers battus. Il s'agit d'un thème précis : l'archéologie remise en valeur, à travers des sites souvent méconnus par le grand public, déclinés en 27 tableaux, grand format. Sami Harize, Jeune artiste-photographe, guide professionnel et enseignant, conversant plusieurs langues, paraît se donner à coeur et esprit dans le language de la photo documentaire. Grand amoureux de la pierre millénaire, il réussit à la faire parler aussi muette quelle soit: qu'il s'agit de colonnes dressées haut vers le ciel ou de chapiteaux renversés au pied des temples et des sanctuaires ou arc de triomphe, pour ne citer que Dougga, Chemtou, Haidra, Makthar et Ain Tounga . Le zoom habillement manipulé capte l'essentiel de la pierre évocatrice. Le fait que les sites traités soient inhabités sauf par leurs âmes constituent un décor surranné qui ne cesse de nous réveiller la mémoire. Une civilisation est passée par là, celle notamment de l'Africa Romana dans le berceau tunisien. Loin des effets secondaires et enjolivants, la photographie nous montre dans cette exposition qui se poursuit du 7 au 14 janvier 2009, les lignes épurées des vestiges en question : pierre rosatre ou ocre se dégage en contraste avec le ciel clair pour s'ériger comme témoin de la postérité. Une grande partie de ces tableaux expose les monuments classiques de l'antiquité. Le capitole de Dougga (le plus beau d'Afrique) vous contemple du haut de ses onze marches monumentales. Son fronton montre l'apothéose impériale. Quant à son architectonique, elle est tout simplement extraordinaire. Les arcs de triomphe commémorent souvent des grandes victoires et des conquêtes. L'arc de triomphe de Makthar (l'antique Maktharis) est majestueux. Il nous rappelle la richesse de l'Afrique proconsulaire au temps de la Pax Romana. On aperçoit également le forum de Makthar, lieu public et de rencontres par excellence, à l'époque romaine. Les Romains excellaient dans les infrastructures hydrauliques. Ils réussirent à capter l'eau et à la conduire ou bon leur semblait. Dans chaque ville on voit un complexe de citernes pour retenir l'eau. En dehors des villes serpentent les aqueducs d'un lieu à un autre pour approvisionner les villes. Les Romains surent pour cela s'affranchir des contraintes imposées par le relief et la topographie. Le plus imposant aqueduc en Afrique romaine est celui de Zaghouan avec ses 132 kilomètres pour approvisionner Carthage. Les monuments de spectacle et de loisirs occupaient une place importante dans la vie quotidienne. On érigeait ainsi des cirques, des théâtres et des amphithéâtres. L'un des moins connus mais certes des plus beaux est celui d'Althiburos (l'actuelle médina) au nord ouest de la Tunisie. L'insécurité croissante des razzias à l'époque tardive obligea les byzantins à construire des forts et des fortications prises des sites mêmes les dénudant malheureusement de leur parure monumentale. La photo est là pour temoigner et peut etre aussi pour dénoncer.